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PAROS Commémorera-t-on, en décembre prochain, le naufrage du vaisseau français de 4e rang « Le Superbe », survenu il y a 175 ans en face de Parikia ? En tout cas, si on n’y fait rien, le monument édifié en 1904 à la pointe de la petite baie de Delphini (au lieu-dit Germanikos) aura disparu lui aussi, sous l’effet d’une érosion qu’aggravent les remous des bateaux rapides. Que s’est-il passé ici en 1833 ? Le 4 avril 1833, « Le Superbe », commandé par le capitaine de vaisseau André-Charles Théodore Du Pont d’Aubevoye, comte d’Oysonville, avait quitté Toulon pour rejoindre l’Escadre du Levant à Smyrne (aujourd’hui Izmir), où il arriva le 23. C’était un trois-mâts, « bon marcheur et d’une belle tenue », « le plus joli vaisseau de la Flotte française », qui avait été construit à Anvers de 1809 à 1814 sur les plans de l’ingénieur naval Jacques-Noël Sané. Long de 56 mètres et large de 15, pour un équipage de 570 marins et fusiliers, il jaugeait 3.000 tonneaux et portait 74 canons. En route vers Smyrne, il a dû croiser le « Luxor » : ce dernier ramenait l’obélisque dont le pacha égyptien Mehmed ‛Ali avait fait cadeau à la France et qui se trouve aujourd’hui place de la Concorde. L’usage de l’époque prévoyait l’hivernage des navires de guerre. C’est ainsi que, au début de décembre, après la corvette « La Cornélie » qui devait faire le détour par Salonique pour embarquer les rescapés du naufrage d’un navire de commerce et qui est partie le 9, « Le Superbe » et « La Galatée » avaient reçu du contre-amiral Hugon l’ordre de quitter leur mouillage et de le rejoindre à Nauplie où l’Escadre du Levant se préparait pour rentrer passer l’hiver à Toulon. Les deux bâtiments sortent donc de la rade de Smyrne le samedi 14 décembre 1833, peu après 8 heures, juste derrière deux frégates américaines1, et, presque aussitôt, affrontent un fort vent de nord-est qui dégénère bientôt en une violente tempête. Ils sont immédiatement séparés. De son côté, « La Cornélie », prise plus au nord dans l’ouragan, est rabattue vers Paros, puis va se réfugier en Crète. Hugon s’inquiète encore de son sort après Noël. Des vagues monstrueuses « Le Superbe » est poussé entre Tinos et Mykonos, ses voiles se déchirent. Le vaisseau dégarni voit Paros, mais ne parvient pas à rejoindre le port fortifié de Naoussa. Il est emporté jusqu’à Parikia, dont il n’a pas de cartes précises. Le mât de beaupré se brise, tuant un matelot. Puis un autre mât casse. Le 15 décembre, vers 16 heures, le navire, mouillé sur deux ancres, par une erreur du pilote qui avait lancé sans ordre celle de tribord, et balloté par d’énormes vagues, talonne un rocher. Il gîte à bâbord, la carène défoncée et menace de se briser en deux. Le commandant d’Oysonville fait preuve d’un grand courage : il harangue ses hommes paniqués, leur interdit de quitter le bord avant que ne soit trouvé un moyen sûr d’abandonner le navire et menace d’exécuter les récalcitrants. Il fait tirer quatre coups de canon pour ameuter les villageois. Témoin du drame, le consul britannique, Petros Mavromatis, évoque « des vagues monstrueuses ». Un second-maître d’équipage, Guigoux, accepte malgré cela de tenter de rejoindre la terre à la nage pour chercher du secours. Il y parvient, mais la tempête est trop brutale pour mettre des caïques à la mer. Le commandant ordonne alors de lancer des filins attachés à des barils vides, en espérant que le vent les pousse vers la côte pour qu’on puisse tracter le navire. L’idée échoue, comme la tentative d’un officier, Maisonneuve, de tirer un câble avec un canot. Finalement, la grande chaloupe est mise à la mer au prix d’énormes efforts. Elle emmène environ 120 hommes, mais se casse en accostant. Des radeaux de fortune en sauvent