Alain Soral : Stupidités sur Auschwitz & malveillances haineuses - TopicsExpress



          

Alain Soral : Stupidités sur Auschwitz & malveillances haineuses (PHDN) publié par Yves, le lundi 18 novembre 2013 Enregistrer au format PDF Un article fort utile tiré du site PHDN phdn.org/negation/idiots... Alain Soral est un publi­ciste vivant de la pro­pa­gande néo-popu­liste et antisé­mite qu’il dif­fuse sur inter­net et par divers autres moyens. Associé au déma­gogue antisé­mite Dieudonné, il a mul­ti­plié les publi­ca­tions et propos qui relèvent d’un antisé­mit­isme très viru­lent, héritier de visions para­noïaques cou­ran­tes depuis la deuxième moitié du XIXe siècle. Alain Soral croit en, et admire Alain Soral. Dans des inter­ven­tions video men­suel­les inter­mi­na­bles et logor­rhéiques, il expose sa vision du monde, s’écoutant parler et ne man­quant jamais de sou­li­gner son immense culture, sa capa­cité de lec­ture et sur­tout sa rigueur intel­lec­tuelle : il le répète inlas­sa­ble­ment « j’ai des sour­ces ». On l’aura com­pris : le mes­sage que Soral martèle via ses vidéos au nar­cis­sisme affli­geant c’est que lui, Alain Soral, tra­vaille. Le citoyen ordi­naire ne s’infli­gera pro­ba­ble­ment pas les cen­tai­nes d’heures d’enre­gis­tre­ments vidéo que Soral dif­fuse com­plai­sam­ment. Pourtant s’y trou­vent de nom­breu­ses pépites relevées ici et là par des inter­nau­tes vigi­lants. Compte tenu de la rage antisé­mite sora­lienne et de l’entou­rage négati­onn­iste de son ami Dieudonné, il aurait été étonnant que Soral rés­iste à la ten­ta­tion de parler du géno­cide des Juifs, et d’en parler en « expert », forcément. Nous avons trouvé deux exem­ples de trai­te­ment par Soral du sujet du géno­cide des Juifs — sans doute y en a-t-il d’autres — et plus par­ti­cu­liè­rement Auschwitz. Soral y manie une ironie mor­dante et décap­ante suggérant par ses ana­ly­ses redou­ta­ble­ment fines que « on ne nous dit pas tout », c’est-à-dire que non seu­le­ment l’assas­si­nat de masse des Juifs à Auschwitz ne peut s’être déroulé tel qu’on la dit, mais qu’en plus on nous trompe avec une arithmé­tique fre­latée. Voyons cela. Soral sur Auschwitz, pre­mière En juin 2012, Alain Soral enre­gis­tre et dif­fuse une des ses vidéos où il se lâche en impro­vi­sa­tion flot­tante. Dans l’extrait que nous pro­po­sons, à l’occa­sion d’une polé­mique sur une non visite de foot­bal­leurs français à Auschwitz, il tient des propos sur Auschwitz qu’il convient d’exa­mi­ner. Nous four­nis­sons l’extrait video, suivi du ver­ba­tim, per­met­tant d’ana­ly­ser les propos de Soral... Verbatim & ana­lyse : [Soral] : « Je me dis quel­que part, tant mieux, parce que quand vous ima­gi­nez que dans cette pièce, à Auschwitz, qui fait je crois 100 mètres carré » Passons sur la cons­truc­tion de l’argu­men­taire, approxi­ma­tif et sur l’élo­cution d’Alain Soral. Il com­mence fort. La pho­to­gra­phie (inversée par rap­port à la réalité — pas­sons) qui appa­raît dans sa vidéo est celle de la cham­bre à gaz du cré­mat­oire I se trou­vant à Auschwitz I (et non à Auschwitz II-Birkenau). C’est une pièce bien connue des his­to­riens et PHDN offre une page sur l’his­toire de cette cham­bre à gaz, ses dimen­sions, ses trans­for­ma­tions. Cette