Alain Soral : Stupidités sur Auschwitz & malveillances haineuses (PHDN) publié par Yves, le lundi 18 novembre 2013 Enregistrer au format PDF Un article fort utile tiré du site PHDN phdn.org/negation/idiots... Alain Soral est un publiciste vivant de la propagande néo-populiste et antisémite qu’il diffuse sur internet et par divers autres moyens. Associé au démagogue antisémite Dieudonné, il a multiplié les publications et propos qui relèvent d’un antisémitisme très virulent, héritier de visions paranoïaques courantes depuis la deuxième moitié du XIXe siècle. Alain Soral croit en, et admire Alain Soral. Dans des interventions video mensuelles interminables et logorrhéiques, il expose sa vision du monde, s’écoutant parler et ne manquant jamais de souligner son immense culture, sa capacité de lecture et surtout sa rigueur intellectuelle : il le répète inlassablement « j’ai des sources ». On l’aura compris : le message que Soral martèle via ses vidéos au narcissisme affligeant c’est que lui, Alain Soral, travaille. Le citoyen ordinaire ne s’infligera probablement pas les centaines d’heures d’enregistrements vidéo que Soral diffuse complaisamment. Pourtant s’y trouvent de nombreuses pépites relevées ici et là par des internautes vigilants. Compte tenu de la rage antisémite soralienne et de l’entourage négationniste de son ami Dieudonné, il aurait été étonnant que Soral résiste à la tentation de parler du génocide des Juifs, et d’en parler en « expert », forcément. Nous avons trouvé deux exemples de traitement par Soral du sujet du génocide des Juifs — sans doute y en a-t-il d’autres — et plus particulièrement Auschwitz. Soral y manie une ironie mordante et décapante suggérant par ses analyses redoutablement fines que « on ne nous dit pas tout », c’est-à-dire que non seulement l’assassinat de masse des Juifs à Auschwitz ne peut s’être déroulé tel qu’on la dit, mais qu’en plus on nous trompe avec une arithmétique frelatée. Voyons cela. Soral sur Auschwitz, première En juin 2012, Alain Soral enregistre et diffuse une des ses vidéos où il se lâche en improvisation flottante. Dans l’extrait que nous proposons, à l’occasion d’une polémique sur une non visite de footballeurs français à Auschwitz, il tient des propos sur Auschwitz qu’il convient d’examiner. Nous fournissons l’extrait video, suivi du verbatim, permettant d’analyser les propos de Soral... Verbatim & analyse : [Soral] : « Je me dis quelque part, tant mieux, parce que quand vous imaginez que dans cette pièce, à Auschwitz, qui fait je crois 100 mètres carré » Passons sur la construction de l’argumentaire, approximatif et sur l’élocution d’Alain Soral. Il commence fort. La photographie (inversée par rapport à la réalité — passons) qui apparaît dans sa vidéo est celle de la chambre à gaz du crématoire I se trouvant à Auschwitz I (et non à Auschwitz II-Birkenau). C’est une pièce bien connue des historiens et PHDN offre une page sur l’histoire de cette chambre à gaz, ses dimensions, ses transformations. Cette page existe depuis 2001, soit plus de 10 ans avant la sortie de Soral. C’est pourtant de cette pièce là que Soral a décidé de disserter savamment. Première boulette, la chambre à gaz du Crématoire d’Auschwitz I n’a jamais fait « 100 mètres carré », mais 78. L’abondante bibliographie disponible sur le sujet (voir page citée) aurait permis à Soral d’éviter cette première approximation. Ce n’est qu’une mise en bouche. Soral continue. [Soral] : « quatre... d’après le..., pour que les six millions soient un chiffre possible, quatre millions et demi d’êtres humains sont morts, en moins de deux ans, je crois hein » « Je crois hein » ? Franchement ? Soral ferait mieux de lire des livres d’histoire car il croit mal et affirme faux. En effet, un million d’êtres humains ont été assassinés à Auschwitz, à plus de 90% des Juifs assassinés dans leur écrasante majorité dès leur arrivée, sans être enregistrés ni servir d’esclaves concentrationnaires. Où Soral a-t-il été chercher son « quatre millions et demi » ? Lui seul le sait. Mais une personne quelque peu familière avec la rhétorique négationniste aura reconnu « le coup des quatre millions » (oui, Soral se fourvoie même dans ses faux chiffres). Car, si le chiffre de 4 millions de victimes a circulé dans l’historiographie soviético-polonaise — ce ne fut pas le cas dans chez