LETTRE OUVERTE SUR La construction du Secteur Agricole - TopicsExpress



          

LETTRE OUVERTE SUR La construction du Secteur Agricole National dans la République du SENEGAL Aucun pays, qui se veut émergent et se développer, ne peut asseoir son économie et le bien-être de sa population, sur un Secteur Agricole National tributaire de la pluie ; car, ce pays s’installerait ainsi dans une situation d’insuffisance ou d’insécurité, quasi permanente, de ses productions primaires. Dès lors, chaque goutte d’eau non ou mal utilisée, devient une parcelle perdue de la richesse nationale et une hypothèque posée sur l’avenir du pays. C’est pourquoi et après plus de 50 ans de tâtonnements et de tergiversations, force est de reconnaître qu’il est, aujourd’hui, plus que temps de renoncer à des politiques agricoles qui ne mènent nulle part et de regarder la réalité en face et avec responsabilité. Notre pays se prévaut d’un Secteur Agricole National, qui est sensé être le moteur de notre développement économique et social, alors que ce secteur n’existe pas encore et reste à construire. Nous avons un Ministère de l’Agriculture sans un Secteur Agricole National correspondant ! Ce que nous avons, pour le moment, c’est une économie paysanne, qui se caractérise par (i) des activités de production peu diversifiées et à faibles échelles, (ii) un niveau d’usage, très faible, des facteurs de production, (iii) des productions avec des rendements dérisoires, qui s’annulent même parfois. Par contre, un secteur agricole, (i) avec des productions très diversifiées et à grandes voire très grandes échelles, (ii) utilisant des facteurs de production considérables et de qualité, (iii) fournissant des productions sécurisées et variées, à hauts rendements et à hautes valeurs ajoutées, voilà ce qui n’existe pas et que, depuis plus de 50 ans, le Ministère chargé de l’Agriculture n’arrive toujours pas à promouvoir. De 1960 à 1980, l’Etat, qui avait voulu se positionner comme étant le principal, voire le seul acteur du développement du monde rural, a du y renoncer et accepter la nécessité de la présence et de la participation active de deux autre acteurs : le Secteur Privé et les Collectivités Locales. Malgré tout, l’activité agricole reste toujours, paradoxalement, une activité non encore transférée. De 1980 à présent, c’est au tour de ceux qui voulaient (et veulent toujours) reconnaître au Secteur Privé, le rôle d’acteur principal, dans le développement rural, de devoir se rendre à l’évidence. Les Banques, au Sénégal, sont souvent en surliquidité, mais se gardent bien de venir investir massivement dans le secteur agricole. La cause est donc entendue. La promotion et le développement du secteur agricole et de l’économie rurale, au SENEGAL, seront, avant tout, le fait des Collectivités locales, ou ne seront pas. Pour ce faire, trois conditions sont à satisfaire, à savoir : (1) Le parachèvement du processus de la décentralisation et de la déconcentration, par un transfert de compétences, des Communautés rurales aux villages, de façon à permettre de constituer, autour du chef de village, un Comité ou un Conseil Villageois de Développement (CVD) qui élabore et exécute, chaque année, son Plan Villageois de Développement (PVD). Les Centres d’Expansion Ruraux Polyvalents devront alors et nécessairement revenir sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture et être réorganisés. (2) La révision de la fiscalité rurale, par le remplacement de la Taxe Rurale (TR) par l’Impôt Général sur le Revenu Rural (IGRR) ; de sorte que ceux qui exploitent les ressources naturelles et sociales du village ou en bénéficient, paient en conséquence. 75% de l’IGRR devront rester dans le village et servir à financier l’exécution du PVD ; tandis que les 25% restant iront au Conseil Rural et au Conseil Régional, pour financer les actions de développement, inter-villageoises et intercommunautaires. (3) La différentiation à effectuer entre agriculture pluviale et agriculture irriguée, par la conception et la vulgarisation des deux types d’exploitation agricole que sont les Exploitations Agricoles Familiales (EAF) et les Exploitations Agricoles Privées (EAP). Les premières seront principalement destinées à l’agriculture pluviale et la production vivrière et artisanale ; tandis que les secondes le seront pour l’agriculture irriguée et la production marchande et industrielle. Quatre mesures d’accompagnement devront également être prises en compte, à savoir : (1) La coopération avec les Partenaires Traditionnels de Développement (France, UE, USA, Japon, etc.), pour la mobilisation des capitaux nécessaires pour la construction du Secteur Agricole National. (2) La coopération avec la République Populaire de Chine, pour la mise en disponibilité des facteurs de production. (3) La coopération avec les Pays Arabes Pétroliers, pour la commercialisation des productions primaires. (4) La réorganisation du Ministère chargé de l’Agriculture, pour inclure les secteurs de l’élevage, de l’arboriculture, de la pisciculture et de la transformation des produits agro-sylvo-pastoraux et piscicoles. Dès lors, les objectifs majeurs, qui seront assignés à ce Secteur Agricole National, en construction, seront de trois ordres, à savoir : (1) Le retour et le maintien, dans le secteur agricole, de la population rurale. (2) L’absorption, par le secteur agricole, d’une partie de la population urbaine (les jeunes et les retraités, notamment). (3) L’augmentation substantielle des productions, devant permettre (i) d’atteindre l’autosuffisance et la souveraineté alimentaire nationales, (ii) de substituer les productions nationales aux importations, (iii) de fournir les matières premières nécessaires à l’industrie nationale et (iv) d’accroître les exportations de produits frais ou transformés. Cheikhou GASSAMA « Pharaon » Ingénieur du Génie Rural Quartier Sikilo Ouest de Kolda Port : 77 499 31 22 [email protected]
Posted on: Fri, 20 Sep 2013 13:52:42 +0000

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