QUAND LES MOTS CHALOUPENT… La naissance jumelle des surprises à répétition sous la plume qui titille le torse des muses courbatues de fatigue dans la chaise d’un écrivain qui veille pour écrire, et depuis l’avant-veille du jour-j. Il faut avoir fort niquer la muse pour qu’elle se mette à vous faire et par d’heureuses surprises, des bébés-mots et des bébés-phrases qui snobent tout le monde comme des enfants nés de ces étreintes préconjugales et qui s’annoncent, inopinément dirait-on, parfois quatre mois après les hyménées. Certains, de bien malins esprits ceux-là, par la légère enflure du ventre de l’épousée qu’ils ont sans doute tâtée sous toutes les coutures avant le jour-j de la nuit des noces, et probablement en cachette, savent et de science bien plus que moins certaine, que c’est dans la demi-obscurité d’une chambre, tapis dans le profond sillon, à la baisure des pages et parmi la lumière relancée des bougies ou de ces langues flamboyantes qui lèchent les âtres à en donner le tournis aux mieux nantis des ramoneurs, que c’est dans ces moments d’insomnies-là, dans l’enfance du jour, que se forgent – et, esprits mal tournés, j’espère que nous entendons bien la même chose, - les soudaines apparitions, mais répétitives, des bons mots et des phrases qui tournicotent leurs rondeurs jumelles et bien balancées, telle Andrea Soares dite «la femme pastèque», devant la lèvre humide et l’œil exorbité, pendus comme des interlignes, dans cet espace funambule qui vous laisse sans mot.
Posted on: Mon, 02 Sep 2013 18:53:38 +0000
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