les historiens occidentaux —, il ne s’agissait pas de Juifs et ce chiffre n’a jamais été utilisé par quiconque pour arriver au total de 6 millions de victimes juives du génocide. Par ailleurs, les historiens polonais se sont alignés sur l’historiographie occidentale en 1990 (22 ans avant la vidéo de Soral). Et pour le coup, PHDN fournit une page sur le sujet depuis 1997, 15 ans avant la sortie de Soral. Notons en passant que Soral ne daigne pas prononcer le mot « Juif », mais que sa référence aux « six millions » montre bien que c’est aux Juifs qu’il fait allusion. Pourquoi a-t-il substitué 4,5 millions à 4 millions ? Il ne le sait sans doute pas lui même (il bafouille, incapable de préciser son « d’après le »...) puisqu’il est visiblement en pleine improvisation. Cela bascule dans le grotesque quand on comprend que Soral affirme en fait que la totalité des Juifs assassinés à Auschwitz l’aurait été dans la pièce dont il parle, montrée en photo, à savoir la chambre à gaz d’Auschwitz I. Soral ignore-t-il donc qu’il y eut à Auchwitz au moins huit lieux de gazages différents, du bloc 11, expérimental, d’Auschwitz I, aux quatre chambres à gaz de Auschwitz II-Birkenau, en passant par les deux « bunkers » en lisière de Birkenau ? Soral ignore ou feint d’ignorer que la chambre à gaz d’Auschwitz I ne fut utilisée que pendant quelques mois fin 1941-début 1942 et ne fit « que » quelques milliers de victimes, avant d’être transformée par les nazis en abri anti-aérien. C’est à Birkenau (Auschwitz II), distant de plus de deux kilomètres, que les nazis accomplirent les centaines de milliers de meurtres qui suscitent l’ironie rigolarde de Soral, dans des chambres à gaz par ailleurs plus grandes que celle d’Auschwiz I. Après avoir aligné des âneries sur le nombre de victimes, les dimensions, les lieux, Soral complète en racontant n’importe quoi sur les dates et les durées. En effet, les assassinats par gazages à Auschwitz ont duré de septembre 1941 à octobre 1944 : plus de trois ans, et non pas « moins de deux ans ». Les meurtres par d’autres moyens (tabassages, tortures, épuisement, famine, balles dans la nuque, injections de phenol dans le cœur, toutes méthodes qui font sourire Soral, n’en doutons pas) avaient évidemment commencé avant et continueraient après jusqu’à la libération du camp. Soral poursuit. [Soral] : « c’est le plus grand prodige de l’histoire de l’humanité, si vous réfléchissez aux conditions matérielles que ça implique, je me dis qu’heureusement que les footballeurs n’y sont pas allés parce que quand on voit comme cet espace doit être saturé de... de... de je sais pas quoi, de reste de gaz, ça aurait été peut-être même dangereux pour leur santé. » Si Soral avait travaillé un minimum il saurait, qu’hélas, l’assassinat en masse d’être humains n’est pas un « prodige », mais une réalité très largement documentée dans le cas du génocide des Juifs, notamment à Auschwitz. L’ironie de Soral qui cache à peine un propos négationniste est d’autant plus déplacé que ce dernier multiplie les démonstrations de son ignorance crasse du sujet dont il a choisi de disserter pompeusement. Les assassinats à Auschwitz ont duré plus de trois ans, en plusieurs lieux non cités par Soral et selon des modalités bien connues. Lorsque Soral parle d’un « espace saturé de gaz » à propos de la chambre à gaz d’Auschwitz I, il parie encore une fois sur l’ignorance de son public et met en scène sa propre bêtise : les chambres à gaz étaient en effet ventilées après chaque gazage et l’acide cyanhydrique dégagé par le Zyklon B utilisé à Auschwitz est un gaz très volatil plus léger que l’air, très facile à évacuer d’une pièce nue, et plus de 60 ans après les faits rien ne peut en subsister dans l’atmosphère. L’ironie de Soral est évidemment une affirmation en creux : si les visiteurs ne courrent aucun risque c’est qu’il n’y aurait pas eu de gazage. Pour y croire, il faut simplement être stupide et ignorant. Visiblement Soral fait des hypothèses concrètes sur les qualités de ses afficionados. Soral continue. [Soral] : « Voilà. Et j’le dis d’ailleurs si jamais ils y vont une autre fois, parce que là ils sont pas allés, la prochaine fois ils seront obligés d’y aller, parce que ça rigole pas, je crois que la visite à Auschwitz et la chambre à gaz, ça sera un truc, j’veux dire, dans le programme des