La recomposition géopolitique des Grands Lacs passera-t-elle par - TopicsExpress



          

La recomposition géopolitique des Grands Lacs passera-t-elle par une guerre régionale? Africa Wisdom, September 23, 2013 by FKomeza Il y a eu vraiment beaucoup de sommets et des réunions pour stabiliser les Grands Lacs et ramener la paix dans la sous-région. Et ce n’est pas encore fini. Un autre est prévu ce jour en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies en ce mois de septembre 2013. On y sent des contradictions d’une part entre les occidentaux et les africains et d’autre part entre les blocs régionaux eux-mêmes. Les crispations y sont visibles et perceptibles derrière les sourires de façade sur les photos de famille lors de ces urgents Sommets. D’ailleurs, il suffit de lire entre les lignes des communiqués officiels des réunions de ces organismes régionaux en question dont la CIRGL, SADC ou CAE/EAC et d’analyser les absences-présences aux sommets respectifs pour s’en convaincre ou de penser aux bruits de bottes et aux obus qui ont endeuillés les villes frontalières de Gisenyi et Goma, lancés dans un but évident de provocation. Ou aux centaines de blessés, prisonniers et victimes dans l’affrontement le long de la frontière congolo-rwandaise entre la coalition FARDC–Brigade dite « neutre » et les rebelles du M23. Dans les archives de ce blog, il y a un article qui avait bien pressenti que les vrais enjeux de la négociation de Kampala et les rebelles du M23 étaient la recomposition de l’espace géopolitique régional. Le journaliste ougandais Obbo O. vient de publier une série d’articles connectant des évènements et séquelles historiques propres à chaque État concerné, bien remis dans une perspective historique de la lutte des indépendances ou de libérations. Rappelant l’imbrication des destins des mouvements de libération dont l’ANC, CCM, EPRDF, FRELIMO, MPLA, NRM, RPF, SPLM, ZANU et leurs leaders solidaires mais qui s’épient en permanence. Il a observé aussi la personnalité des dirigeants actuels de ces pays face à l’émergence d’intérêts privés aux gros appétits, engagés dans une compétition sans merci qui brouille les possibilités de résolution pacifique des conflits latents et qui enflent. (voir nakedchiefs) Sur fond d’un conflit récurrent à l’est du Congo-Kinshasa aux racines historiques bien connues et qui sème depuis 20 ans désolation, rancœur et un lot de misère pour les milliers de déplacés et réfugiés; conflit banalisé sur un bouc émissaire parfait et devenu par la force de répétition un véritable fonds de commerce bien juteux. En réalité, Il se passe des développements très inquiétants dans cet espace régional et des questionnements fusent dans les sociétés civiles, milieux intellectuels et médias. Car on voit se développer les prémisses d’un conflit irréductible entre la Tanzanie et le Rwanda avec une tentative d’impliquer les alliés supposés dans les blocs régionaux de la SADC et CAE respectivement. Avec risque de les antagoniser ! Le Malawi se fâche aussi avec la Tanzanie – il y aurait du gaz dans le lac frontière ; tout en étant aussi fournisseur de contingents dans la même brigade internationale sous mandat de l’ONU. Laquelle brigade est mise sous commandement Tanzanien pour combattre principalement les rebelles anti-Kabila du M23 accusés d’être de mèche avec le Rwanda. Lequel amasse en retour des troupes pour se défendre des menaces éventuelles par les anciens rebelles rwandais du FLDR soutenus ouvertement par la RDC. Une nouvelle thèse plausible circule avec persistance suggérant qu’un groupe jusque-là invisible ayant noyauté les circuits du pouvoir en Tanzanie, aurait concocté un plan pour déstabiliser la région derrière l’opération d’expulsion d’immigrants « illégaux ». Implantant parmi ces « expulsés » récents au Rwanda, Burundi, Uganda et Sud-Kivu, des agents d’une « 5eme colonne » qui attendent un signal pour agir et y créer les troubles principalement au Rwanda. En relais avec certains ex-FDLR rentrés depuis un temps au Rwanda comme agents dormants. Ce qui expliquerait bien des choses non élucidées. Et dont les fuites sur des formations “secrètes d’agents anti-Kagame au Zimbabwe et Botswana sorties dans la presse sud-africaine récemment. Pour ensuite stabiliser la région sous un autre leadership avec des hommes liges parmi les opposants à Kagame et Museveni. Notamment les anciens chefs du renseignement respectivement du Rwanda et Ouganda et maintenant en exil, qui quitteront l’ombre et se