page existe depuis 2001, soit plus de 10 ans avant la sortie de Soral. C’est pour­tant de cette pièce là que Soral a décidé de dis­ser­ter savam­ment. Première bou­lette, la cham­bre à gaz du Crématoire d’Auschwitz I n’a jamais fait « 100 mètres carré », mais 78. L’abon­dante biblio­gra­phie dis­po­ni­ble sur le sujet (voir page citée) aurait permis à Soral d’éviter cette pre­mière approxi­ma­tion. Ce n’est qu’une mise en bouche. Soral conti­nue. [Soral] : « quatre... d’après le..., pour que les six mil­lions soient un chif­fre pos­si­ble, quatre mil­lions et demi d’êtres humains sont morts, en moins de deux ans, je crois hein » « Je crois hein » ? Franchement ? Soral ferait mieux de lire des livres d’his­toire car il croit mal et affirme faux. En effet, un mil­lion d’êtres humains ont été assas­sinés à Auschwitz, à plus de 90% des Juifs assas­sinés dans leur écras­ante majo­rité dès leur arrivée, sans être enre­gis­trés ni servir d’escla­ves concen­tra­tion­nai­res. Où Soral a-t-il été cher­cher son « quatre mil­lions et demi » ? Lui seul le sait. Mais une per­sonne quel­que peu fami­lière avec la rhé­to­rique négati­onn­iste aura reconnu « le coup des quatre mil­lions » (oui, Soral se four­voie même dans ses faux chif­fres). Car, si le chif­fre de 4 mil­lions de vic­ti­mes a cir­culé dans l’his­to­rio­gra­phie sovié­tico-polo­naise — ce ne fut pas le cas dans chez les his­to­riens occi­den­taux —, il ne s’agis­sait pas de Juifs et ce chif­fre n’a jamais été uti­lisé par qui­conque pour arri­ver au total de 6 mil­lions de vic­ti­mes juives du géno­cide. Par ailleurs, les his­to­riens polo­nais se sont ali­gnés sur l’his­to­rio­gra­phie occi­den­tale en 1990 (22 ans avant la vidéo de Soral). Et pour le coup, PHDN four­nit une page sur le sujet depuis 1997, 15 ans avant la sortie de Soral. Notons en pas­sant que Soral ne daigne pas pro­non­cer le mot « Juif », mais que sa référ­ence aux « six mil­lions » montre bien que c’est aux Juifs qu’il fait allu­sion. Pourquoi a-t-il sub­sti­tué 4,5 mil­lions à 4 mil­lions ? Il ne le sait sans doute pas lui même (il bafouille, inca­pa­ble de pré­ciser son « d’après le »...) puisqu’il est visi­ble­ment en pleine impro­vi­sa­tion. Cela bas­cule dans le gro­tes­que quand on com­prend que Soral affirme en fait que la tota­lité des Juifs assas­sinés à Auschwitz l’aurait été dans la pièce dont il parle, mon­trée en photo, à savoir la cham­bre à gaz d’Auschwitz I. Soral ignore-t-il donc qu’il y eut à Auchwitz au moins huit lieux de gaza­ges différents, du bloc 11, expé­rim­ental, d’Auschwitz I, aux quatre cham­bres à gaz de Auschwitz II-Birkenau, en pas­sant par les deux « bun­kers » en lisière de Birkenau ? Soral ignore ou feint d’igno­rer que la cham­bre à gaz d’Auschwitz I ne fut uti­lisée que pen­dant quel­ques mois fin 1941-début 1942 et ne fit « que » quel­ques mil­liers de vic­ti­mes, avant d’être trans­formée par les nazis en abri anti-aérien. C’est à Birkenau (Auschwitz II), dis­tant de plus de deux kilomètres, que les nazis accom­pli­rent les cen­tai­nes de mil­liers de meur­tres qui sus­ci­tent l’ironie rigo­larde de Soral, dans des cham­bres à gaz par ailleurs plus gran­des que celle d’Auschwiz I. Après avoir aligné des âneries sur