écoles, assez vite, euh..., moi j’y ai échappé à cause de mon âge, mais j’pense que mes enfants n’y hésiteront pas [sic] » Passons sur la dérision à propos des voyages à Auschwitz — il y en a — mais très peu à l’échelle de la France et suggérer qu’ils seraient un jour obligatoires relève du fantasme paranoïaque antisémite. Relevons une fois de plus la grande qualité de l’élocution soralienne. Soral continue. [Soral] : « Alors je dis, si jamais vous vous êtes pris de malaise à cause des restes d’émanations de gaz dans la chambre à gaz » Constatons simplement que lorsque Soral tient une somptueuse ineptie, il ne la lâche pas... Mais attention, Soral va se dépasser : [Soral] : « il y a un truc, c’est qu’il y a une petite porte en bois avec un carreau en verre qui est d’époque, et là je le dis, je donne ce conseil, vous donnez un coup de coude et vous cassez le carreau de verre pour pouvoir un peu respirer. Et je dis d’ailleurs que c’est absolument tragique que... que aucun de ces quatre millions et demi de morts n’ait pensé à casser cette petite vitre, parce que ça aurait... vous imaginez que ça aurait pu sauver quatre millions..., quatre millions et demi d’êtres humains. Comme quoi parfois le... l’hist... l’ironie de l’histoire est incroyablement cruelle. Voilà. » Passons sur le martèlement pathétique par Soral sur chiffre de 4 millions et demi (ou quatre... il semble qu’il ne sache pas très bien finalement), ainsi que sur sa répétition que tous auraient été assassinés dans la chambre à gaz d’Auschwitz I, illustrations de l’abyssale ignorance de Soral. Soral qui a tout lu, qui a des sources, qui bosse, lui, affirme que la porte en question « est d’époque ». Ses preuves ? Aucune. Forcément, c’est Soral. Mais cela n’est finalement guère important au regard de la réalité historique (documentée depuis des décennies, en ligne sur PHDN depuis 2001) : la porte en question n’a jamais fait partie de la chambre à gaz du crématoire I d’Auschwitz I. Cette porte sépare une salle d’exposition des corps (5) d’une salle de lavage (6) — voir pièces légendées 5 et 6 sur le shéma du Krema I, 1941-1942 sur cette page. En 1944 la chambre à gaz avait été aménagée en abri anti-aérien par les Allemands et séparée en quatre pièces par l’adjonction de trois murs. Les Polonais, après la guerre, ont abattu ces murs afin de remettre le bâtiment dans son état au moment des gazages de 1941-1942. Mais ils ont abattu un mur de trop, entre la chambre à gaz et la salle de lavage (6) (voir historique du Krema I). panneau chambre a gaz Auschiwtz ICette erreur est depuis longtemps signalée à Auschwitz (extrait du panneau explicatif d’Auschwitz I ci-contre. Cliquer pour le panneau complet), dans la littérature historienne, et sur le présent site. Jamais la porte munie d’un carreau n’a donné dans la chambre à gaz. L’ironie tout à fait abjecte de Soral, qui décidément est soit un menteur ignoble soit un abruti pathologique, a pour objet de suggérer que la pièce montrée comme chambre à gaz n’aurait pu être utilisée pour des meurtres par gazage. Soral est un négationniste, sans le moindre doute. Le type d’ironie qu’il utilise contre les victimes de ces assassinats démontre également qu’il est un antisémite radical et obscène. caricature négationniste de joe Lecorbeau Ces propos de Soral ne sont pas un accident et Soral les revendique haut et fort. Soral a en effet consacré une page de son site de commerce en ligne et d’extrémisme antisémite à ce passage que nous venons de décortiquer, accompagnée d’un dessin de l’illustrateur antisémite « Joe Lecorbeau » que nous reproduisons ci-contre. Un extrait video ainsi que le verbatim du passage en question figurent également sur cette page. Soral et « Joe Lecorbeau » insistent lourdement sur la prétendue « possibilité » de briser facilement un carreau. Le titre du dessin « les chambres à gaz pour les nuls »), la mise en scène de Soral lui-même revêtu de l’uniforme des déportés, le classement de cette page dans une catégorie « humour », tout concourt à l’abjection négationniste. In fine, le nombre d’erreurs ou de mensonges et de falsifications de Soral dans ce court passage est proprement hallucinant : Présentation frauduleuse du nombre de victimes à Auschwitz (non pas quatre millions et demi, mais un million). Présentation frauduleuse du calcul du nombre de victimes