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Notre objectif: le top 3 à Bruxelles Redaction L Echo - Publie le26 octobre 2013 Le président du FDF ne refuse pas les demandes flamandes d’autonomie accrue. Mais à condition que les Francophones en reçoivent la juste contrepartie. À savoir, la maîtrise des leviers de l’avenir économique de Bruxelles. Le président du FDF Olivier Maingain détaille dans L’Echo les propositions de son parti pour la stratégie de relance, ainsi que l’enjeu des élections de 2014. Il invite à alléger un peu l’austérité pour pouvoir mener une politique de relance significative. Des mesures de relance complémentaires se préparent. Lesquelles préconisez-vous? Le gouvernement a beaucoup saupoudré ses mesures pour satisfaire chacun des six partis de la coalition. Elles ne sont dès lors pas assez fortes pour générer un impact significatif sur l’emploi. Nous proposons d’aller plus loin avec une réduction des cotisations sociales, tant patronales que personnelles, de 3 à 4 milliards d’euros. Alors, c’est attractif. Surtout si on s’engage aussi sur la pérennité du dispositif pour créer les conditions de la stabilité de l’investissement. Ces aides devraient être ciblées sur des secteurs intensifs en main-d’œuvre, comme la construction, l’horeca ou l’aide aux personnes. Les entreprises bruxelloises n’ont-elles pas plutôt intérêt à des actions ciblées sur les jeunes peu qualifiés? À Bruxelles, un jeune de 18 ans sur 6 n’a pas de diplôme du secondaire inférieur. C’est un vrai problème d’employabilité. Le FDF suggère donc d’organiser une école de la seconde chance, qui permette d’acquérir le niveau de connaissance élémentaire. En quoi ces jeunes seraient-ils plus adaptés au système scolaire lors de la seconde que de la première chance? Parce que ces jeunes seraient motivés par une indemnité de formation. Il faut leur proposer cela dans les trois mois de l’inscription comme demandeur d’emploi. Mais, évidemment, si la formation n’est pas suivie avec sérieux, l’indemnité serait supprimée. C’est à ce niveau qu’il faut poser la question de la durée des allocations de chômage. Sanctionner une personne qui a travaillé 10 ou 15 ans et est victime d’une restructuration, franchement, est-ce un bon signal qu’envoie la société? En revanche, avec les jeunes qui n’ont pas encore travaillé et dont les qualifications rendent les chances d’accès à l’emploi très faibles, on peut agir. Quatre milliards de baisse de charges, est-ce budgétairement tenable? C’est un choix politique. Si l’austérité est la seule voie en Europe, nous aurons une économie totalement amorphe et qui n’aura plus les ressorts suffisants pour la relance. Des économistes nobellisés comme Joseph Stiglitz et Paul Krugman le disent… Sans verser dans le laxisme budgétaire, est-il vraiment inconcevable de différer légèrement le retour à l’équilibre? Est-il impossible de trouver un autre équilibre que 22 milliards d’assainissement et 1,2 milliard - en étant large - pour la relance. Dans cette stratégie de relance, l’État fédéral va jouer un rôle de coordinateur, d’assemblier des souhaits des Régions. Est-ce sa mission dans la Belgique de demain? Veiller à la complémentarité des politiques, c’est le rôle de l’État dans un fédéralisme bien compris. C’est un test de l’évolution institutionnelle de la Belgique. Toute la réforme de l’État conduit à un fédéralisme de concurrence, c’est-à-dire au confédéralisme. On risque d’avoir des politiques fiscales et sociales, à ce point divergentes que les solidarités seront remises en cause. Pour éviter cet écueil, il faudra réinventer les mécanismes de contrainte juridique pour favoriser la convergence des politiques. Mais nous sommes plutôt dans un phénomène de dislocation de l’État. On prétend stabiliser le pays, mais cela ressemble plus à un démantèlement sans fin, comme si une sorte de fatalité nous y poussait. Moi, je n’aime pas ce genre de fatalité. Si à chaque fois, pour former ou garder un gouvernement, il faut passer à l’étape suivante… où s’arrête-t-on? C’est le tic-tac de la bombe à retardement que certains réamorcent systématiquement. J’aimerais que les démineurs fassent autrement leur travail. N’y avait-il pas un risque réel d’explosion du pays, qui justifierait certaines concessions? Je ne crois pas au séparatisme. La Flandre ne sortira jamais de la Belgique, elle a trop à y perdre. Il n’y avait pas un vide de l’appareil de l’État, les administrations fonctionnaient, les services étaient rendus aux citoyens… Les partis flamands ont pourtant réussi à imposer un rapport de forces mental de la peur du vide. Bien joué. En 2007, les Francophones étaient