Madagascar – Que la France quitte pour de bon ! Écrit par - TopicsExpress



          

Madagascar – Que la France quitte pour de bon ! Écrit par Christian Chadefaux. François Goldblatt se sent aisé dans ses bottes d’ambassadeur de France de fournir des arguments gênants, quoique pertinents, justifiant la justesse de la position du gouvernement français dans la crise malgache actuelle. S’il avait pris la largesse d’un discours digne d’une belle histoire, fade et mièvre, pour dénuer la situation qui prévaut à Madagascar actuellement, c’est que sa diplomatie avait peut-être la mémoire courte, pour ne plus se souvenir de l’origine de ce qu’avait tout provoqué « le déclin » du pays. En 2009, la mémoire collective malgache avait bien retenue que c’était le gouvernement français qui avait travaillé dans l’ombre pour arrêter l’essor économique déjà sur les rails par le biais d’un coup d’Etat militaire, dirigé par un civil et ancien DJ, visant particulièrement l’ébranlement d’un régime Ravalomanana qui n’arrangeait point les intérêts français. A l’époque, en 2009, la France avait oublié son fabuleux discours qui exprime, en affabulateur bien garni par les stylistiques et sémantiques apparemment imposant, « la fidélité à ses valeurs » démocratiques et républicaines. Le gouvernement français a été pointé du doigt par certains observateurs d’avoir déployé tous les moyens utiles afin de déstabiliser le régime d’alors, et de faire écrouler de son piédestal le pouvoir de Marc Ravalomanana, qui découlait ainsi à la fuite de la famille de ce dernier et des ses proches collaborateurs sous la menace des armes des militaires qui suivaient les directives des politicards malgaches lesquels ont été intelligemment manipulés par la France. Et quand le jeune démagogue de la place du 13 Mai avait dû un jour jeté l’éponge après l’essoufflement de son mouvement en 2009, l’ambassade de France lui avait accueilli chez lui à Ivandry pour recevoir des réconforts. Que la France fasse ainsi la transparence autour des plusieurs voyages de Andry Nirina Rajoelina, et d’un certain Norbert Ratsirahonana à Paris en 2008, pour des entretiens privés avec des responsables politiques français autour du projet de putsch de 2009. L’accointance du gouvernement français avec les putschistes se laissait ainsi confirmé après la visite de courtoisie, à l’allure d’une véritable reconnaissance, du tout nouvel ambassadeur de France, Jean-Marc Châtaigner, chez Andry Nirina Rajoelina, au lendemain du coup d’Etat de 17 mars 2009. L’ancien DJ avait reçu des plus belles critiques de la Communauté internationale comme le plus jeune des putschistes, à cette époque, mais le gouvernement français s’en réjouit pour avoir mis à la porte un régime qui lui est hostile. La France était alors devenue sourde et muette des valeurs républicaines, démocratiques, qu’elle avait éperdument soutenues du moins pour raconter des blagues à l’opinion publique internationale. Nul ne peut douter ainsi que la France était derrière Andry Nirina Rajoelina, en 2009. Ce dernier étant sa marionnette. Actuellement, en jouant l’offensive contre l’ancien DJ, la France essaie de tromper l’opinion. Brandir des sanctions, s’occuper carrément de son sort à celui qui lui a valu un héros pour sauver ses intérêts, était une pratique courante de la diplomatie française. Malheur était donné à la famille de Mouammar El-Kadhafi, lorsque son régime avait dépassé le seuil de la mission voulue par Paris dans le tourbillon des relations internationales. Et en 2009, Madagascar était mis complètement à plat, à genoux. Son économie touche le fond et les investissements se sont envolés en éclat. Le chômage déjà inquiétant, ne cesse de grimper avec le départ de centaines d’investisseurs étrangers. Toute cette histoire, indélébile dans la mémoire collective du pays, est-elle retenue par le gouvernement français, qui, actuellement, fait comme si de rien n’était à cette époque et que sa responsabilité n’est qu’illusoire ? Selon François Goldblatt, « le bilan des cinq dernières années est plus particulièrement éloquent : plus de 8 milliards de dollars d’écart entre ce qui aurait pu générer l’économie et ce qu’elle a effectivement produit ; une aggravation de plus de 50 pour cent de la malnutrition aiguë des enfants dans certaines zones ; une augmentation de 600 000 du nombre d’enfants non scolarisés ; une dégradation marquée des infrastructures routières, sans oublier la réduction drastique de l’accès aux services sociaux de base, l’affaiblissement visible de l’Etat de droit, les atteintes portées à la pluralité des médias et à la neutralité du service public de l’information, ainsi que la recrudescence palpable de la délinquance ». C’est la triste vérité de l’histoire. Une vérité implacable. Cet ambassadeur avait-il conscience de la véracité de ce bilan, aussi accablant que désastreux, que son gouvernement avait provoqué en 2009 par l’avènement d’un régime d’ignorants et d’intéressés qu’il avait soutenu. Maintenant, la France en fait les frais de sa propre turpitude. En tout cas, Andry Nirina Rajoelina a raison lorsqu’il a, lui, refusé le mariage gay à Madagascar, contrairement au gouvernement de François Hollande qui l’avait adopté. Par extension, le gouvernement français est responsable de ce que le pays est en train de vivre actuellement. Et si Andry Nirina Rajoelina s’occupe « ces derniers temps d’échafauder des calculs, car aveuglé par leur propre schéma réducteur », mais qui, en réalité échappaient aux projections du gouvernement français dans la gestion de la crise malgache, c’est une affaire qui doit se régler entre le concerné et ses mentors qui vivent sous les cieux de