du génocide des Juifs, qui n’a jamais utilisé « quatre millions et demi » à Auschwitz. Erreur sur la surface de la chambre à gaz d’Auschwitz I, augmentée d’un quart... Ignorance scandaleuse sur la durée des gazages à Auschwitz, plus de trois ans et non moins de deux. Stupidité totale qand Soral suggère que la totalité des victimes gazées à Auschwitz l’auraient été dans la chambre à gaz d’Auschwitz I. C’est une contre-vérité historique. Soral semble n’avoir jamais ouvert le moindre ouvrage d’histoire sur le sujet... Crétinerie scientifique absolue quand Soral suggère que du gaz aurait pu perdurer 60 ans dans la pièce. Malveillance haineuse et ironie déplacée basée sur une méconnaissance totale de l’histoire et de la topographie de cette chambre à gaz, en suggérant que la porte munie d’un carreau aurait fait partie de la chambre à gaz initiale. C’est encore une fois une contre-vérité historique. La performance de Soral est quasi artistique : il réussit le tour de force d’être à la fois idiot et répugnant. Il faut savoir que quelques minutes avant le passage étudié ici, Soral a pontifié : « Sur les sources je suis assez inattaquable » ! Hallucinant, écrivions nous plus haut... Soral sur Auschwitz, deuxième En février 2013, Alain Soral revient dans une des ses vidéos sur le génocide des Juifs et Auschwitz. Ici encore il convient d’examiner ses propos. Nous fournissons l’extrait video, suivi du verbatim, permettant d’analyser les propos de Soral... Verbatim & analyse : [Soral] : « Lorsqu’on fait remarquer... quand on dit en France que les Juifs ont été génocidés, parce que Simone Veil l’a répété récemment, on a la citation, et que c’est la totalité d’un peuple qui a disparu » Soral commence doucement, toujours en improvisation flottante. Simone Veil aurait répété « récemment » que les Juifs ont été génocidés ? La belle affaire. Soral a la citation, mais ne la fournit pas (comme toujours pour ses sources, comme on l’a remarqué plus haut). Il s’agit d’un enfonçage de porte ouverte, technique bien connue des propagandistes qui consiste à aligner une évidence avant de sortir une énormité dans l’espoir que le caractère solide de l’évidence sera transmis à l’énormité. Celle-ci consiste à prétendre que « c’est la totalité d’un peuple qui a disparu ». Au grand regret de Soral sans doute, l’extermination des Juifs par les Nazis n’a pas atteint son objectif d’anéantissement total des Juifs à leur portée. Il s’agit bien d’un génocide même si « seulement » deux tiers des Juifs ont été assassinés, même si personne de sérieux n’affirme que la totalité des Juifs a été tuée, contrairement à l’idiotie proférée par Soral. Soral continue et cela devient croustillant : [Soral] : « il y a quand même aujourd’hui en France, deux fois plus de Juifs qu’il n’y en avait en 1939. Donc c’est une communauté génocidée qui a multiplié par deux sa population. » Grand classique des antisémites d’après-guerre : les Juifs n’ont pas été exterminés puisqu’on en voit partout ! Soral décline ce topos haineux, qui suinte la frustration que le génocide n’ait pas atteint son but, en jouant au professeur de statistiques et de démographie. Reprenons. Il y avait en 1939 environ 300000 Juifs en France, chiffre qui fut augmenté en 1940 de quelques milliers de réfugiés. Personne n’a jamais dit ou écrit que tous avaient été assassinés pendant la guerre. Le résultat des travaux des historiens a abouti, depuis longtemps, à un bilan d’environ 77000 victimes. Donc personne ne prétend que tous les Juifs de France sont morts. Il restait en fait un peu plus de 225000 Juifs en France après la guerre (certains ont réussi à fuir pendant ou sont partis tout de suite après). C’est seulement de l’histoire, de l’histoire connue, écrite, enseignée. Quid du doublement ? Soral, une fois de plus tient à démontrer qu’il ne connaît rien à son sujet : l’écrasante majorité des Juifs vivant en Afrique du Nord a été contrainte au départ à la suite des indépendances des anciens pays colonisés par la France. Une grande partie est venue en France, se comptant en centaines de milliers. La démographie des Juifs de France n’est donc absolument pas en contradiction avec les assassinats commis par les nazis et leurs complices pendant la Seconde Guerre mondiale. Cela est connu et archi-connu, sauf de Soral qui use d’ une ironie sordide et