LIBERATION SUCCESSIVE DES PRO-GBAGBO: CE QUE J’EN PENSE A la - TopicsExpress



          

LIBERATION SUCCESSIVE DES PRO-GBAGBO: CE QUE J’EN PENSE A la veille des festivités commémorant la 53eme année de l’indépendance de la CI, le parquet d’Abidjan annonçait, avec une sorte de satisfaction d’ailleurs (la mine et la gestuelle du substitut du Procureur l’exprimait clairement lors de la lecture du communiqué), la libération provisoire de 14 hauts cadres (Affi N’guessan, Michel, Lida, Bro Grebe etc.) de l’ancien régime Laurent Gbagbo (LG). Une énorme vague d’émotions et de félicitations s’en est suivie de la part non seulement de personnalités publiques, de partis politiques mais aussi d’institutions (CDVR par exemple) et de certains acteurs de la société civile. Les qualificatifs n’ont du tout pas manqué au rendez-vous et les discours à l’endroit du Président de la République (PR) n’ont pas taris d’éloges. Pour certains, il s’agit d’une acte symbolique alors que pour d’autres c’est un acte de décrispation du climat politique, pour d’autre encore c’est un acte qui va certainement booster le processus de réconciliation nationale (le conseiller Karim Ouattara ne dira pas le contraire). En effet au lendemain du dénouement de la grave crise post-électorale, suite au refus de LG de reconnaitre sa défaite et de rendre le pouvoir d’Etat que le peuple lui avait régulièrement d’ailleurs retiré, la justice ivoirienne avait détenu préventivement plusieurs dignitaires pro-Gbagbo impliquées dans les crapuleux crimes qui ont émaillé l’épreuve de force; faisant ainsi d’innombrables victimes. Depuis lors, le régime du PR Alassane OUATTARA s’est retrouvé sans cesse sous les projecteurs. Accusé soit de violation des Droits humains soit de mener une vengeance judiciaire (mon ami et frere Cyrille Theophile en sait mieux) ou encore justice des vainqueurs ou même de bloquer le processus de réconciliation. Cette autre libération des dignitaires de LMP qui semble politiquement conséquent que judiciairement m’inspirent quelques interrogations. 1- La mise aux arrêts de ces personnalités était-elle illégale ? Assurément non ! Car il ne s’agissait que de détention préventive en matière de procédure pénale (mon ainé Arsene Touho en sait davantage). Cette détention qui constitue une véritable mesure de sureté pour la justice, permet de protéger les témoins, les victimes et même les inculpés eux-mêmes et d’éviter le renouvellement de l’infraction. Elle permet également de conserver les preuves, d’assurer la paix, la tranquillité publique et la représentation des inculpés aux actes de l’instruction. 2- La récente liberté provisoire accordée à ces 14 dignitaires pro-Gbagbo est-t-elle inédite pour susciter de vivement émotions ? Assurément non ! Parce qu’avant eux, nous avons assisté à la libération du groupe du Professeur Aké Ngbo,Henriette Lagou etc. Assurément non ! Parce qu’avant ceux-là aussi, nous avons assisté, et ce dans une ambiance nettement moins euphorique et de ferveur à la ivoirienne, à celle du groupe de Amani N’guessan, Dano Djédjé etc. 3- Cette liberté provisoire est-elle circonstanciellement appropriée ? Assurément non !Car elle intervient dans un contexte susceptible de raviver la rancœur de bon nombre de victimes. En effet la cicatrisation des plaies des victimes des Affi N’guessan est loin d’être une réalité. La souffrance des victimes ne connaît pas encore de soulagement, pas encore de réparation aux dommages subis. Les circonstances de cette libération semblent politiquement porteuses que judiciairement ( en ce qu’elle rappelle la traditionnelle Grâce que le Président de la République ivoirienne a coutume d’accordée, avec faste d’ailleurs, chaque année à l’occasion de la commémoration de la fête nationale à certains détenus politiques ou de droits commun). Certains observateurs parlent plutôt d’un acte politique que judiciaire. 4- Cette unième liberté provisoire est-elle emprunte d’équité dans le traitement des détenus de la crise post-éléctorale ? Assurément non ! Car de nombreux et illustres inconnus croupissent encore en prison. En effet plusieurs jeunes endoctrinés et manipulés par les cadres de LMP ont répondu aux multiples appels à la résistance lancés par leurs cadres. On se souvient quand Blé Goudé appelait les jeunes « Patriotes » à prendre les armes pour dit-il défendre la « République ». On se souvient également de cet appel à la « vigilance dans les quartiers » et qui a conduit les jeunes « Patriotes » à mettre en exécution ce fameux et cynique et tristement célèbre « article 125 ». On se souvient encore de cet appel de Damana Pikass à constituer un bouclier humain devant la résidence présidentielle pour, dit-il, empêcher l’arrestation de LG. On se souvient encore à cette vaste distribution d’armes de guerre (par des caciques de l’ex-régime) sur nos espaces universitaires à des étudiants majoritairement membres de la FESCI (Mian Augustin l’actuel SG de ce syndicat a d’ailleurs demandé à ceux-ci de déposer les armes au lendemain de la crise !). Tous ces jeunes (plusieurs centaines d’ailleurs) qui ont pu être arrêtés croupissent encore en prison alors que ceux mêmes qui les envoyés sont libérés fut-il provisoirement ! Tous ces jeunes qui ont pu être arrêtés croupissent encore en prison alors que ceux mêmes pour qui ils ont agi sont libérés fut-il provisoirement ! L’artiste chanteur ivoirien Billy Billy l’a dit: En vérité en vérité, je vous dis:quelqu’un qui suit un homme politique, il est foutu dans sa vie… Libre à chacun d’en tirer pour son compte !! A bon entendeur……
Posted on: Mon, 12 Aug 2013 20:11:25 +0000

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