chacun une soixantaine d’autres. Et un pêcheur grec héroïque réussit à faire quatre allers et retours avec son caïque, sauvant ainsi une centaine de matelots de plus. Les quelque 150 derniers marins devront leur salut, le 17 décembre, au retour subit du beau temps. L’agent consulaire Condilly (Nicolas Kondylis) coordonne efficacement l’aide aux naufragés : la France le remerciera en le nommant à vie. Hormis le marin écrasé par la chute du mât de beaupré, seules huit victimes sont à déplorer, toutes noyées pour avoir tenté de s’en sortir par leurs propres moyens. Les neuf corps sont enterrés près de la rive, au cap Delphini. Les victimes : Marius-Louis Castellan (quartier-maître canonnier), Nicolas Chalamet (matelot de 2e classe), Gabriel Dodu (matelot de 2e classe), Jean Fritz (matelot de 3e classe), Joseph Gentil (mousse), Jean Gras (quartier-maître canonnier), Jean Jouglas (second-maître), Jean-Toussaint Leost (matelot de 3e classe) et Jean Nicolaï (matelot de 3e classe). Au témoignage de d’Oysonville lui-même, l’accueil des Pariotes fut très hospitalier. Ils vêtent les marins et les réchauffent, ils les hébergent pendant toute une semaine. Il faut s’imaginer ce qu’a représenté l’irruption de ces centaines d’hommes dans un village à peine plus peuplé. Il a d’ailleurs fallu faire venir des vivres de Syros. On met la semaine à profit pour repêcher six petits canons, au prix de gros efforts. Puis, le 26, l’équipage, tambour en tête, gagne Naoussa où l’attend depuis la veille le « Ville-de-Marseille ». A Nauplie, après le nouvel-an, les hommes seront répartis entre « L’Iphigénie », « Le Duquesne » et « La Galatée », qui s’en était sortie en se réfugiant dans la baie de Cervi, à Elafonissos (Laconie). Tous arriveront à Toulon le 26 janvier 1834. A également réchappé à la tempête, le brick-aviso de dix canons « La Flèche », commandé par le lieutenant de vaisseau Alphonse Odet-Pellion, qui en sera officiellement félicité et deviendra vice-amiral en 1858. Partie de Smyrne le même jour que « Le Superbe », la frégate américaine du commodore Paterson, a bien failli périr elle aussi. Drossée sur le rivage d’Andros, sans plus de voiles ni de mâts, elle a été miraculeusement renflouée par un coup de vent, puis emportée vers Milos. Une lithographie du Naufrage du vaisseau Le Superbe par Pierre-Julien Gilbert, peintre officiel de l’expédition d’Alger, se trouve au musée de la Marine de Londres. Pour en commander une reproduction : nmm.ac.uk/collections/prints/viewRepro.cfm?reproID=PU6420 Le commandant réhabilité A Paros, un détachement de trente-deux marins français, sous la conduite de Jean de Burgare, a été affecté à la garde de l’épave jusqu’à l’arrivée d’une équipe de renflouement. Celle-ci sera sur place à Pâques 1834, avec la corvette de charge « La Meuse », commandée par le capitaine Jacquinot, qui éprouvera beaucoup de difficultés à mettre son bateau en place au milieu des récifs, avant de remonter les canons, les ancres et divers matériels. Entre-temps, Jean de Burgare avait épousé une jeune Pariote. Leur fils a fait carrière dans la marine à vapeur française, alors à ses tout débuts. Dans son rapport du 27 décembre, le contre-amiral Hugon se défausse sur d’Oysonville en prétextant avoir assorti son ordre d’appareiller d’une suggestion de s’abriter en cas de mauvais temps. Le conseil de guerre rend justice à d’Oysonville et l’acquitte honorablement à l’unanimité, après la plaidoirie du capitaine de corvette Baudin, à Toulon, le 7 mars 1834. D’Oysonville avait alors 32 ans de service actif, dont 12 comme capitaine de vaisseau et 7 comme capitaine de frégate. Fait commandeur de la Légion d’Honneur, il restera en service dix années encore. Six mois après le naufrage, la fâcheuse habitude du désarmement des escadres