méprisable pour suggérer que les Juifs n’ont pas tant souffert que ça. C’est tout simplement lamentable. Mais Soral décide d’aller plus loin : [Soral] : « Donc c’est embêtant, j’veux dire de..., quand on sort du sérieux de l’histoire pour être dans la mémoire obligatoire avec derrière des lois mémorielles qui vous proposent la prison si vous ne répétez pas les âneries heu... » Il y a de quoi rire à entendre Soral invoquer le « sérieux de l’histoire » quand on fait le constat des contre-vérités qu’il accumule. Il va évidement parler de la loi Gayssot (qui n’est pas une loi mémorielle) qui sanctionne l’expression publique du négationnisme. On comprend donc que l’histoire du génocide des Juifs c’est aux yeux de Soral « des âneries ». Soral est un négationniste. Mais attention, Soral s’apprête à se dépasser encore en malveillance et en médiocrité : [Soral] : « on sait pourtant quatre... que de... quand on va de quatre et demi à un et demi parce que c’est c’qu’y a, la plaque qu’il y avait sur Auschwitz, il y avait marqué quatre et demi, maintenant il y a un un et demi, donc on sait normalement que de quatre et demi à un demi ça fait moins trois et on sait que six moins trois ça fait trois, hé bin non, la loi Gayssot vous oblige à dire que six moins trois égale six. » C’est une sorte de coup de grâce burlesque pour l’auteur de ces lignes... Quoi ? Le coup des 4 millions ? Passons sur le fait que Soral est incapable de recopier correctement les inepties négationnistes. Ce n’est pas quatre millions et demi de victimes qui ont été évoquées par l’historiographie polono-soviétique avant les années 1990, mais quatre millions. Cette histoire fait l’objet d’une page sur PHDN depuis 1997 ! En résumé : lorsque les Polonais et les Soviétiques parlaient de 4 millions de victimes pour Auschwitz (une erreur datant de 1945), ils considéraient que les Juifs en constituaient une minorité (alors qu’en réalité ils constituent 90% du million de victime établi) et surtout, les historiens occidentaux n’avaient jamais utilisé ce chiffre, et certainement pas pour calculer le total du nombre de Juifs assassinés par les nazis. Lorsqu’au début des années 1990, les Polonais reviennent à un bilan plus réaliste, ils ne font que s’aligner sur l’historiographie occidentale. Soral soustrait donc des boulons à des oranges dans le plus pur style « on vous ment, la vérité est ailleurs », et reprend ainsi une des pires, une des plus bêtes et plus anciennes fraudes négationnistes, réfutée depuis 1993 sur internet et 1997 sur le présent site. En 2013, 20 ans plus tard, Soral en est à répéter (mal) les élucubrations éculées et ineptes du négationniste Garaudy qui était passé par là avant lui, ayant lui-même recopié Faurisson. Le ridicule ne tue pas. Donc, évidemment, aucune loi n’exige qu’on torde le cou aux mathématiques. La loi Gayssot sanctionne le discours négationniste pour une raison simple : il s’agit d’un discours d’incitation à la haine, d’un discours antisémite. Elle n’a jamais empêché un historien, ou un mathématicien, de faire son travail. La mise en scène pathétique par Soral de lois mathématiques baffouées par la loi Gayssot n’offre que la démonstration de sa propre nullité. Il s’enfonce ou plutôt enfonce le clou dans son propre cercueil rhétorique : [Soral] : « Voilà, je ne vais pas rentrer dans les détails parce que sinon je risque la prison. » On se dit ouf, heureusement que Soral ne rentre pas dans les détails, tant l’accumulation de contre-vérités, de mensonges, de présentations frauduleuses, de démonstrations d’ignorance et de stupidité hadales, le tout sur un ton à la fois énervé et pontifiant servi par une élocution de yorkshire sous crack, finit par épuiser le lecteur/spectateur informé. Le seul risque que prend Soral c’est de se consummer dans le gouffre de sa suffisance. On savait Soral antisémite et approximatif. Il est désormais établi qu’il est un négationniste vindicatif et paresseux (il est clair qu’il n’a pas pris 3 minutes à essayer de travailler son sujet). On reste finalement étonné que Alain Soral tienne tant à se badigeonner publiquement et avec autant de jouissance des excréments de sa haine et de son incroyable incompétence. 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Posted on: Wed, 20 Nov 2013 20:43:27 +0000
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