2e leçon d’archi : plein / vide La maison que vous habitez est - TopicsExpress



          

2e leçon d’archi : plein / vide La maison que vous habitez est bâtie à l’aide de divers éléments constructifs, soit verticaux (murs et piliers), soit horizontaux (poutres et planchers), éléments qui constituent les matériaux de l’architecture. L’architecte de votre maison, en posant ces divers éléments matériels pleins, a donné vie aux vides (les espaces) qu’il a articulés les uns aux autres par l’intermédiaire d’autres éléments de vide : les portes, les fenêtres, les espaces intermédiaires, les relations qui sont en fait des trous dans la matière. Ce qui vous importe à vous, l’habitant de cette maison, ce ne sont pas les pleins (les éléments en "positif") mais les vides (les éléments en "négatif"), c’est-à-dire ces espaces dans lesquels vous vivez et qui sont en fait les parties de la maison que le constructeur n’a pas construites (par opposition aux éléments constructifs qu’il a directement façonnés). Les espaces, les vides sont en effet les véritables objets de l’architecture qui se révèle être comme un jeu dont la règle est de concevoir en positif les éléments "négatifs", mais de les mettre en forme en n’ayant recours qu’aux seuls éléments pleins, éléments "positifs" conçus en fait en négatif. C’est un peu comme écrire une page de texte en noircissant le fond de manière à laisser apparaître les lettres en blanc Leçon de la 2ème leçon Ce jeu met en évidence le rapport ambigu entre plein et vide, entre positif et négatif, entre matière et relation, entre objet de préoccupation et moyen de réalisation. L’essentiel de la maison n’est pas là où l’on croit ; il n’est pas dans ses éléments physiques. Ce sont les relations entre pleins et vides, les jeux des négatifs et des positifs, des ombres et des lumières, qui font sa qualité, que vient animer l’esprit de ses habitants. L’esprit du lieu réside dans une dimension difficile à cerner, qui se situe bien au-delà de la fonctionnalité et qui, pourtant, doit être considérée au moment de la dessiner. Mais notre civilisation ignore ce qu’est cette présence du vide, comme si celui-ci était une absence totale de tout. Digression 1 Newton a conçu une représentation du monde fondée sur les objets (les pommes !) que sont les corps célestes ; c’est une conception du monde dont le vide est absent, sauf à titre de distance entre deux corps-objets. Ceux-ci, rattachés par des lois mécaniques simples, constituent pour lui le matériau de base, la matière fondamentale constitutive de l’univers, à l’image de l’atome, qui est, lui aussi, image de l’univers. La force de gravitation n’existe que par rapport à ces corps, c’est-à-dire que la relation leur est subordonnée ; elle est d’ailleurs proportionnelle à leur masse. Cette force est certes condition nécessaire pour que le système subsiste, mais elle n’est en fait que le ciment qui assure la cohésion. Cette conception du cosmos, même si elle admet le mouvement répétitif (cyclique simple), présente une image statique d’un univers immobile, qui ne subit pratiquement aucun changement (par contraste voir la relativité d’Einstein). Le physicien Brian Swimme, dans son livre "The Universe is a green Dragon", inverse cette représentation et met au centre de l’univers la force de gravitation, qui est force d’attraction, force d’union et de création, qui est l’inspiration de l’univers. La relation devient prioritaire et c’est l’énergie (orientée ainsi par l’esprit) qui génère de la sorte un univers en mouvement, pris dans une évolution vers un but que nous percevons intuitivement même si nous ne parvenons pas à le cerner. Il est vital, aujourd’hui, de refaire l’apprentissage de cette nouvelle manière de voir, de redécouvrir une vision du monde fondée sur les relations, animées par le mouvement d’une évolution créatrice. Cette conception d’un monde orienté vers un but spirituel est d’ailleurs soutenue par un nombre croissant de scientifiques (voir Capra). Digression 2 La matière est composée d’atomes qui ne sont constitués que de vide à l’exception d’une infime partie de matière presque insignifiante (noyau et électrons) qui est en quantité tellement infime que cette matière - surtout l’électron (par sa vitesse) - constitue davantage une probabilité qu’une réalité. Cette vision est à l’inverse de celle de Newton : l’énergie, la relation prime sur une matière presque absente. Pourtant nos sens perçoivent la matière comme un corps compact car ils ne peuvent la pénétrer, à l’image d’une guêpe qui se heurte contre une vitre : le monde au-delà de la vitre existe bel et bien ; il est en mouvement et change sans cesse, mais nous ne pouvons le toucher ni percevoir ce mouvement en le palpant. Nos sens nous habituent à des perceptions trompeuses qui leur sont propres. A notre esprit de savoir rétablir la vérité.
Posted on: Wed, 24 Jul 2013 21:20:08 +0000

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