le nombre de vic­ti­mes, les dimen­sions, les lieux, Soral com­plète en racontant n’importe quoi sur les dates et les durées. En effet, les assas­si­nats par gaza­ges à Auschwitz ont duré de sep­tem­bre 1941 à octo­bre 1944 : plus de trois ans, et non pas « moins de deux ans ». Les meur­tres par d’autres moyens (tabas­sa­ges, tor­tu­res, épui­sement, famine, balles dans la nuque, injec­tions de phenol dans le cœur, toutes mét­hodes qui font sou­rire Soral, n’en dou­tons pas) avaient évid­emment com­mencé avant et conti­nue­raient après jusqu’à la libé­ration du camp. Soral pour­suit. [Soral] : « c’est le plus grand pro­dige de l’his­toire de l’huma­nité, si vous réflé­chissez aux condi­tions matéri­elles que ça impli­que, je me dis qu’heu­reu­se­ment que les foot­bal­leurs n’y sont pas allés parce que quand on voit comme cet espace doit être saturé de... de... de je sais pas quoi, de reste de gaz, ça aurait été peut-être même dan­ge­reux pour leur santé. » Si Soral avait tra­vaillé un mini­mum il sau­rait, qu’hélas, l’assas­si­nat en masse d’être humains n’est pas un « pro­dige », mais une réalité très lar­ge­ment docu­mentée dans le cas du géno­cide des Juifs, notam­ment à Auschwitz. L’ironie de Soral qui cache à peine un propos négati­onn­iste est d’autant plus déplacé que ce der­nier mul­ti­plie les démo­nst­rations de son igno­rance crasse du sujet dont il a choisi de dis­ser­ter pom­peu­se­ment. Les assas­si­nats à Auschwitz ont duré plus de trois ans, en plu­sieurs lieux non cités par Soral et selon des moda­lités bien connues. Lorsque Soral parle d’un « espace saturé de gaz » à propos de la cham­bre à gaz d’Auschwitz I, il parie encore une fois sur l’igno­rance de son public et met en scène sa propre bêtise : les cham­bres à gaz étaient en effet ven­tilées après chaque gazage et l’acide cyan­hy­dri­que dégagé par le Zyklon B uti­lisé à Auschwitz est un gaz très vola­til plus léger que l’air, très facile à évacuer d’une pièce nue, et plus de 60 ans après les faits rien ne peut en sub­sis­ter dans l’atmos­phère. L’ironie de Soral est évid­emment une affir­ma­tion en creux : si les visi­teurs ne cour­rent aucun risque c’est qu’il n’y aurait pas eu de gazage. Pour y croire, il faut sim­ple­ment être stu­pide et igno­rant. Visiblement Soral fait des hypo­thèses concrètes sur les qua­lités de ses affi­cio­na­dos. Soral conti­nue. [Soral] : « Voilà. Et j’le dis d’ailleurs si jamais ils y vont une autre fois, parce que là ils sont pas allés, la pro­chaine fois ils seront obligés d’y aller, parce que ça rigole pas, je crois que la visite à Auschwitz et la cham­bre à gaz, ça sera un truc, j’veux dire, dans le pro­gramme des écoles, assez vite, euh..., moi j’y ai échappé à cause de mon âge, mais j’pense que mes enfants n’y hési­teront pas [sic] » Passons sur la dérision à propos des voya­ges à Auschwitz — il y en a — mais très peu à l’éch­elle de la France et suggérer qu’ils seraient un jour obli­ga­toi­res relève du fan­tasme para­noïaque antisé­mite. Relevons une fois de plus la grande qua­lité de l’élo­cution sora­lienne. Soral conti­nue. [Soral] : « Alors je dis, si jamais vous vous êtes pris de malaise à cause des restes d’éma­nations de gaz dans la cham­bre à gaz » Constatons