13h 15 juillet 1983, montagnes noires région Bretagne. Du haut du - TopicsExpress



          

13h 15 juillet 1983, montagnes noires région Bretagne. Du haut du Menez Hom, les regards des touristes se tournent vers le bruit lancinant qui hache l’air de son flap flap répétitif. Un hélicoptère Puma transport de troupe de l’armée française approche de la seconde colline éloignée de 800m, le petit Menez. Avant même de toucher le sol une douzaine de diables verts jaillissent de la carlingue. Averse de militaire en plein mois de juillet et face aux spectateurs qui se taisent muets de surprise. Des pros, ça se voit tout de suite, ça gicle comme un seul homme. Ca cavale dans les broussailles, chargé comme des bourricots l’arme tendue vers un possible ennemi. De loin on les observe se positionner sur une ligne face à la colline, pas un mot, juste par geste. La mécanique est bien huilée. Au point de chute, deux silhouettes debout et une autre allongée. Le caporal chef KAFOVALU vient de se fouler la cheville en sautant. Il faut dire que c’est un beau spécimen de tahitien croisé avec une armoire normande. C’est l’homme de base, le plus grand et le plus balaise du groupe, celui qui s’affiche à la tête de la section pendant les défilés, 75 kg sans compter le sac, l’arme et le reste du matériel. D’en face, les touristes aperçoivent l’un des deux hommes valides se pencher vers le blessé et le charger à la façon des pompiers en travers de ses épaules. Le porteur pointe de la main la colline aux visiteurs et le groupe se met en mouvement. Ca bondit, ça progresse et ça en rajoute. Il faut dire que les guerriers ont aperçu quelques jolies minettes dans le groupe qui les observe. Du coup c’est apocalypse now, Rambo 1, 2,3 et 4 la 317ème section. Il manque juste un appui aérien et le napalm qui illumine le paysage. Pendant se temps là, le Lieutenant et son chargement humain avancent en égrenant des ordres dans le combiné radio. Au bout du câble reliant le micro au poste ANPRC10, il y a celui que l’on nome le radio. Il suit le lieutenant comme son ombre, comme tenu en laisse par le fil. Les ordres claquent nets, précis, professionnels, militaires. Sauf que la radio est éteinte, c’est juste pour la frime. Y a cette putain de colline à environ 800m avec une dénivelée d’au moins 200m à grimper et le gros tas de bidoche posé sur l’officier. Le lieutenant lui est à peine plus épais qu’un sandwiche SNCF. Mais ça monte à l’arrache pour le plus grand plaisir du public. C’est tout juste si ces dames ne tombent pas en pamoison à l’arrivée de la horde guerrière. ET les beaux jeunes males en rajoutent, au grand désespoir de la gente masculine bedonnante et suante qui les admirent. Coup d’épaule, le fardeau choit sans une plainte sans un mot. L’air dégagé le meneur aboie ses derniers ordres. Le spectacle est grandiose. Les visages des soldats sont impassibles, hermétiques, durs et beaux à la fois. Ah ! Tient, il manque plus que la Marseillaise. Du coup Ernest explique avec fierté à Germaine que c’est à ça que servent ses impôts. Il a la larme d’émotion notre Ernest. Tient pour un peu il nous sortirait un vieux béret mité. Je crois même que pour faire bonne mesure et finir de me la jouer Marlon Brando, j’ai allumé une troupe pour fêter mon exploit et rendu le combiné inutile à mon radio. J’aurais bien signé un ou deux autographes sur la lancée. 11h17, Juin 2014 en haut des 20 marches qui rejoignent l’appartement. Putain avec mes deux sacs à provision, j’ai l’impression que je vais crever en arrivant en haut. J’ai raté un truc ? A quel moment ça a commencé à déconner ? Pute vierge ! Ca coûte cher un ascenseur ? Une grue ? Un palan ? Quelqu’un a de l’oxygène ?
Posted on: Sat, 29 Jun 2013 00:11:05 +0000

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