25 Janvier 2OO9 Déclaration du général Rachid Benyelles ! - TopicsExpress



          

25 Janvier 2OO9 Déclaration du général Rachid Benyelles ! Source: Quotidien le soir du 25 Janvier 2OO9 Rachid Benyelles revient à la charge ! Après un premier réquisitoire proclamé contre Abdelaziz Bouteflika durant le mois d’octobre 2008, le général à la retraite reprend sa plume pour apporter, dans les colonnes du quotidien El Watan, «un éclairage» sur la nature des relations entre Abdelaziz Bouteflika et les militaires. Benyelles remonte à l’année 1994, lorsque Bouteflika a été approché pour succéder au Haut comité d’Etat (HCE). Selon lui, Bouteflika a refusé catégoriquement de se présenter devant les membres de la Conférence de dialogue nationale (CDN). «Face à l’ampleur qu’avait prise cette affaire, les militaires avaient demandé à ce dernier (Abdelaziz Bouteflika) de se montrer plus conciliant en faisant acte de présence devant la CDN. Arguant qu’il avait été convenu qu’il ne tienne son mandat que des seuls militaires, Abdelaziz Bouteflika avait refusé catégoriquement et cela, au grand dam du général Khaled Nezzar qui l’accusera de s’être accroché à un prétexte fallacieux pour se dérober, au tout dernier moment, devant une responsabilité dont il n’avait tout d’abord pas mesuré pleinement les dangers, et que le défunt Boudiaf avait payé de sa vie». Mais les représentants de l’institution militaire auront vite fait d’oublier cette déconvenue puisqu’ils font de nouveau appel à lui suite à la démission du président Liamine Zeroual. «C’est à la fin du mois de décembre 1998 que les militaires opteront finalement pour Bouteflika, l’homme qui, croyaient-ils, dans leur grande naïveté, pouvait apporter au régime son expérience diplomatique et son vaste réseau de relations internationales. Ils pensaient, tout aussi naïvement, que son art oratoire et sa maîtrise de la langue arabe pouvaient être d’une grande contribution pour combler le vide de communication de son prédécesseur et gagner l’opinion à la cause du pouvoir en place. Last but not least, la désignation à la tête du pays d’un homme originaire de l’Ouest leur semblait être de nature à donner l’illusion d’une alternance régionale à la tête du pays, ce qui ne pouvait que réjouir les habitants de l’Oranie qui, à tort ou à raison, se plaignaient d’être marginalisés et frappés d’exclusion. La décision prise, toutes les dispositions nécessaires furent mises en branle pour l’accompagner jusqu’à la plus haute marche du pouvoir. Des comités de soutien poussaient comme des champignons à travers tout le territoire pour chanter les louanges de l’homme dont plus personne ne doutait de la victoire maintenant qu’il était adoubé par l’armée », explique Benyelles. Le retrait à la dernière minute des autres candidats en lice fera toutefois de Bouteflika un chef d’Etat «mal élu». Benyelles estime que les relations entre le président et les militaires ont commencé à se détériorer au lendemain du référendum sur la Concorde civile, un scrutin dont la réussite lui a permis d’obtenir une forme de «légitimité». «Une fois bien calé dans son fauteuil et fort de sa nouvelle «légitimité», Abdelaziz Bouteflika, qui avait été jusqu’alors tout sucre tout miel avec les militaires, commençait à les asticoter et à leur décocher des flèches empoisonnées. Tout en faisant l’éloge de l’armée qui, disait-il, avait sauvé le pays de la catastrophe annoncée, il multipliait les déclarations ambiguës sur l’arrêt du processus électoral en 1992, qu’il considérait comme une première violence contre le peuple, sur la nature de l’insurrection et des groupes armés, sur l’ampleur véritable du nombre de victimes au cours des années de sang, etc. Faisant allusion aux militaires, il déclarait qu’on lui avait fixé des frontières à ne pas franchir, ajoutant, avec la véhémence qu’on lui connaîtra par la suite, qu’il refusait d’être un trois quarts de président ! A tous les étrangers qu’il rencontrait, il se plaignait des généraux qui le bridaient dans son action, ce qui était totalement faux. Les militaires, qui n’avaient aucun intérêt à faire de lui une potiche, lui avaient au contraire remis les rênes du pouvoir — tout le pouvoir — sans aucune restriction, y compris sur l’armée. Pour expliquer ce comportement déroutant, il faut savoir que Bouteflika, dont l’ego est sans limite, ne supportait pas l’idée, alors bien ancrée dans l’opinion, que les militaires étaient les véritables décideurs dans le pays. Ressentant cette rumeur comme une torture insoutenable, il voulait que tout le monde sache qu’il était le maître absolu du pays et que les seuls liens qu’il avait avec les militaires étaient ceux de supérieur à subordonnés. Dans sa mégalomanie, il voulait rappeler à ceux qui pouvaient en douter qu’il était un président à part entière et sans partage ; que son retour aux affaires n’était que juste réparation du préjudice qu’il estimait avoir subi après la disparition du président Houari Boumediene auquel il devait, dans sa logique, succéder en raison de sa proximité ; qu’il n’avait rien à devoir à personne, pas même aux militaires. Il faut savoir également que A. Bouteflika n’est pas du genre à s’embarrasser de reconnaissance envers ceux qui l’ont soutenu, qu’il s’agisse de H. Boumediène, à qui il doit toute sa carrière politique et pour lequel il n’a jamais eu la moindre pensée, ou des généraux qui avaient pris le risque de s’aliéner l’opinion nationale et internationale pour l’imposer à la tête du pays.» Pour le général à la retraite, ceux qui avaient soutenu l’option Bouteflika en 1999 se sont retrouvés «désarçonnés et piégés» et n’avaient d’autres choix que d’attendre la fin de ce premier mandat. «Déterminant en 1999, leur poids politique était devenu insignifiant en 2004. Ils avaient été évincés du champ politique. Cette éviction aurait pu être considérée comme une action salutaire si l’ordre établi avait été remplacé par une démocratie véritable et non par un régime policier semblable, en beaucoup de points, à celui de la Tunisie voisine, quoique plus proche de celui d’un Bourguiba frappé de sénilité que de celui, encore vigoureux, d’un Ben Ali. Pour ceux qui s’étaient engagés dans la compétition électorale sur la base d’un scrutin sincère et honnête, la déception était à la mesure des espoirs qu’ils avaient tout d’abord nourris». Rachid Benyelles dresse un bilan sans concession des années Bouteflika. En conclusion, il lui lance l’appel suivant : «Ce qu’on peut lui souhaiter sincèrement, c’est un sursaut de clairvoyance pour renoncer non seulement à un troisième mandat, mais à toute vie politique active ; qu’il rentre chez lui et qu’il prenne le repos que son âge et son état de santé exigent instamment».
Posted on: Tue, 20 Aug 2013 22:28:50 +0000

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