sim­ple­ment que lors­que Soral tient une somp­tueuse inep­tie, il ne la lâche pas... Mais atten­tion, Soral va se dép­asser : [Soral] : « il y a un truc, c’est qu’il y a une petite porte en bois avec un car­reau en verre qui est d’époque, et là je le dis, je donne ce conseil, vous donnez un coup de coude et vous cassez le car­reau de verre pour pou­voir un peu res­pi­rer. Et je dis d’ailleurs que c’est abso­lu­ment tra­gi­que que... que aucun de ces quatre mil­lions et demi de morts n’ait pensé à casser cette petite vitre, parce que ça aurait... vous ima­gi­nez que ça aurait pu sauver quatre mil­lions..., quatre mil­lions et demi d’êtres humains. Comme quoi par­fois le... l’hist... l’ironie de l’his­toire est incroya­ble­ment cruelle. Voilà. » Passons sur le martè­lement pathé­tique par Soral sur chif­fre de 4 mil­lions et demi (ou quatre... il semble qu’il ne sache pas très bien fina­le­ment), ainsi que sur sa répé­tition que tous auraient été assas­sinés dans la cham­bre à gaz d’Auschwitz I, illus­tra­tions de l’abys­sale igno­rance de Soral. Soral qui a tout lu, qui a des sour­ces, qui bosse, lui, affirme que la porte en ques­tion « est d’époque ». Ses preu­ves ? Aucune. Forcément, c’est Soral. Mais cela n’est fina­le­ment guère impor­tant au regard de la réalité his­to­ri­que (docu­mentée depuis des déc­ennies, en ligne sur PHDN depuis 2001) : la porte en ques­tion n’a jamais fait partie de la cham­bre à gaz du cré­mat­oire I d’Auschwitz I. Cette porte sépare une salle d’expo­si­tion des corps (5) d’une salle de lavage (6) — voir pièces légendées 5 et 6 sur le shéma du Krema I, 1941-1942 sur cette page. En 1944 la cham­bre à gaz avait été aménagée en abri anti-aérien par les Allemands et séparée en quatre pièces par l’adjonc­tion de trois murs. Les Polonais, après la guerre, ont abattu ces murs afin de remet­tre le bâtiment dans son état au moment des gaza­ges de 1941-1942. Mais ils ont abattu un mur de trop, entre la cham­bre à gaz et la salle de lavage (6) (voir his­to­ri­que du Krema I). pan­neau cham­bre a gaz Auschiwtz ICette erreur est depuis long­temps signalée à Auschwitz (extrait du pan­neau expli­ca­tif d’Auschwitz I ci-contre. Cliquer pour le pan­neau com­plet), dans la litté­ra­ture his­to­rienne, et sur le présent site. Jamais la porte munie d’un car­reau n’a donné dans la cham­bre à gaz. L’ironie tout à fait abjecte de Soral, qui décidément est soit un men­teur igno­ble soit un abruti patho­lo­gi­que, a pour objet de suggérer que la pièce mon­trée comme cham­bre à gaz n’aurait pu être uti­lisée pour des meur­tres par gazage. Soral est un négati­onn­iste, sans le moin­dre doute. Le type d’ironie qu’il uti­lise contre les vic­ti­mes de ces assas­si­nats dém­ontre éga­lement qu’il est un antisé­mite radi­cal et obscène. cari­ca­ture négati­onn­iste de joe Lecorbeau Ces propos de Soral ne sont pas un acci­dent et Soral les reven­di­que haut et fort. Soral a en effet consa­cré une page de son site de com­merce en ligne et d’extrém­isme antisé­mite à ce pas­sage que nous venons de déc­or­tiquer, accom­pa­gnée d’un dessin de l’illus­tra­teur antisé­mite « Joe Lecorbeau » que nous repro­dui­sons ci-contre. Un extrait video ainsi que le ver­ba­tim du pas­sage en ques­tion figu­rent