Ce court récit, 100 pages, est un road movie réjouissant. Scott et Zelda, tout juste mariés, embarquent à bord d’une véritable épave roulante (Le Rossignol ou Rolling Junk du titre) qui tombe en morceaux au fur et à mesure de leur périple . 2000 km, de New York jusqu’en Alabama, sur une envie de Zelda qui souhaite manger les pêches de son enfance. Périple nostalgique. Retour aux sources. Et déceptions qui en découlent. « Et soudain Zelda s’est mise à pleurer. Elle pleurait parce que tout était comme avant, et parce que rien ne l’était plus. » La fin est très jolie (j’éviterais de la révéler comme le fait le maladroit Olivier BARROT dans son émission Un livre, Un jour et qui m’a gâché la surprise.) On l’espère réelle car trop belle pour être inventée. Elle doit l’être, car certaines péripéties illustrant le côté fantasque du couple cadrent bien avec les descriptions qu’en donne Dos Passos dans La Belle Vie (L’Imaginaire Gallimard). Cette façon qu’ils avaient de mettre en colère, par jeu, certains employés. Par exemple en enchaînant les questions stupides. Dos donne aussi ce récit de leurs frasques qui aide à mieux les cerner : « Leurs exploits devenaient ébouriffants, comme la nuit où Scott conduisit leur Renault sur le viaduc de chemin de fer qu’empruntait le train électrique desservant une petite ville nichée dans les collines au-dessus de Cannes. Un inspecteur des voies les trouva tous deux, blonds comme des anges, paisiblement endormis dans la voiture. On retira la voiture avant l’arrivée du train. Ils avaient échappés à la mort par miracle. » Dans La ballade du rossignol roulant, Fitzgerald gomme bien sûr l’aspect alcoolisé leur relation. Un court récit drôle et nostalgique, un retour au pays d’enfance peuplé d’embûches mais aussi de petits moments de bonheur. Trop courts. Comme nos vies.
Posted on: Sun, 11 Aug 2013 20:40:58 +0000
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