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-Prenonsl exemple sur le racisme : on dites : < comment considérer le raciste qui dit Les noirs cest tous des cons... sauf toi, mais tes mon pote!!... nest-ce pas se mentir à soi-même, dire une chose et son contraire? et pourtant être convaincu des 2 affirmations > Le menteur est celui qui dit un discours contraire à la vérité dans le but de tromper. Il a pour intention de cacher ce qu’il sait être vrai, et tente de faire passer pour vrai ce qu’il sait faux. Je ne peux donc être un menteur que si je sais que ce que j’essaie de faire croire à l’autre est faux. Si je crois que ce que je dis est vrai, je ne suis plus un menteur, mais je fais une simple erreur. Prenons votre exemple. Si je dis que < tous les noirs sont des cons… sauf toi mon pote ! > Je suis un menteur, si je ne pense pas ce que je dis quand je m’adresse à mon pote. En conséquence, je suis un menteur vis-à-vis de mon pote, et non vis-à-vis de moi, puisque je ne crois pas à ce que je dis, je ne pense pas que mon pote n’est pas un con, je pense le contraire, je suis donc un menteur pour mon pote et non pour moi-même. C’est mon pote qui est la victime de mon mensonge, et non moi qui suis victime de mon propre mensonge, puisque c’est à mon pote que je m’adresse, et non à moi, vous saisissez ? Vous partez du principe que celui qui dit à son pote qu’il n’est pas un con, alors que son pote est noir, et qu’il dit auparavant que tous les noirs sont cons, vous pensez, que cet individu, est convaincu de la vérité de ces deux affirmations, à savoir : 1-Que tous les noirs sont des cons 2-Que son pote n’est pas un con, alors qu’il est noir, et qu’il dit que tous les noirs sont des cons. Si cet individu, qui n’aime pas les noirs, est convaincus des deux affirmations, qui pourtant sont contraires, s’il est convaincu que ces deux assertions sont vrais, il ne ment, ni à lui, ni à lui-même, puisqu’il n’a aucune intention de trompé l’autre et encore moins lui-même, il fait juste une erreur de jugement. Pour que son discours soit cohérent, et non contradictoire, il aurait fallu qu’il dise : « Tous les noirs ne sont pas des cons. Puisque, toi mon pote, qui es noir, tu n’es pas un con. Alors, à la vérité, je ne pense pas que tous les noirs sont des cons puisque je ne pense pas que tu es con, toi, mon noir de pote. » Voilà la contradiction levée ici dans son propos. Et on voit bien par là qu’il ne ment, ni à son pote, ni à lui-même, puisqu’il est convaincu de la véracité de ce qu’il dit, mais qu’il fait juste une erreur de jugement. Il n’a pas compris que ces deux discours étaient contradictoires. Imaginons maintenant le cas contraire. Imaginons qu’il dise cela dans le but de trompé son ami, et qu’au fond, il pense sincèrement que tous les noirs sont des cons. Cela voudrait dire qu’il pense aussi, avec la plus grande sincérité, que son pote, qui est noir, est vraiment un con, lui aussi. Cela voudrait dire, qu’il n’est pas convaincu de ce qu’il dit. Il n’est pas en train de croire que c’est vrai, quand il dit que son pote n’est pas un con, il pense que c’est faux. Il n’est pas convaincu que son pote ne soit pas un con, puisqu’il pense que tous les noirs sont des cons et que son pote, le noir, est con lui aussi. Ce dont il est convaincu, c’est que son pote est con, puisqu’il pense que tous les noirs sont cons. Par-là, on voit bien qu’il ne se ment pas à lui-même, puisqu’il ne croit pas que son pote n’est pas un con. Il ment à son pote le noir. La vérité il la garde pour lui, à savoir « tous les noirs sont cons, même mon noir de pote », mais il déclare autre chose à son pote « tous les noirs sont cons, sauf toi mon pote ». C’est un mensonge pour son pote, non pour lui, puisqu’il ne croit pas à ce qu’il vient de dire à son pote, comprenez-vous ? Le menteur, ne peut être un menteur uniquement s’il sait qu’il ment, s’il garde la vérité pour lui, et qu’il dise quelque chose de contraire à la vérité, à un autre. Pour se mentir à soi-même, ou être le menteur de moi-même, il faudrait que je garde la vérité pour moi, en être pleinement conscient de cette vérité que je garde pour moi, et que, d’un autre côté, je me dise la vérité. Pour reprendre l’exemple du raciste, pour que celui-ci se mente à lui-même, il faudrait qu’il croit vraiment 1-que tous les noirs soient des cons, qu’il croit vraiment 2-que son pote ne soit pas un con, qu’il croit vraiment 3-que son pote soit un con, et qu’il croit vraiment 4-que tous les noirs ne soient pas des cons. Il faudrait qu’il pense et soutienne tout cela en même temps. Ce qui est absolument impossible et irrationnel. S’il se ment à lui-même, il ment quand il dit que tous les noirs sont des cons, puisque pour lui son pote n’est pas un con alors qu’il est noir. S’il se ment à lui-même, il ment quand il dit que son pote n’est pas un con, puisqu’il pense que tous les noirs sont des cons. S’il se ment à lui-même, il ment quand il pense que son pote est un con, puisqu’il dit que son pote n’est pas un con, et s’il se ment à lui-même, il ment encore quand il pense que tous les noirs ne sont pas des cons, puisqu’il dit à son pote qu’il n’est pas con. Tout cela il doit le penser et le prendre pour vrai dans un temps simultané. En résumé, il s’auto-détruirait lui-même, il deviendrait littéralement fou, car une telle pensée est insoutenable et impossible. On ne peut, ni penser ni dire une chose et son contraire et les prendre pour vrai en même temps. La seule solution qui reste alors, c’est qu’il fait des erreurs de jugement. Il ignore le sens et la portée de ce qu’il dit et il se croit sincère dans ce qu’il dit à chaque fois, à savoir « que tous les noirs sont des cons », cela il le pense vraiment, et que, d’un autre côté, que son pote, malgré qu’il soit noir, n’est pas un con. Il ne comprend pas la contradiction dans ce qu’il dit, il ne le dit pas dans le but de trompé son ami, ou s’il le dit dans le but de trompé son ami, il ne peut pas être convaincu de la véracité de ce qu’il dit à son pote. Croire à la vérité exclu de croire au mensonge, et vice versa. Si vous n’avez toujours pas compris, je ne sais pas si je pourrais être plus clair que cela, mais ce qui est évident, dans ce que nous venons de voir, et avec toute la bonne volonté du monde, c’est qu’il est totalement et absolument impossible de se mentir à soi-même.