éga­lement sur cette page. Soral et « Joe Lecorbeau » insis­tent lour­de­ment sur la prét­endue « pos­si­bi­lité » de briser faci­le­ment un car­reau. Le titre du dessin « les cham­bres à gaz pour les nuls »), la mise en scène de Soral lui-même revêtu de l’uni­forme des déportés, le clas­se­ment de cette page dans une caté­gorie « humour », tout concourt à l’abjec­tion négati­onn­iste. In fine, le nombre d’erreurs ou de men­son­ges et de fal­si­fi­ca­tions de Soral dans ce court pas­sage est pro­pre­ment hal­lu­ci­nant : Présentation frau­du­leuse du nombre de vic­ti­mes à Auschwitz (non pas quatre mil­lions et demi, mais un mil­lion). Présentation frau­du­leuse du calcul du nombre de vic­ti­mes du géno­cide des Juifs, qui n’a jamais uti­lisé « quatre mil­lions et demi » à Auschwitz. Erreur sur la sur­face de la cham­bre à gaz d’Auschwitz I, aug­mentée d’un quart... Ignorance scan­da­leuse sur la durée des gaza­ges à Auschwitz, plus de trois ans et non moins de deux. Stupidité totale qand Soral suggère que la tota­lité des vic­ti­mes gazées à Auschwitz l’auraient été dans la cham­bre à gaz d’Auschwitz I. C’est une contre-vérité his­to­ri­que. Soral semble n’avoir jamais ouvert le moin­dre ouvrage d’his­toire sur le sujet... Crétinerie scien­ti­fi­que abso­lue quand Soral suggère que du gaz aurait pu per­du­rer 60 ans dans la pièce. Malveillance hai­neuse et ironie déplacée basée sur une méc­onna­iss­ance totale de l’his­toire et de la topo­gra­phie de cette cham­bre à gaz, en suggérant que la porte munie d’un car­reau aurait fait partie de la cham­bre à gaz ini­tiale. C’est encore une fois une contre-vérité his­to­ri­que. La per­for­mance de Soral est quasi artis­ti­que : il réussit le tour de force d’être à la fois idiot et répugnant. Il faut savoir que quel­ques minu­tes avant le pas­sage étudié ici, Soral a pon­ti­fié : « Sur les sour­ces je suis assez inat­ta­qua­ble » ! Hallucinant, écrivions nous plus haut... Soral sur Auschwitz, deuxième En février 2013, Alain Soral revient dans une des ses vidéos sur le géno­cide des Juifs et Auschwitz. Ici encore il convient d’exa­mi­ner ses propos. Nous four­nis­sons l’extrait video, suivi du ver­ba­tim, per­met­tant d’ana­ly­ser les propos de Soral... Verbatim & ana­lyse : [Soral] : « Lorsqu’on fait remar­quer... quand on dit en France que les Juifs ont été génocidés, parce que Simone Veil l’a répété réc­emment, on a la cita­tion, et que c’est la tota­lité d’un peuple qui a dis­paru » Soral com­mence dou­ce­ment, tou­jours en impro­vi­sa­tion flot­tante. Simone Veil aurait répété « réc­emment » que les Juifs ont été génocidés ? La belle affaire. Soral a la cita­tion, mais ne la four­nit pas (comme tou­jours pour ses sour­ces, comme on l’a remar­qué plus haut). Il s’agit d’un enfonçage de porte ouverte, tech­ni­que bien connue des pro­pa­gan­dis­tes qui consiste à ali­gner une évid­ence avant de sortir une énormité dans l’espoir que le caractère solide de l’évid­ence sera trans­mis à l’énormité. Celle-ci consiste à prét­endre que « c’est la tota­lité d’un peuple qui a dis­paru ». Au grand regret de Soral sans doute, l’exter­mi­na­tion des Juifs par les Nazis n’a pas atteint son objec­tif d’ané­ant­is­sement total des Juifs à leur portée. Il