présenteront comme l’alternative crédible, expliquant alors les campagnes actuelles de dénigrement de leurs anciens patrons. Et le tour serait joué sous une Pax Tanzania! Auparavant, la RSA, puissance industrielle et militaire aura déployé des hélicoptères de combat sophistiqués à Goma pour s’imposer sur les défenses rwandaises qui manquent de défenses antiaériennes et donc vulnérables aux frappes aériennes ciblées pouvant venir de la RDC ; ou de la Tanzanie qui contrôle par ailleurs le passage de 45% de son commerce extérieur du Rwanda et connaitrait donc son potentiel militaire ! On voit d’ailleurs les presses nationales respectives, généralement alimentées par les instances dirigeantes et les services de sécurité de ces pays concernés flatter les égos nationaux et diaboliser les adversaires supposés ou réels dans les pays voisins. Généralement en langues locales et en hyperboles ou paraboles et dans le but de préparer et dresser les opinions nationales. Des tweeters tanzaniens traitent le Kenya d’hégémonique et envahisseur, son Président Uhuru de traitre et alcoolique, Museveni de candidat empereur de la dynastie Hima ambitionnant de régner sur toute l’Afrique de l’est. Et Kagame de génocidaire impliqué personnellement dans la mort de Habyarimana. Rejoignant la presse Kinoise et les thèses des opposants au régime RPF qui voient la dernière opportunité de revenir au pouvoir. Grâce à Kikwete lui aussi noirci à tort ou à raison dans la presse proche de Kigali. De loin mais avec un impact plus décisif, Zuma appuierait ouvertement tous les groupes antagonisant le régime rwandais, soupçonné de contrecarrer son influence et affairisme actif visant les ressources économiques les plus lucratives en RDC et à peu de frais. Notamment les blocs pétroliers en Ituri et en Equateur. Au moment où les peuples Kitawala menacent d’y grever nus pour attirer l’attention sur leur paupérisation extrême. Et les routes y ont disparues et la forêt tropicale y a repris ses droits partout. Zuma se mettant outrageusement et sans états d’âme sur les traces de féroce Léopold II dans l’exploitation des « noirs » et surpassant les quelques mafieux libanais qui avaient déjà criminalisé les circuits économiques au su et vu des autorités locales congolaises. La RSA de Zuma avait déjà supporté Kabila politiquement lors des élections truquées de novembre 2011 et lui assure encore une couverture diplomatique via la SADC; dans une relation très inégale avec le Congo. Lui faisant miroiter de nouvelles relations du bloc BRICS qui prétend contrebalancer le rôle des USA dans le monde. Et dont tous les membres et principalement la Chine ont promis ou veulent investir curieusement dans des infrastructures régionales qui relieraient les mêmes pays sous tension en Afrique de l’Est ! On peut y ajouter le rôle ambigu de certains groupes belges, français ou américains, qui jouent tantôt aux pyromanes tantôt aux pompiers selon les intérêts stratégiques et tactiques du moment. Et la situation devient brumeuse, complexe et volatile. La recomposition géopolitique des Grands Lacs passera-t-elle par une guerre régionale? Part 2 Posted on September 30, 2013 by FKomeza En fait avec le chômage élevé dans les pays européens, chacune des ex puissances coloniales est tentée de marquer son ancienne aire d’influence dans la région! Dans ce registre, les portugais reviennent en masse en Angola et au Mozambique. La France intervient ouvertement en Côte-d’Ivoire ou au Mali dans leurs évolutions politiques. Combien de temps les Belges, tentés par un comeback au Congo-Kinshasa, vont-ils toléré la compétition chinoise, indienne, israélienne ou sud-africaine ? Ils forment déjà les bataillons commandos poussées vers les zones d’affrontement, penchant pour une solution militaire du conflit dans les Kivu et envisageant le retour des troupes belges en Afrique centrale après le fiasco cinglant au Rwanda en 1994. Sinon comment interpréter l’invitation lancée à Kabila pour rappeler les 100 ans de la 1ere guerre mondiale ? Est-ce pour rappeler l’apport de la force publique dans la récupération du Ruanda-Urundi perdu par les Allemands et qui explique l’engrenage historique actuel? Ou essayer d’effacer les méfaits de la colonisation brutale? Quant aux français, ils apprendront à Zuma une bonne leçon notamment lorsqu’il s’est aventuré loin dans les affaires de la Cote Ivoire pour supporter Gbagbo et contre leurs stratégies et intérêts. Il comptait se mesurer à la régulière contre le genre Bolloré ! Il fera la même erreur d’attaquer le pré-carré français en RCA oubliant que ce territoire restait une « réserve » pour Areva et bien d’autres. Certains de ses hommes de troupe furent retournés en caisse à Pretoria et la plupart de ses concessions annulées par une rébellion mis au pouvoir temporairement, supportée ouvertement par le Tchad en contrepartie de son rôle au Mali aux cotés des Français. Une manière polie de lui dire de rester surtout dans son espace au sud de l’équateur ! Ce que les Sudafs font avec application, profitant du « vide » et du désordre actuel en Afrique Centrale et de nombreuses communautés réfugiées ou résidentes en RSA, sources gratuites d’information et de réseaux d’infiltration. Les américains eux opèrent autrement au Congo en y injectant le plus gros du budget de la Monusco pendant que les Français se contentent d’influer les cours des évènements au travers des experts des opérations de maintien de la paix. Mettant ouvertement sous tutelle ce pays dans une sous-traitance qui envahit les domaines régaliens de sécurité et justice ! Mais avec AFRICOM sur place, on sent les prémisses d’un engagement américain beaucoup plus profond et systématique dans la région. Sécurité et affaires obligent! Ils supportent des missions spéciales transnationales en Somalie contre les Shebab encore très actifs ou contre Kony ; missions qui vont de Djibouti jusqu’en Ouganda et en passant par Sud Soudan, la RCA ou la RDC. Transcendant les frontières fixes actuelles, du reste poreuses, et d’ailleurs sous surveillance par satellite et ou drones interposés. Les Anglais jouent apparemment en solo en adoptant des programmes massifs en éducation et santé espérant se faire aimer par les Congolais et y mettre pied aussi alors qu’ils sont accusé d’être derrière le « complot » auto-prophétique de balkanisation. Et ils sont parmi les grands donateurs pour la reconstruction de la grande Somalie fédérée avec le Somaliland et le Puntland. Autour ou arrimée à leur zone d’influence anglophone traditionnelle et économiquement en croissance dans l’Afrique de l’Est. Les Allemands s’occupent des secteurs de la santé et programmes d’eau dans les Grands Lacs. Et ne verraient pas d’objections à la réformation d’un groupement des anciennes possessions autour du Rwanda Urundi-Tanganyika. Pas pressés, ils opèrent via l’Union Européenne et ont le représentant spécial, véritable proconsul et dirigeant la Monusco. D’ailleurs, les presses « indépendantes » dans ces pays européens jouent aux émotions lorsque c’est nécessaire et souvent pour des raisons de politiques internes. Parfois ça va loin avec des visites hyper médiatisées des stars et politiciens comme ce couple inattendu Angelina Jolie et William Hague visitant les violées du Congo suivi d’une annonce d’aide massive dans le domaine de la santé. On peut ajouter le fait que les super puissances dont la Chine et les USA opèrent sur le très long terme en projetant leurs plans stratégiques (avec business plans sur 25 ans!). On l’a vu avec l’indépendance du Sud-Soudan et la stabilisation en cours en Somalie. Peut-il en être autrement avec le pétrole du Sud-Soudan qui fait monter la tension dans la région tous les deux mois ou celui découvert dans la région de l’Albertine – aux frontières d’Ouganda-Congo ? Ou celui découvert le long des côtes Kenyanes et Somaliennes qui fait courir tant de projets concurrents en raffineries et pipelines. Sans oublier le gaz naturel tanzanien certes plus proche de la Mozambique mais qui agite les milieux politiques locaux quant aux choix industriels et au mode de distribution des dividendes de cette exploitation, menaçant la cohésion interne du parti au pouvoir le CCM, qui s’éloigne apparemment de la base idéologique socialiste et panafricaniste. Donc, les alliances se font et défont aussi au gré des variations tactiques, de l’actualité et de la découverte des richesses naturelles devenant source de nouveaux conflits. Jusqu’au Congo de Sassou appelé à faire la médiation dans la politique politicienne congolaise en face de Brazza. Ou dans l’instable RCA qui apporte une autre dimension avec des conflits religieux entre chrétiens et musulmans avec réfugies vers la RDC et au Cameroun. Ce qui peut entrainer ces pays dans une nouvelle spirale incontrôlée. Sans oublier les corps expéditionnaires de plusieurs bataillons Rwandais et Tanzaniens au Darfur sous mandat UA-NU. Commandé par un Tanzanien comme par hasard. Ou le Sud Soudan qui veut s’arrimer au bloc de la CAE