en hiver fut abandonnée. Toute dramatique qu’elle soit, cette catastrophe resterait anecdotique si elle n’était intimement liée à l’histoire de l’indépendance grecque. La flotte française alliée aux Russes et aux Anglais pour secourir les insurgés grecs La révolution, en 1821, des Grecs de l’Egée, du Péloponnèse et de l’Attique contre les Ottomans fut le premier coup de boutoir porté à la cohésion de la Sainte-Alliance (Autriche, Prusse et Russie) après la défaite de Napoléon. Sous l’influence du chancelier autrichien Metternich et du tsar Alexandre Ier, les alliés voulaient maintenir à tout prix les monarchies absolues et le système des classes sociales, en brisant dans l’œuf tout mouvement révolutionnaire. Ils entendaient donc intervenir pour réprimer l’insurrection grecque. Mais si l’Angleterre du premier ministre Canning et de Wellington n’appréciait guère la révolution, elle détestait davantage le despotisme. Elle s’opposa à toute intervention dès 1822. Et les puissances ne bougèrent pas. Durant les premières années, la répression ottomane fut terrible. Les révolutionnaires, en trois ans de dures luttes, avaient bien réussi à prendre le Péloponnèse et les îles, mais, affaiblis par de violentes discordes entre factions, ils se retrouvèrent soudain face à un adversaire impitoyable, le pacha égyptien Mehmed ‛Ali, avec qui le sultan ottoman Mahmûd II venait de conclure alliance pour juguler le mouvement. La flotte de Mehmed ‛Ali était redoutable, ses troupes, féroces. L’écho de nombreuses tueries parvient alors en Angleterre, en France et en Russie. Les opinions publiques s’indignent du sort fait aux Grecs. Lord Byron s’engage et meurt aux côtés des insurgés de Missolonghi en 1824 ; la même année, Delacroix peint les Massacres de Scio ; le haut clergé orthodoxe russe dénonce la violence. Et c’est vrai, la situation des Grecs est désespérée quand les armées du pacha et du sultan prennent le Péloponnèse en tenaille. Mais, après la mort d’Alexandre Ier, en 1825, l’avènement de Nicolas Ier va changer le cours des choses. Non seulement le nouveau tsar, profondément croyant, est-il sensible aux souffrances de ses coreligionnaires, mais encore nourrit-il le vieux rêve russe d’étendre l’empire jusqu’à Constantinople. Aussi, quand Wellington le rencontre en 1826 pour discuter la question, les deux hommes tombent-ils vite d’accord pour proposer leur médiation au sultan si ce dernier consent une large autonomie aux Grecs. Un nouveau pas est franchi par l’Angleterre et la Russie en juillet 1827, avec le Traité de Londres −auquel se joint la France− qui accorde assistance aux Grecs si les Turcs ne proclament pas rapidement un armistice. Pour appuyer cette déclaration, les trois puissances envoient une escadre commune vers le Péloponnèse. La flotte turco-égyptienne, forte de 78 navires et de 2.100 canons, mouille alors dans le port de Navarin (aujourd’hui Pylos), au sud-ouest du Péloponnèse. La dernière grande bataille de la marine à voile Les marines alliées comptent, quant à elles, 27 bâtiments, porteurs de 1.258 canons. Le vice-amiral Edward Codrington les dirige depuis l’ « Asia », entouré de 11 autres bateaux anglais ; le contre-amiral Henri de Rigny, chef de l’Escadre française du Levant, est sur « La Syrène », au milieu de 6 autres navires français ; le contre-amiral Login Petrovitch Geiden commande les 8 bateaux russes depuis l’ « Azov ». Tous trois figurent sur le timbre grec de 7 drachmes émis en 1977 pour le 150e anniversaire de la bataille. Celle-ci se déroule le 20 octobre 1827. La flotte alliée se déploie en face du port. D’un bateau turc on tire quelques coups de mousquet vers la frégate britannique « Dartmouth », qui riposte au canon. L’engagement devient général et dure quatre heures, au bout desquelles