s’agit bien d’un géno­cide même si « seu­le­ment » deux tiers des Juifs ont été assas­sinés, même si per­sonne de sérieux n’affirme que la tota­lité des Juifs a été tuée, contrai­re­ment à l’idio­tie proférée par Soral. Soral conti­nue et cela devient crous­tillant : [Soral] : « il y a quand même aujourd’hui en France, deux fois plus de Juifs qu’il n’y en avait en 1939. Donc c’est une com­mu­nauté génocidée qui a mul­ti­plié par deux sa popu­la­tion. » Grand clas­si­que des antisé­mites d’après-guerre : les Juifs n’ont pas été exter­minés puisqu’on en voit par­tout ! Soral déc­line ce topos hai­neux, qui suinte la frus­tra­tion que le géno­cide n’ait pas atteint son but, en jouant au pro­fes­seur de sta­tis­ti­ques et de démog­raphie. Reprenons. Il y avait en 1939 envi­ron 300000 Juifs en France, chif­fre qui fut aug­menté en 1940 de quel­ques mil­liers de réfugiés. Personne n’a jamais dit ou écrit que tous avaient été assas­sinés pen­dant la guerre. Le rés­ultat des tra­vaux des his­to­riens a abouti, depuis long­temps, à un bilan d’envi­ron 77000 vic­ti­mes. Donc per­sonne ne prétend que tous les Juifs de France sont morts. Il res­tait en fait un peu plus de 225000 Juifs en France après la guerre (cer­tains ont réussi à fuir pen­dant ou sont partis tout de suite après). C’est seu­le­ment de l’his­toire, de l’his­toire connue, écrite, ensei­gnée. Quid du dou­ble­ment ? Soral, une fois de plus tient à dém­ontrer qu’il ne connaît rien à son sujet : l’écras­ante majo­rité des Juifs vivant en Afrique du Nord a été contrainte au départ à la suite des indép­end­ances des anciens pays colo­nisés par la France. Une grande partie est venue en France, se comp­tant en cen­tai­nes de mil­liers. La démog­raphie des Juifs de France n’est donc abso­lu­ment pas en contra­dic­tion avec les assas­si­nats commis par les nazis et leurs com­pli­ces pen­dant la Seconde Guerre mon­diale. Cela est connu et archi-connu, sauf de Soral qui use d’ une ironie sor­dide et mép­ri­sable pour suggérer que les Juifs n’ont pas tant souf­fert que ça. C’est tout sim­ple­ment lamen­ta­ble. Mais Soral décide d’aller plus loin : [Soral] : « Donc c’est embêtant, j’veux dire de..., quand on sort du sérieux de l’his­toire pour être dans la mém­oire obli­ga­toire avec der­rière des lois mémori­elles qui vous pro­po­sent la prison si vous ne répétez pas les âneries heu... » Il y a de quoi rire à enten­dre Soral invo­quer le « sérieux de l’his­toire » quand on fait le cons­tat des contre-vérités qu’il accu­mule. Il va évi­dement parler de la loi Gayssot (qui n’est pas une loi mémori­elle) qui sanc­tionne l’expres­sion publi­que du négati­onn­isme. On com­prend donc que l’his­toire du géno­cide des Juifs c’est aux yeux de Soral « des âneries ». Soral est un négati­onn­iste. Mais atten­tion, Soral s’apprête à se dép­asser encore en mal­veillance et en méd­iocrité : [Soral] : « on sait pour­tant quatre... que de... quand on va de quatre et demi à un et demi parce que c’est c’qu’y a, la plaque qu’il y avait sur Auschwitz, il y avait marqué quatre et demi, main­te­nant il y a un un et demi, donc on sait nor­ma­le­ment que de quatre et demi à un demi ça fait moins trois et on sait que six moins trois ça fait trois, hé bin non, la