plus utile et sans avoir à subir les lenteurs voulues de la Tanzanie, plus proche du Mozambique ou de Zimbabwe. En plein dans des velléités de cession dans l’ouest de la Zambie, lequel pays ferme fréquemment sa frontière avec le Congo-Kinshasa pour des problèmes de fraudes des minerais. Et des risques d’instabilité liée à la succession de Dos Santos de l’Angola voisine qui voit émerger des fortunes énormes chez les apparatchiks qui s’éloignent des masses appauvries et apparemment résignées seulement. Pendant que Mugabe qui se prévaut du soutien inconditionnel de Zuma et de SADC pense avoir dribblé tout le monde et mettant un couvercle sur une marmite qui peut cependant exploser à tout moment. En plus du hasard des calendriers électoraux dans la plupart des pays concernés, qui fait que la plupart des protagonistes devront en principe quitter le pouvoir car arrivés à la fin de leurs mandats constitutionnels. Dans la fourchette entre 2014 à 2017. Est-ce que ceci explique cela ? Toutes ces tensions et menaces externes sont-elles agitées pour justifier les prolongations ou la constitution d’une cagnotte de pension pour les dirigeants en fin carrière ? En y exacerbant les conflits identitaires ou fonciers? On ne cese de se poser des questions sur les expulsions d’illégaux en Nord Ouest de la Tanzanie pourtant créditée de terre d’accueil? En tout cas, les manœuvres sont en cours et les oppositions en sont averties et sont devenues même très virulentes dans certains pays. A Kinshasa, Kabila est soupçonné d’entretenir la guère à l’est et la tension interethnique surtout entre les Nande et Banyarwanda du Nord-Kivu pour forcer son passage au 3eme mandat interdit; faisant monter aussi la tension dans la capitale et augmenter les risques d’instabilité. L’Eglise catholique et son opposition ayant déjà dit non d’avance! La recomposition géopolitique des Grands Lacs passera-t-elle par une guerre régionale? Part 3 Posted on October 6, 2013 by FKomeza Ce qui est bizarre, c’est le constat avéré que tous les pays de la région des grands lacs connaissent une croissance économique et une stabilité relatives, bien appréciées et envoyant un signal positif au monde. Dont même une avancée dans la bonne gouvernance, le tourisme et les technologies de l’information. Et la plupart de ces pays viennent de découvrir des ressources naturelles abondantes et suffisantes en pétrole, gaz, mines et eaux potables. Ce qui attire certes bien de convoitises mais aussi d’investisseurs réels qui devraient leur assurer une croissance continue pour au moins une décennie! En exploitant d’une manière intégrée ces ressources et en mettant les intelligences et les énergies au service d’un marché économique plus grand et donc plus insensible aux chocs externes. C’est que les Nations Unies proposent avec la Banque Mondiale. On peut singulièrement ajouter Barack Obama qui avait promis de mettre en œuvre un programme choc pour accélérer la croissance du bloc économique de la CAE en tant que partenaire des USA en favorisant notamment le transport facile, rapide et peu couteux des marchandises des ports indiens vers Kigali, Bujumbura ou l’est de la RDC. En compétition avec des groupes Chinois, Turcs, Indiens, Russes ou Thaïlandais qui ont déjà pignon sur la place, décidés d’investir dans le pétrole, énergie et transport régional. Alors qu’est ce qui explique le sabotage à peine voilé de ces initiatives et qui annule toutes les énergies dépensées et sacrifices de 20 ans pour construire un espace de prospérité individuelle et collective, un espace de paix et de solidarité? Qui aurait intérêt à freiner ce développement? A qui profitent les dissensions internes et le factionnalisme dans le groupement CAE? Et sème la confusion au Burundi sortant à peine d’un conflit qui peut être réversible ? Dont le retour mystérieux d’Agatho Rwasa? Est-ce une course au leadership régional alors que chacun des pays vit encore avec une pauvreté ambiante, un chômage élevé des jeunes et des tares ou injustices historiques non encore effacées ou réparées? Comment justifier ces expulsions par la Tanzanie des citoyens des Etats partenaires de la CAE ou de la SADC, même en séjour illégal et en remettant en cause tous ces acquis ou investissement de long terme? Dans une communauté qui vise une monnaie unique ou une fédération à moyen terme et par un pays qui se vante du panafricanisme original? On sent monter dans les médias publics, propos officiels ou analyses des « spécialistes » des incantations