plus décidés à tenir tête. Qu’on ne se méprenne pas: je ne refuse pas les revendications flamandes. Dans un État fédéral, il faut prendre en compte les demandes des autres communautés. Le tout est d’en avoir la juste contrepartie. Or ici, la seule contrepartie fut de gagner un peu de temps… C’est une logique infernale. À un moment donné, il faut oser fixer un prix - un prix significatif, sinon on est perdant - à ceux qui veulent franchir certaines étapes. Et ce prix, c’est Bruxelles? C’est clair. Plus la Flandre voudra d’autonomie, moins elle aura de pouvoir à Bruxelles, moins elle pourra venir en ponctionner la richesse. La Flandre veut tous les leviers fiscaux et sociaux de sa politique économique. Mais, en plus, elle veut exercer une forme de mainmise sur Bruxelles. Pas pour l’occuper sociologiquement, cette bataille est perdue depuis longtemps, mais pour capter les marchés publics, l’emploi… de Bruxelles. Le jour où les Wallons auront compris cette stratégie très bien organisée, nous serons dans d’autres conditions. L’enjeu institutionnel, ce n’est pas l’emploi des langues mais qui aura la maîtrise du développement économique de Bruxelles. Une stratégie bien organisée, dites-vous. Avez-vous des exemples? Prenons le dossier de De Lijn, qui veut étendre des lignes à l’intérieur de Bruxelles. Intéressant pour la mobilité, j’en conviens, mais c’est un projet à finalité économique. Ce n’est pas le tram touristique de la côte, c’est l’accessibilité de Zaventem, que la Flandre considère comme son deuxième pôle économique après le port d’Anvers. Pour y attirer des entreprises, il faut une bonne desserte… même si c’est au détriment du port de Bruxelles! On peut discuter d’un tel projet, mais alors, il faut une contrepartie pour la Stib. Dans toute autre capitale européenne, un aéroport aussi proche serait connecté au métro. Mais comme il y a une frontière imperméable, dans un sens du moins… Une autre contrepartie serait d’autoriser la Stib à exploiter le réseau ferré bruxellois pour mieux desservir certains quartiers. Le RER n’est pas un projet exclusivement pour les navetteurs, il doit aussi inclure la desserte interne à Bruxelles. Un gouvernement régional devrait négocier de telles contreparties. L’objectif du FDF en 2014, c’est donc d’entrer dans la majorité régionale? Oui. Notre objectif est d’être dans le top 3 à Bruxelles. Les gens retrouvent avec plaisir le fait que nous ayons une ambition, pour Bruxelles comme pour la Wallonie, en dehors des systèmes de pensée qui se suivent depuis tant d’années. Nous avons le courage de poser des questions comme la question de l’âge de la pension pour que le système reste finançable ou de l’indexation des salaires. Faut-il vraiment la maintenir intégralement pour tout le monde, y compris pour le gouverneur de la Banque nationale ou pour le député Olivier Maingain? Ne pourrait-on pas écrêter au-delà de 3.500 euros bruts? N’est-ce pas un choix responsable pour l’emploi et la compétitivité? Les élections fédérales et la scission de BHV posent un dilemme au FDF: allez-vous inciter les habitants des communes à facilités à voter pour votre liste à Bruxelles ou en Brabant flamand? Le calcul est vite fait. Nous présenterons une liste en Brabant flamand pour dire aux Francophones de ces communes que le FDF est toujours leur meilleur protecteur. Ils ont été totalement abandonnés par les autres partis, ce sont les oubliés de la réforme de l’État. Mais la chance de décrocher un siège est très mince. Nous invitons très clairement les habitants des six communes à facilités à voter à Bruxelles pour bien montrer qu’ils n’acceptent pas d’être du mauvais côté de la frontière. Et parce que la meilleure façon pour eux d’être respectés, c’est d’avoir des élus à Bruxelles qui devront leur rendre des comptes. Le FDF est le seul à avoir toujours eu la volonté d’avoir un élu de la périphérie dans ses rangs et ce sera toujours le cas en 2014. Présenterez-vous aussi une liste à l’Europe malgré le peu de chances d’avoir un élu? Évidemment. Nous sommes des fédéralistes européens convaincus. Comme nous sommes fédéralistes en Belgique et pour les relations entre la Wallonie et Bruxelles. Le fédéralisme, c’est rassembler des forces. Tout le contraire du nationalisme, qui détruit les solidarités. Menée par un bourgmestre non-nommé, pour donner l’occasion à l’ensemble des Francophones de manifester ainsi leur soutien? Par exemple, ce n’est pas impossible. lecho.be/actualite/economie_politique_belgique/Notre_objectif_le_top_3_a_Bruxelles.9424573-3157.art?auth=ok
Posted on: Mon, 28 Oct 2013 13:39:24 +0000

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