la flotte turco-égyptienne est anéantie. Elle a perdu presque tous ses bateaux et près de 3.000 hommes ; les alliés, aucun navire, même si plusieurs sont sévèrement touchés, et 180 hommes seulement. Mais les Anglais sont embarrassés, car ils ne sont pas formellement en guerre avec les Turcs. Codrington, soupçonné d’avoir outrepassé les ordres et provoqué les Ottomans en pénétrant dans la baie de Navarin, sera rappelé à Londres, où il sera, à contrecœur, lavé de ce soupçon. Les Français, eux, sont ravis, car la victoire signe leur retour de leur flotte en Méditerranée orientale, après qu’elle en eut été éliminée suite à l’effondrement de Napoléon : ils donneront le nom de la bataille au navarin d’agneau (comme il y a un veau marengo). Henri de Rigny, promu vice-amiral, sera ministre de la Marine de Louis-Philippe au moment du naufrage du « Superbe ». Les Russes jubilent : ils ont jugulé les Turcs. La bataille de Navarin est le sujet d’une belle peinture à l’huile de Louis Garneray, conservée au musée de Versailles, d’une autre, par Jean-Charles Langlois, qu’on peut voir à Caen, tandis que celles de George Phillip Reinagle et de Thomas Luny se trouvent au musée de la Marine de Londres. Dernière grande bataille de la marine en bois et à voile, Navarin enclencha le processus décisif de l’indépendance grecque. « Le Superbe » n’était pas de cette bataille, mais il a contribué ultérieurement à l’affaiblissement des Turcs en participant, avec d’ailleurs « La Galatée », en juin 1830 à l’expédition d’Alger, lancée par Charles X après divers incidents diplomatico-financiers et qui a fait perdre l’Algérie à l’empire ottoman. Le recul des Ottomans Avant cela, les événements s’étaient bousculés. Dès 1827, l’assemblée nationale grecque avait fait appel au Corfiote Ioannis Capodistria (qui figure sur les actuelles pièces grecques de 20 eurocents), ancien ministre des Affaires étrangères du tsar, comme premier gouverneur pour diriger la lutte de libération nationale. De leur côté, après leur victoire navale, les alliés retrouvent leurs différences dans l’approche de la question d’Orient. Le tsar Nicolas profite du raidissement de la Sublime Porte pour lui déclarer une guerre personnelle le 28 avril 1829. Quatre mois plus tard, ses troupes s’emparent d’Andrinople (aujourd’hui Edirne), où les Turcs finissent par reconnaître, le 14 septembre, l’autonomie de la Grèce et l’autorité russe sur le delta du Danube, contre une promesse d’assistance mutuelle. Mais, pour empêcher que seule la Russie triomphe et qu’elle ne s’empare de tous les Balkans, les Anglais proposent aussitôt, au début de 1830, la création d’un Etat grec autonome, placé sous la protection des trois puissances. Mahmûd II n’adhèrera à ce Protocole de Londres qu’en mai 1832, acculé par les événements. C’est que le sultan est en grand péril. Mehmed ‛Ali , le pacha égyptien, qui avait beaucoup perdu à Navarin, et à qui l’Ottoman refusait des compensations, avait brisé son alliance avec lui. Fin 1831, soutenu par les Français et les Anglais (auxquels il venait d’offrir les obélisques de Louxor et d’Alexandrie), il avait lancé ses troupes vers la Palestine, le Liban et la Syrie. Avant la fin de l’année, il avait vaincu l’armée ottomane et occupé Konya. Mahmûd II appelle Nicolas Ier à l’aide. La flotte russe se déploie pour protéger le Bosphore. La France, qui a décidé en 1828, sous l’impulsion du baron Tupinier, directeur des Ports et Arsenaux, de porter ses forces navales à 40 vaisseaux et 50 frégates, dont la moitié à flot et l’autre sur cale, en profite pour réaffirmer son rôle en Méditerranée orientale et déploie l’Escadre du Levant, à Nauplie et à Smyrne notamment, pour y protéger les intérêts français. En Grèce, l’assassinat de Capodistria, le 9 octobre 1831, par