belliqueuses préparatoires à une confrontation généralisée avec des nouveaux ennemis vite désignés et l’apologie d’alliés de circonstances vite sanctifiés. Comme si les protagonistes de l’accord cadre d’Addis-Ababa en février 2013 le considéraient comme un chiffon de papier signé pour contenter les Occidentaux et se mettre en ordre de bataille. Bref une atmosphère similaire aux alliances européennes de fin 19eme siècle, plein de méfiance et de discours ethno-nationalistes, préludes à la 1ere guerre mondiale. Sans que l’on voit clairement qui veut ou a les moyens de jouer au Bismarck ou Metternich? Et qui préfigure cette recomposition imminente de l’espace géopolitique dans la région des Grands Lacs. Comme on le voit, elle risque de se faire au prix d’une guerre régionale et une casse méchante. Dans l’aveuglement, la haine et méfiance, le sang et la violence. Suivi d’un genre de Yalta, conçu sur mesure et exécuté devant nos yeux rivés sur les tensions entretenues express et localisées surtout dans la partie orientale du Congo. On sent derrière tout ça, des marchandages et accords occultes probablement sous la couverture de SADC, avec un Kabila prêt à bazarder le pays en association avec des intérêts particuliers bien identifiés. Dans un vide de leadership ! Comme si le tous ces pays étaient envoutés par ses richesses et entrainés dans la descente aux enfers du Congo-Kinshasa; pays rongé par toute sorte de contradictions historiques et politiques jamais résorbées et qui le menacent maintenant d’implosion. La RSA aura eu l’affaire du barrage Inga, les mines au Katanga et le pétrole au Nord. On annonce les accords imminents sur le prix de l’énergie avant même le montage financier et les études de faisabilité. Dans un empressement qui ne peut que susciter suspicion. L’Angola, qui contrôle déjà le riche littoral pétrolier congolais, ferait jonction avec le Cabinda et s’occupera du chemin de fer Lobito- Katanga concurrençant les liaisons routières couteuses passant par la Zambie vers la RSA. Tout en garantissant les lignes hautes tensions de Inga vers Pretoria alors qu’elle-même pouvait aussi fournir l’énergie en RSA à moindre risque et frais car elle-même dotée d’un fond souverain garni en milliards de dollars et d’un potentiel énergétique énorme et du reste très proche du client géographiquement! Une énigme financière à résoudre? Et la Tanzanie percevrait enfin ses dividendes de long terme avec le Rwanda et le Burundi dirigés par des copains; ce qui mettrait les deux Kivu et Maniema à sa portée et sous contrôle indirect. Faisant main basse sur les mines de Nickel et gardant à lui seule la propriété de chemin de fer Dar-es-Salam-Musongati au Burundi en une seule transaction ou opération stratégique.Récupérant des vastes territoires contrôlés par les alliés du FDLR notamment celles des mines de coltan et d’or ainsi que les zones pétrolifères dans la plaine proche de Moba. Remettant cependant à l’ordre du jour les anciennes et fameuses routes Tipo-Tipo du trafic d’or et d’esclave? Avec tout le risque de contagion islamiste qui fut du reste stoppé il y a un siècle par les Belges dans l’œuvre civilisatrice et d’évangélisation de Léopoldienne. L’Ituri tomberait dans l’orbite « ougandaise » autour du triangle pétrolier et les projets industriels y relatifs – raffineries et oléoducs- qui structureraient cette région (Congo Ouganda et Sud-Soudan) en conséquence. Arrimant les blocs pétroliers au Congo Kinshasa delivrés au neveu de Zuma et vendus aux groupes Total qui ont aussi des actions dans les blocs pétroliers voisins en face en Ouganda avec les Chinois! Intégrant aussi la zone occupée par le M23 qui regorgerait du pétrole et qui fait l’objet de convoitises et d’âpres débat académiques médiatisés par des conversationnistes britanniques qui curieusement font cause commune avec la rébellion sur cette question. Et dont on dit être la vraie raison de cette nouvelle guerre mais dont le commun des mortels ne parvient à saisir les liens de causalité. La province de l’Equateur serait arrimée au bloc du Congo-Brazza permettant de créer un nouveau pool des richesses minières, forestières et pétrolières en y jouxtant celles inexploitées de la RCA actuellement en proie aux troubles ethnico-religieux. Voyez l’effort diplomatique français pour éviter que la crise ne déborde ou ne se transforme en une crise humanitaire majeure et la délégitimation subtile du régime Seleka en cours ? Prélude à un comeback massif et beaucoup plus structuré. Bref, une