Paris. Et si la « marque de fabrique de Madagascar » est hélas le « déclin » selon François Goldblatt, et si « 92% de la population malgache vivent sous le seuil de pauvreté » avec « une contre-performance économique qui sévit le pays », c’est que le gouvernement français l’avait souhaité en créant le coup d’Etat de 2009. Et voilà que le pays est plongé dans un marasme incommensurable depuis 2009. « La stagnation à un niveau médiocre de l’indice de développement humain, l’envolée du commerce illicite de pierres et de bois précieux, l’absence de garde-fous à la corruption, ou les dysfonctionnements de l’appareil judiciaire », savoure ainsi François Goldblatt. Une belle performance d’appauvrissement est en train de se constituer dans le pays depuis 2009, date à laquelle la France avait béni Andry Nirina Rajoelina au pouvoir. La crise politique actuelle, la France était à son origine, son auteur, son concepteur. Madagascar avait perdu tout ce qu’il avait et tout ce qu’il était auparavant. Les millions de Malgaches pleurent de la gloire qu’ils auraient dû vivre si une crise politique ne s’est pas produite par une main française en 2009. Si une classe politique en mal du sens de l’Etat ne s’était pas laissé manipuler par une bande de sournois étrangers. Si le régime politique du pays n’a pas été interrompu par une pratique machiavélique et malveillante, conçue depuis Paris. Et si actuellement François Goldblatt se désintéresse de Madagascar, qu’il quitte pour de bon le sol malgache. Et si « l’attention des responsables français est captée par de multiples dossiers, souvent sensibles, parfois stratégiques, tels que, ces derniers mois, le Mali et la Syrie », selon toujours cet arrogant ambassadeur, que son gouvernement quitte une bonne fois pour tout le processus de sortie de crise à Madagascar et qu’il aille voir ailleurs. D’ailleurs, cet ambassadeur français est décrié par son indifférence vis-à-vis de certains ressortissants Français dans le pays. A force de jouer avec le feu, la France finit par se brûler les ailes. Comme elle avait autant prouvé dans plusieurs scandales qui ont secoué sa République. A l’instar de l’Anglogate, qui a défrayé la chronique internationale, à propos d’un des plus grands trafics d’armes de la planète et dont plusieurs politiciens français sont cités par la Justice. Notamment, selon Paul-Loup Sulitzer dans son livre « Angolagate », Charles Pasqua, Jean-Charles Marchiani, Jean-Christophe Mitterand, George Fenech, le général Mouton de l’armée française. Lettre ouverte par Christian Chadefaux (journaliste français) Vous allez recevoir ce mercredi 7 décembre au palais de l’Élysée et pour un entretien, Andry Rajoelina, le jeune DJ-putchiste de Madagascar qui ne doit qu’à vous, La France, d’être « président » d’une transition qui s’éternise et s’enlise dans le marigot post-colonial de la françafrique. Votre ambassadeur à Antananarivo, Jean-Marc Châtaignier, n’en est-il pas un pur rejeton, puisque son père spirituel n’est autre qu’Alain Joyandet, votre ex-ministre de la Coopération ? Monsieur le Président, souvenez-vous… Le petit Rajoelina s’est réfugié à l’ambassade de France au plus chaud des événements du début 2009 dans la capitale malgache, réflexe normal pour un citoyen français, fils d’un général français, menacé par des étrangers, fussent-ils, aussi mais accessoirement, ses compatriotes… Quel profil idéal que cette marionnette pour remettre la main sur Madagascar, après en avoir été relativement chassé par le petit laitier Ravalomanana. Si le Quai d’Orsay, qui compte quelques vrais diplomates éclairés et fins connaisseurs de Madagascar, était encore écouté au lieu de la racaille françafricaine de la cellule élyséenne « spécialisée », il vous conseillerait, plutôt, de tout faire pour que Ravalomanana revienne au pouvoir. Grâce à vous, La France. Si votre ambassadeur à Antananarivo dispose de quelques heures de travail entre les défilés de mode, l’inauguration de pissotières (!) et ses altercations publiques avec un député malgache, il devrait savoir que la grande majorité de la population malgache, qui n’est pas celle qu’il fréquente, attend le retour de Ravalomanana avec impatience. Alors… Ne serait-il pas intelligent et sage de contribuer à ce retour, puisque de toute façon, il reviendra au pouvoir. Et comme c’est vous, La France, qui l’en avez chassé et qu’il est réputé très rancunier, vous pourrez faire une croix sur ce fleuron de la colonisation française. Monsieur le Président, Vous êtes informé, chaque jour, du nombre de morts en Syrie, comme vous l’avez été pour la Libye, la Tunisie, l’Afghanistan, l’Egypte… Savez-vous combien de Malgaches meurent chaque jour de faim, de manque de soins, de désespérance, de violences économiques dans un pays en paix et qui ne connaît pas et n’a jamais connu de guerre civile ? Quelle belle prime l’Occident offre-t-il, là, à la paix et à la sagesse. Et quelle chance vous avez, vous, La France, que les Malgaches soient si gentils, à l’image de celui, servile et docile, que vous allez recevoir… Monsieur le Président, Ah ! Oui… « L’Africain n’est pas entré dans l’Histoire », ou quelque chose d’aussi subtil… Qui l’en a empêché ? Vous, La France. ! En effet, pourriez-vous me citer une seule ancienne colonie française qui n’est pas, aujourd’hui et plus de 50 ans après « Les soleils des indépendances », passez-moi l’expression, même si vous en êtes, dit-on, coutumier : dans la merde ? ! Vive La France. Christian Chadefaux eclairdafrique/fr/index.php/actualite/politique/afrique/1667-madagascar-que-la-france-quitte-pour-de-bon
Posted on: Thu, 18 Jul 2013 16:40:59 +0000

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