des partisans d’une faction rivale, est l’occasion pour les puissances d’imposer une monarchie absolue et de placer Othon de Bavière sur le trône. L’année 1833 Le jeune roi arrive à Nauplie, la capitale, le 6 février 1833. En mars, les Turcs doivent évacuer l’Acropole, occupée depuis six ans, et les Grecs transfèrent leur capitale à Athènes. Le même mois, Mahmûd II signe un accord avec les Egyptiens, à l’insu du tsar, qui réagit vivement et menace de retirer ses navires des détroits. Le sultan plie et confirme les accords d’Andrinople. Furieux, les Egyptiens repartent à l’assaut des Ottomans. Ils exigent la soumission de Smyrne, qui fait allégeance. Les Anglais et les Français négocient pour qu’il n’y ait pas occupation militaire et envoient des vaisseaux pour s’interposer si les Russes descendaient de Constantinople. C’est la mission du « Superbe », « éventuellement appelé à agir avec vigueur ». Mais la raison l’emporte, les armes se taisent, et le commandant d’Oysonville a le temps de rédiger à bord un mémoire détaillé sur les « améliorations à introduire dans [l’équipement] des bâtiments de l’Etat ». Jusqu’à ce que vienne l’hiver… Le monument « La Meuse » est repartie depuis longtemps, avec les canons du « Superbe ». Seul reste le petit cimetière improvisé pour les neuf victimes. Fatigué par le temps et l’usure des éléments, il fait piètre mine, 70 ans plus tard, au tournant du siècle. C’est alors que le consul de France à Paros, Nicéphore Kypreos, personnage très actif de la vie locale, s’empare de la question : « Nous ne pouvons pas laisser se délabrer ce site après tout ce que la France a fait pour notre indépendance ». Il obtient que la municipalité restaure le cimetière et que soit édifié un monument commémoratif. En forme de pyramide, haut de 2,30 mètres, large de 2,60, il est inauguré en 1904, sous le mandat du maire Petros Baos et du gouverneur des Cyclades, N. Louriotis. C’est ce que rappelle l’inscription de la stèle encastrée sur la face antérieure, non sans une erreur sur le nom du bateau et la date du naufrage : ΤΟΔΕ ΜΝΗΜΕΙΟΝ ΓΑΛΛΙΚΩΠΟΛΕΜΙΚΩ LA SUPERBE ΝΑΥΑΓΗΣΑΝΤΟΣ ΕΝ ΕΤΕΙ 1834 ΚΑΤΕΣΚΕΥΑΣΘΗ ΔΑΠΑΝΗ ΔΗΜΩ ΠΑΡΩ ΕΝ ΕΤΕΙ 1904 ΔΗΜΑΡΧΟΥΝΤΟΣ ΠΕΤΡΩ Κ ΜΠΑΩ ΝΟΜΑΡΧΟΥΝΤΟΣ Ν. Ε ΛΟΥ[…] * A LA MEMOIRE DES MARINS DE LA FREGATE (sic) FRANCAISE LA SUPERBE PERDUE CORPS ET BIENS A [CET ENDROIT EN] 1834 (sic). La face postérieure porte le nom de Nicéphore Kypreos, « par les soins et sous la responsabilité duquel le monument a été érigé », et l’indication que ce même Kypreos en a assuré une première restauration en 1920. A l’issue de l’inauguration, le gouvernement français exprime sa gratitude et décerne la médaille d’Honneur au gouverneur. Deux ans plus tard, en mai 1906, il envoie une délégation d’officiers, à bord du « Vautour », pour rendre les honneurs militaires sur le site. Le commandant Crassé, le nouveau gouverneur, Dimitri Kalogeropoulos, et le consul Kypreos, se rendent en barque à huit rameurs sur le lieu du naufrage, un récif baptisé Bergeronnette. On salue, on jette une gerbe, on évoque le courage des marins. Aujourd’hui, à la veille du 175e anniversaire de l’événement, le monument est près de disparaître. Le cap Delphini est rongé par les vagues et l’on dirait une dent à la racine cariée. Dans quelques semaines, la pyramide et les ossements des marins basculeront dans la mer. A moins que l’on ne se souvienne à temps que ces matelots ont épaulé la révolution grecque… Alain Desauvage (*) Ce [monument] en mémoire du vaisseau français La (sic) Superbe, qui a fait naufrage en 1834 (sic), a été érigé aux frais de la Commune de Paros en 1904, Petros K. Baos étant maire [et] N. (E)Lou(riotis) étant préfet.
Posted on: Tue, 23 Jul 2013 18:40:09 +0000

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