L’audace de la BCT HISTORIQUE et inouïe. Le dernier communiqué - TopicsExpress



          

L’audace de la BCT HISTORIQUE et inouïe. Le dernier communiqué de la Banque centrale de Tunisie semble rompre avec une tradition séculaire qui veut que l’autorité monétaire reste en dehors du champ politique. Cette tradition a sans doute, vaille que vaille, appuyé le principe de l’indépendance de la politique monétaire par rapport à la politique budgétaire de l’Etat, mais on connaît les limites de ce principe qui font que, à un certain moment, il est fort recommandé de faire prévaloir le principe de complémentarité et de synergie entre le pouvoir exécutif et l’ Institut d’émission. Une flexibilité dont, au nom de l’intérêt général du pays, la BCT s’en est, jusque-là, trop bien accommodée, courant le risque d’être taxée de laxisme, voire de connivence avec le pouvoir en place. Aujourd’hui, ses limites semblent atteindre le seuil du supportable. Et c’est ce qui pourrait expliquer le changement radical de ton de la part de la BCT. Car, depuis quelques semaines, elle lance des cris d’alerte sur la gravité de la situation économique du pays. Ces cris de détresse étaient indifféremment adressés au gouvernement, à la Troïka, aux partis d’opposition et dernièrement au Quartet. Le message était clair : seule une sortie de la crise politique actuelle pourra, à court terme, sauver l’économie de la banqueroute et préparer à moyen terme la relance de l’économie. Ces appels n’ont pragmatiquement eu aucun écho. La feuille de route du Quartet est mise en échec par le principal parti au pouvoir, le gouvernement fait toujours la sourde oreille comme si de rien n’était, les partis d’opposition campent sur leur position, et la menace d’une rupture de contrat entre la société et la classe politique dans son ensemble se fait de plus en plus pesante et insoutenable. Dans ces conditions, la neutralité positive dont se voulait efficacement se prévaloir la BCT paraît, hélas, inopérante. Le fait qu’aujourd’hui la Banque centrale de Tunisie considère et estime qu’il est de son devoir d’en appeler à la conscience et à la responsabilité de la société civile, de l’impliquer directement, par-delà la classe politique et le Quartet, dans « le défi crucial du développement économique pour la période restante de la phase transitoire», est en soi un signe, et de taille, que le pays tout entier est à présent dans une situation d’équilibre instable. Un équilibre qui peut rompre à tout moment. Les temps ne sont plus aux communiqués alambiqués. La subtilité empêchait jusque-là l’audace, voilà qui semble à présent dépassé.
Posted on: Fri, 27 Sep 2013 07:33:12 +0000

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