POLYPHEME (The Big Bang Now) EPISODE 19... Vendredi 11 avril - TopicsExpress



          

POLYPHEME (The Big Bang Now) EPISODE 19... Vendredi 11 avril 2014, 10 : 00 La soirée s’était terminée comme toujours, par une longue analyse politique des plus barbantes, tournant bien évidemment autour des événements que nous devions affronter. L’excuse de me carapater en douce, me fut fournie par Monia, se disant très fatiguée. Accompagnés par le regard scrutateur du Commandant, nous avons filés à l’anglaise, émettant un ouf de soulagement alors que nous entrions dans l’ascenseur. Je la reconduisais prestement jusqu’au-devant de la porte de sa cabine, prenant congé sans plus de forme, car nous étions bien trop préoccupés, pour que dure le plaisir de nous retrouver ensemble. L’ayant abandonnée à une nuit mouvementée, bercée par cette tempête rugissante, je m’empressais de rejoindre ma cabine, m’étendant tout habillé, sur l’unique couchette, m’allumant (la… je ne sais plus combien), une cigarette. Je pris la décision de ne point penser. Il m’arrivait souvent de préférer une bonne nuit de sommeil, en évitant de trop me creuser la tête, car en ces instants-là, je n’aboutissais à rien de bon… Je me déshabillais, rangeais convenablement mon uniforme dans le placard, et luttant une ultime fois contre le tangage et le roulis, je me mis au lit. Quelques secondes d’obscurité totale, puis je m’endormis profondément… Lorsque j’ouvris les yeux après une nuit sans rêve, il était 09 :30, et régnait un calme plat. D’un bons je me levais, ouvrant en grand le panneau de protection, et le hublot… Le ciel était encore obstrué de gros nuages noirs, strié par d’effrayants éclairs blancs. Il pleuvait dru, mais la tempête s’était plus ou moins calmée. Vite une douche, rasé de frais, un uniforme propre, et un ballot de linge, à déposer à la buanderie. J’avais soudoyé une midinette de la compagnie, lui attribuant une petite avance financière, pour qu’elle prenne soin de mes chiffons. Je ne faisais pas fausse route en pensant, qu’elle viendrait encaisser volontiers un supplément, dans ma cabine, à voir ses petits yeux coquins s’illuminer, lorsqu’elle me voyait. Bah ! pensais-je, je n’ai guère de temps à gaspiller au batifolage, en ce moment. Et puis… me revenait sans cesse le visage de Monia, alors que je ne ‘m’y attendais pas… Cela devenait une véritable obsession. Je me rendis d’un pas décidé prendre mon petit déjeuné, au Mess des Officiers. Sortant de ma cabine, je vis alors quatre fusiliers marins, escortant nos trois prisonniers, menottés, les ayant obligés à enfiler un bleu de Chine bleu marine. Le pseudo Commandant Yorganov me regarda fixement, m’adressant un bien faible sourire. _ Heps ! interpellais-je le second maître chef de section. _ Capitaine ! répondit-il se figeant. _ Où les conduisez-vous ? _ Cabine 388 A, Capitaine ! _ Très bien. Veillez à ce qu’ils aient tout, ce dont ils ont besoin. _ Nous n’avons reçu aucune consigne pour ce qui est… _ Vous venez d’en recevoir une, Maître, l’interrompis-je abruptement. _ A vos ordres Capitaine ! se figeât-il de nouveau. Franchement ? J’adorai les Marins. Il n’y a pas plus disciplinés sur terre… Euh ! Enfin ! Si l’on peut dire… Un sourire de satisfaction aux lèvres, j’entrais en conquérant dans le Mess. Personne !!! Oui, me dis-je. J’ai fait la grasse matinée, bien fait pour ma gueule ! Le préposé au service, me regarda comme s’il voyait E.T, et s’apprêtait assez bienveillant, à m’entendre lui demander le téléphone. _ Un café noir, avec un seul sucre. Un petit pain au lait, confiture, beurre, et si vous avez quelque chose qui ressemble à du Nutella, ce sera parfait, dit-je assez fort pour qu’il réagisse. _ De suite, capitaine répondit-il, tournant les talons. Mais c’est étrange. Je pensais, qu’ayant vu les brebis, et les chiens bergers, je ne tarderais pas longtemps, avant de voir le loup… Et le voici, qu’il montra son museau dans la coursive. Je sortais précipitamment, n’osant tout de même pas le siffler… _ Eh ? Capitaine Valmont ! Il se retourna, et aussitôt fronça les sourcils, avant que ses yeux ne se plissent. Je pouvais imaginer de nombreux points d’interrogation, se bousculant en cette boite crânienne. Mais aussi, un forte contrariété, à n’en point douter… _ Me feriez-vous l’honneur de prendre un café en ma compagnie, l’invitais-je, avec un sourire… des plus hypocrites… _ J’ai… J’ai un travail à accomplir. _ Bah, bah, bah ! Vous n’avez rien qui presse, à cet étage, Capitaine Valmont, répondis-je d’un ton badin, m’avançant à sa rencontre. Je le pris amicalement par les épaules, faisant un sourire aux deux officiers de passerelle, qui tout en bavardant, se rendaient sans nul doute prendre leur quart. _ Vous ne comprenez pas bien, Colonel, tenta de se défendre ce pauvre Valmont. _ J’ose espérer que vous n’alliez pas de ce pas pressé, à la cabine 388A ? persifflais-je entre mes dents serrées… _ Euh ! J’allais juste voir, si les consignes ont bien été respectées, Colonel. Personne dans la coursive… Je m’arrêtais me tenant devant lui, posant mes deux mains sur ses épaules. _ Ecoutez-moi bien, car je ne vous le redirais pas deux fois, Valmont… Je vais placer deux de mes hommes, devant cette cabine, avec pour consigne de tirer à vue, sur tous ceux, que je n’aurais pas personnellement autorisés, de s’en approcher. Seraient-ils Amiraux ! J’ai une semaine, qui me fut accordée par le Commandant. Passé ce délai, je tiens à vous informer également, que j’assisterai à tous les interrogatoires que vous jugerez bon d’instruire. Est-ce que j’ai l’avantage d’être clair, Capitaine Valmont ? Ici, vous pouvez remiser votre seringue de Thiopental de Sodium, additionné d’un sérum au LSD… Nous obtiendrons ou non, l’entière coopération des prisonniers. Mais sous mon Commandement, personne, et je dis bien, personne, n’usera, et n’abusera de ces procédés. Répondez, par … « A vos ordres, Colonel »… Il ravala très péniblement sa salive, ses yeux me faisant songer à de la lave incandescente, s’écoulant des pentes du Vésuve… Il prit une profonde inspiration, avant de répondre : _ A vos ordres, Colonel. J’en réfèrerai à l’Amiral… _ Essayez le Pape, parait-il, qu’il serait très conciliant, lorsqu’il n’oublie pas ses appareils acoustiques…Il est sourd comme un pot le pauvre… Vous allez me dire, que c’est apaisant, lorsqu’au Vatican, ils font sonner à tue-tête, les grandes cloches… Ne me faites jamais plus vous les sonner, Valmont… Je ne suis pas connu, comme étant très conciliant… Alors ? Ce café ? C’est une invitation de bon cœur, vous savez ? Histoire de resserrer les liens, car ils sont un peu lâches, ne le voyez-vous pas ainsi ? Il me saluât de façon réglementaire, tournant les talons, sans prononcer un seul mot. Je venais de me payer une sacrée gaufre… Eh bien, pensais-je, accompagnons-la d’un bon café…
Posted on: Tue, 19 Nov 2013 18:46:41 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015