loi Gayssot vous oblige à dire que six moins trois égale six. » C’est une sorte de coup de grâce bur­les­que pour l’auteur de ces lignes... Quoi ? Le coup des 4 mil­lions ? Passons sur le fait que Soral est inca­pa­ble de reco­pier cor­rec­te­ment les inep­ties négati­onn­istes. Ce n’est pas quatre mil­lions et demi de vic­ti­mes qui ont été évoquées par l’his­to­rio­gra­phie polono-sovié­tique avant les années 1990, mais quatre mil­lions. Cette his­toire fait l’objet d’une page sur PHDN depuis 1997 ! En résumé : lors­que les Polonais et les Soviétiques par­laient de 4 mil­lions de vic­ti­mes pour Auschwitz (une erreur datant de 1945), ils considéraient que les Juifs en cons­ti­tuaient une mino­rité (alors qu’en réalité ils cons­ti­tuent 90% du mil­lion de vic­time établi) et sur­tout, les his­to­riens occi­den­taux n’avaient jamais uti­lisé ce chif­fre, et cer­tai­ne­ment pas pour cal­cu­ler le total du nombre de Juifs assas­sinés par les nazis. Lorsqu’au début des années 1990, les Polonais revien­nent à un bilan plus réal­iste, ils ne font que s’ali­gner sur l’his­to­rio­gra­phie occi­den­tale. Soral sous­trait donc des bou­lons à des oran­ges dans le plus pur style « on vous ment, la vérité est ailleurs », et reprend ainsi une des pires, une des plus bêtes et plus ancien­nes frau­des négati­onn­istes, réfutée depuis 1993 sur inter­net et 1997 sur le présent site. En 2013, 20 ans plus tard, Soral en est à répéter (mal) les élu­cub­rations éculées et inep­tes du négati­onn­iste Garaudy qui était passé par là avant lui, ayant lui-même reco­pié Faurisson. Le ridi­cule ne tue pas. Donc, évid­emment, aucune loi n’exige qu’on torde le cou aux mathé­ma­tiques. La loi Gayssot sanc­tionne le dis­cours négati­onn­iste pour une raison simple : il s’agit d’un dis­cours d’inci­ta­tion à la haine, d’un dis­cours antisé­mite. Elle n’a jamais empêché un his­to­rien, ou un mathé­ma­ticien, de faire son tra­vail. La mise en scène pathé­tique par Soral de lois mathé­ma­tiques baf­fouées par la loi Gayssot n’offre que la démo­nst­ration de sa propre nul­lité. Il s’enfonce ou plutôt enfonce le clou dans son propre cer­cueil rhé­to­rique : [Soral] : « Voilà, je ne vais pas ren­trer dans les détails parce que sinon je risque la prison. » On se dit ouf, heu­reu­se­ment que Soral ne rentre pas dans les détails, tant l’accu­mu­la­tion de contre-vérités, de men­son­ges, de prés­en­tations frau­du­leu­ses, de démo­nst­rations d’igno­rance et de stu­pi­dité hada­les, le tout sur un ton à la fois énervé et pon­ti­fiant servi par une élo­cution de york­shire sous crack, finit par épuiser le lec­teur/spec­ta­teur informé. Le seul risque que prend Soral c’est de se consum­mer dans le gouf­fre de sa suf­fi­sance. On savait Soral antisé­mite et approxi­ma­tif. Il est dés­ormais établi qu’il est un négati­onn­iste vin­di­ca­tif et pares­seux (il est clair qu’il n’a pas pris 3 minu­tes à essayer de tra­vailler son sujet). On reste fina­le­ment étonné que Alain Soral tienne tant à se badi­geon­ner publi­que­ment et avec autant de jouis­sance des excréments de sa haine et de son incroya­ble incompét­ence. Copyright © PHDN 2013
Posted on: Wed, 20 Nov 2013 20:43:27 +0000

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