affaire rondement bien jouée et une recomposition bien alléchante ! Le plus probablement sur le dos de certains régimes et sur les cendres de l’actuel Congo, qui subirait un morcellement astucieux en douce. Et tant pis pour ces pauvres africains sacrifiés, vendus dans un esclavage des temps modernes par des négriers invisibles. On dirait que les leçons de l’histoire tragique récente de cette région sont déjà oubliées.Les tireurs de ficelles ayant adapté leurs jeux cyniques aux nouvelles « opportunités », aux faiblesses structurelles dans ces pays dont les peuples sont fatigués par les guerres et à la baisse de vigilance dans le chef des «révolutionnaires» endormis sur leurs lauriers. Comme au bon vieux temps et avec les mêmes techniques simples dont celles de diviser et de flatter les instincts ethniques primaires pour mieux régner et par toute sorte de stratagèmes ou corruptions que les forces néocoloniales peuvent inventer. Cette fois-ci, il n’y aura plus de colonialistes à blâmer et les Africains ne devront s’en prendre qu’à eux-mêmes, agissant comme des esclaves qui refusent obstinément de s’émanciper. Ou de former un front uni pour stabiliser la région et jouir solidairement des progrès d’un chacun et des avantages du développement intégré. Une variante des scénarios ci-dessus ou l’accélération de cette recomposition est possible notamment si la guerre au Kivu s’étend en Ituri, Katanga ou vers le Rwanda avant ça. Ou par suite de n’importe quelle autre évolution qui viendrait perturber l’équilibre actuel, très précaire. Qui peut basculer à la moindre étincelle ! A tout le moins, les blocs actuels de la CAE, CEAC, CEPGL, CIGLR, COMESA, SADC devront changer leurs configurations actuelles voire disparaitre pour certains d’entre eux. Seuls les blocs régionaux, qui garderont une cohérence idéologique, synchronisée avec des intérêts stratégiques lointains bien compris, survivront. Et les pays qui auront les ressources politiques et financières finiront par imposer le rythme de cette recomposition. En tout cas les CIGLR et COMESA sont virtuellement partantes car très hétéroclites, sans contours économiques identifiables ou cohérents et au fait créées en réaction à une situation circonstancielle complexe. Comme aussi la CAE-EAC et la CEPGL sont menacées dans leur existence même. Malgré les promesses de soutien financier massif de tous les bailleurs externes et qui font miroiter une sorte de plan Marshall pour la région. Que veut déjà coordonner les amis Belges et probablement utiliser comme cheval de Troie, car le tout « militaire » ayant montré ses limites! Prouvant si besoin en était que les intérêts économiques sont dans les arrière-pensées de tous les acteurs derrières les nombreux discours empathiques et sur le respect de principes universels généreux. La Tanzanie menace de virer vers le Sud en essayant d’entrainer le Burundi dont le régime actuel lui doit toute sa reconnaissance semble-t-il. Ses idéologues prêchent ouvertement des relations privilégiées avec le Congo-Kinshasa et des rapports directs ou projets communs avec le Sud-Kivu et le Maniema ! C’est tout dire. Et le Kenya est plus attiré par les affaires avec la Somalie, le Sud-Soudan et l’Ethiopie en plus de l’axe Ouganda Rwanda.! Inventant la coalition des pays décisifs ayant la volonté politique de bâtir la fédération est-africaine et prête à réaliser des infrastructures communes lourdes (en anglais Coalition of the Will) ! Les prochaines années seront très décisives car les enjeux vont au-delà des Grands Lacs. Le Nigeria est en proie à des soubresauts politiques et religieux internes. Et la RSA est impliquée dans la crise des Grands lacs comme protagoniste ou partie intéressée. Elle fut dans les opérations de pacification au Burundi et maintenant au Congo et sait donc ou se trouvent leurs richesses. L’Afrique qui prétend à un poste permanent au Conseil de Sécurité devra monter sa capacité de fédérer ses forces, de structurer ses actions en fonction de cette ambition dont notamment le maintien obligatoire de la croissance et la stabilité régionale. En tout cas pour le moment, il y a plutôt un avis contraire de forte tempête en vue dans cet espace géopolitique. On est entré en plein dans l’œil du cyclone. Préparons-nous donc aux soubresauts et aux conséquences graves si la bêtise l’emporte sur la raison. Distribué par: Mwalimu Kadari M. Mwene-Kabyana, Ph.D.
Posted on: Wed, 09 Oct 2013 14:18:00 +0000

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