"J’ai pris sans vouloir ni savoir cet étrange boyau dépourvu - TopicsExpress



          

"J’ai pris sans vouloir ni savoir cet étrange boyau dépourvu de limites, il m’a conduite jusqu’ici –jusqu’à hier trop longtemps délaissé. Je n’en tire nulle gloire, le hasard seul a poussé mes pas ; et je marche, sans plus. Je marche et je perds un peu de ma réalité d’aujourd’hui sur ces chemins mille fois parcourus : là, les dénivelés inquiètent ma raison tandis que les gravillons malmènent mes pieds presque nus. J’ai tout oublié ! Les noms se sont envolés et semblablement les habiletés gagnées à force d’obstination -reste une chaleur étrange qui me gagne ou me rend à ce lieu qui me fut berceau. Grandiose. Mystérieux ? Douloureux ! Maître d’une étreinte inconnue reprenant à ma poitrine le peu de chair qui lui reste. Et pourvoyeur d’images d’avant qui rendent à ma carcasse l’âme qui lui manquait cruellement… Mais déjà j’ouvre les yeux, ne reconnais plus rien ; la magie s’est dissipée et le silence a englouti les rires et les chants dans sa crypte glacée. Une chape invisible pèse maintenant sur mon cœur, qui vient d’ailleurs ou d’un repli de ma mémoire : indicible trouble. Et sidération entrecoupée de flashs : toujours plus clairs, plus nombreux dans leur chevauchée immobile. Hier est si loin qui subitement me revient : les marchands ont pris leurs quartiers, affluant des quatre coins de l’Empire. Marchands d’étoffes, de rêves ou de vent : des bohémiens portés par la fortune lisent dans les lignes de vie et des cracheurs de feux jouent avec les ombres. Entre les jongleurs, parmi les charmeuses de serpents et les filles sans joie…...", suite sur:
Posted on: Fri, 14 Jun 2013 17:50:53 +0000

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