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Editorial Quels succès ? Écrit par Courrier: N. Randria Mardi, 27 Août 2013 Quelle aberration que de vouloir comparer, à travers un sondage, une gestion des affaires de l’Etat en temps normal et en temps de crise. Pour se faire mousser et pour rabaisser autant que faire se peut son tombeur, Marc Ravalomanana ne recule devant rien et ne craint pas de se ridiculiser en demandant à l’opinion publique son avis sur « ses succès ». En effet, nul besoin d’une quelconque consultation pour savoir que durant ces quatre dernières années, tout a périclité dans le pays. Pourtant, l’ex-dictateur s’est payé le luxe d’une société renommée internationalement, pour plus de crédibilité sans doute. Tout y est comparé, de la création d’emploi à la réduction de la pauvreté, en passant par l’amélioration de la situation de vie et la lutte contre la corruption et bien d’autres rubriques dont la majorité est à l’avantage du président déchu, et pour cause. Néanmoins, deux volets méritent d’être relevés, notamment celui des services de santé où l’ancien président est largement distancé, ainsi que celui de la protection des droits civils où la différence entre les deux est minime. Sur ces deux derniers points également, il n’est nul besoin de requérir les services de cette société, eu égard, d’une part, aux nombreux établissements hospitaliers « manara-penitra » qui ont été érigés sous cette transition et, d’autre part, à la perpétuation des anciennes pratiques, notamment l’interdiction des réunions publiques et la privation de certains droits fondamentaux. Pour en revenir à l’inutilité de ce sondage, voire son ridicule, il faut se rappeler que les deux périodes diffèrent totalement. Le premier, le régime de Ravalomanana Marc, a été caractérisé par la profusion des aides, des subventions et… des dettes tandis que durant l’autre a prédominé… la crise. A ce titre, c’est plutôt l’effet inverse qui risque d’émerger de cette enquête, notamment un relatif échec du régime de l’ex-dictateur en ce sens qu’il n’a pas su – ou voulu - faire profiter aux Malgaches les faramineuses mannes dont a bénéficié son régime. Rajoelina, quant à lui, bénéficie d’une circonstance atténuante qui peut même tourner tout à son avantage : celle d’avoir pu gérer le pays sans aucune aide des bailleurs et sans avoir contracté de dettes. Par ailleurs, l’actuel homme fort de la Transition peut également argumenter qu’il aurait pu mieux faire si on lui avait laissé les mains libres, c’est-à-dire si on lui avait donné l’occasion de gérer le pays sans ces peaux de bananes et ces blocages politico-économiques dont la plupart, sinon tous, provenaient de son principal rival Marc Ravalomanana. Ceci dit, sans vouloir en aucun cas prendre la défense de Rajoelina, il aurait été plus juste et plus équitable de comparer ce qui est comparable, par exemple, le régime de son prédécesseur Didier Ratsiraka durant lequel toutes nos dettes ont été effacées, d’un côté, et ses six ans de règne où Madagascar s’est endettée davantage que durant les 40 années précédentes, de l’autre côté. Il découvrirait bien de chose dans ce cas, entre autres, le fiasco de sa gouvernance ainsi que les raisons pour lesquelles il a été déboulonné de son trône. newsmada/index.php/editorial/23703-quels-succes-
Posted on: Tue, 27 Aug 2013 15:46:30 +0000

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