Côte d’Ivoire : Soldats et bulldozers pour chasser les - TopicsExpress



          

Côte d’Ivoire : Soldats et bulldozers pour chasser les clandestins dans les forêts Le gouvernement ivoirien a sorti les gros moyens, soldats et bulldozers, pour reconquérir la forêt classée de Niégré, dans le sud-ouest du pays, laissant sur le carreau des milliers de paysans qui l’exploitaient illégalement depuis des années. Enclavé au coeur de cette forêt tropicale s’étendant sur 10.000 hectares dans la région de Sassandra (environ 360 km à l’ouest d’Abidjan), le village de Baléko-Niégré a été complètement rasé lors d’une opération, dite de "déguerpissement", menée tambour battant il y a des semaines. Maisons en dur, cases en terre mais aussi école, marché et église ont subi les assauts des bulldozers, tandis que des militaires armés parfois de lance-roquettes investissaient les lieux. "Nous avons occupé la forêt classée à la recherche de nourriture", explique Raymond N’Dri Kouadio, paysan. Comme lui, beaucoup s’étaient installés pour cultiver le cacao, dont le pays est le premier producteur mondial. Désormais, ce planteur, la mine défaite, "ne sait où partir". Certes, les villageois vivaient ici "clandestinement", mais "l’évacuation a été brutale et surprenante", soupire Léon Koffi N’Goran, un octogénaire. Un homme passe, chargé d’un vieux matelas, près d’un véhicule militaire. Au total, au moins 20.000 clandestins auraient été chassés de Baléko et d’autres campements disséminés dans la même forêt. Le pouvoir a évoqué un prochain recasement des clandestins, mais le plus grand flou règne. Beaucoup de villageois ont trouvé refuge dans d’autres campements, souvent chez des proches. "Le gouvernement a décidé de reprendre le contrôle de ses forêts classées, qui lui a échappé pendant dix ans", a justifié le ministre des Eaux et forêts, Mathieu Babaud Darret. La Côte d’Ivoire a connu une longue décennie de tourmente qui a culminé avec la crise postélectorale de 2010-2011 ayant fait quelque 3.000 morts. Durant cette période, de nombreux clandestins se sont installés dans des forêts, pourtant théoriquement protégées en raison de leurs richesses végétales et animales. Parfois des "seigneurs de guerre" y ont de facto privatisé et exploité des zones entières. Pour le ministre, il faut enfin agir pour protéger de l’"exploitation abusive et illégale" les trois millions d’hectares de forêts restants. A noter que dans les années 1960, le couvert forestier atteignait 16 millions d’hectares. S’il s’est réduit comme peau de chagrin, c’est en raison surtout de l’essor du cacao et de l’exploitation du bois.
Posted on: Tue, 09 Jul 2013 10:29:51 +0000

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