Le maître de guerre Jean-Claude Pomonti Le général Giap, - TopicsExpress



          

Le maître de guerre Jean-Claude Pomonti Le général Giap, ministre de la Défense du Nord Viêt-nam, bavardant avec des soldats en 1968 . (AFP) Le général Giap, ministre de la Défense du Nord Viêt-nam, bavardant avec des soldats en 1968 . (AFP) Le général Vo Nguyen Giap, mort vendredi à l’âge de 102 ans, restera dans l’Histoire comme l’un des grands stratèges militaires du XXe siècle, le seul à avoir successivement défait la France et tenu tête aux Etats-Unis La prise du camp retranché français de Dien Bien Phu en mai 1954 et la chute de Saigon en avril 1975 demeurent les faits d’armes du général Vo Nguyen Giap, un leader au calibre exceptionnel: autorité personnelle, génie de la logistique, tacticien hors de pair. Ces succès, indéniables, font du général Giap le dernier d’une lignée de grands stratèges vietnamiens qui, au fil des siècles, ont barré avec succès la route du sud aux Chinois après les avoir chassés de leur sol. Pour sa part, Giap a largement contribué à faire échouer le retour des Français au Vietnam et, dans la foulée, en pleine Guerre froide, à casser la relève que voulaient assurer les Américains. Né en 1911 dans un village du Vietnam central, issu d’une famille de modestes lettrés, Giap a vécu sa jeunesse dans une atmosphère de nationalisme militant: démêlés avec la Sûreté française, deux années en prison, de 1930 à 1932. Il passe son bac en 1934, puis enseigne l’histoire et le français à Hanoi, au Lycée Thang Long, creuset de militants anticolonialistes. En 1937, à l’époque du Front populaire, il adhère au PC clandestin vietnamien. Dès lors, son itinéraire est tracé. En mai 1940, en compagnie de Pham Van Dong, futur premier mi nistre (1954-1986), Giap se rend en Chine pour y rencontrer, pour la première fois, Ho Chi Minh, fondateur du PC en 1930. Il a épousé en 1939 une militante originaire de la même province que lui, qui lui a donné un enfant en 1940. Il ne la reverra jamais: peu de temps après son départ, elle est arrêtée par la Sûreté française. Vicieusement torturée, elle meurt en prison, dit-on, en se suicidant. Giap ne l’apprendra que quelques années plus tard. Au Lycée Thang Long, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, ses élèves l’avaient surnommé le «Général», ou, plus souvent encore, «Napoléon». Si Giap s’est nourri des expériences de ses illustres prédécesseurs qui, au fil des siècles, ont infligé de cinglantes défaites aux envahisseurs chinois, il a aussi étudié dans le détail les campagnes de Bonaparte. Les premiers lui ont appris l’art d’utiliser le terrain, de s’adosser à la cordillère indochinoise, d’assurer ses arrières, d’attirer dans des pièges ses adversaires.
Posted on: Tue, 08 Oct 2013 18:02:27 +0000

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