A tous ceux qui étaient aussi à Rodilhan le 27 octobre, si vous - TopicsExpress



          

A tous ceux qui étaient aussi à Rodilhan le 27 octobre, si vous êtes désespérés ce soir, lisez cela ;-) ... Chacun aura une vision différente de ce témoignage de psychopathe consanguin mais moi je prends cela positivement... Regardez comme ils nous craignent! Continuons à nous battre plus que jamais! Dimanche, 27 octobre 2013, j’étais à Rodilhan en compagnie damis. Je crois utile de rapporter ce que nous y avons vu et vécu. Venant de Toulouse, non pas incités par lattrait taurin des manifestations programmées mais surtout par devoir de solidarité aficionada. nous y sommes arrivés, Dominique Valmary et moi, vers 11 h, un peu tendus, parce que nous étions en retard pour la tienta-concours d’écoles taurines prévue pour 10h30. Première déconvenue, tous les accès aux arènes étaient bloqués. La manifestation interdite ou pas[1] avait bien lieu. Chaque voie pénétrant vers les arènes était barrée, d’abord par un cordon de manifestants hurleurs et insulteurs puis pas un deuxième, plus solide, de gendarmes armés de pied en cap et intraitables. Nous découvrions que le périmètre de sécurité paraissait solidement établi et qu’il était infranchissable. Dialogue : - Nous voudrions, s’il vous plaît accéder aux arènes pour assister au spectacle qui y est donné. - Avez-vous vos billets ? - Non, nous venons de Toulouse, nous les achèterons aux arènes. - Il n’y a plus de billets - Mais … - Il ne vous reste qu’à retourner chez vous. Trois tentatives consécutives auprès de militaires différents reçurent de fins de non-recevoir identiques. Nous prenons le parti d’attendre et d’observer, sachant que pour le festival de 15 h des amis nîmois, Charles Crépin et Éric Pujante, viendraient nous rejoindre et nous procureraient des places. Nous nous postons, aux abords d’un rondpoint, près du QG des anti-taurins où stationne leur véhicule utilitaires. Son toit sert d’estrade à leurs orateurs. La petite voiture rouge sang du sieur Garrigues est ostensiblement garée en situation non réglementaire à lentrée du rondpoint. Nous observons paisiblement le manège des troupes terroristes hérissées de pancartes et de calicots. Elles sont pour l’instant organisées par petits groupes très mobiles. Nous avons l’occasion de discuter avec des habitants du village qui souffrent du désagrément de vivre à l’extérieur du périmètre protégé. Ils sont particulièrement mécontents. Obligés de franchir les barrages pour aller acheter leur pain, ils ne peuvent pas passer sans présenter leur carte d’identité. Il est aux environs de midi et demi quand les anti-taurins se rassemblent et courent tous dans la même direction vers l’avenue de Canale, seule voie imposée par le dispositif des forces de l’ordre pour se rendre aux arènes. Que se passe-t-il ? Nous le comprendrons un peu plus tard quand, à notre tour, nous atteindrons cette avenue. Surprise ! Elle n’est plus barrée par les gendarmes. Ils se sont repliés laissant la voie libre jusqu’au dernier barrage constitué de ces hautes barrières habituellement destinées à canaliser abrivados et bandidos, érigées tout près des arènes. Bien entendu, c’est là que les manifestants, au nombre de 400 à 500, se sont regroupés. Ou bien le leader du CRAC a négocié avec les forces de l’ordre, donc avec le Préfet, un libre accès de ses troupes à l’intérieur du périmètre de sécurité, ou bien, hypothèse vraisemblale, il s’agit d’un repli stratégique, les forces de l’ordre ayant mesuré l’importance en nombre de leurs adversaires ont préféré les réunir dans un endroit unique. Il en résulte que l’approche des arènes constitue pour les aficionados une véritable épreuve. Nous sommes copieusement nargués, insultés, quelquefois bousculés… C’est là que certains subiront de véritables sévices. Assourdissements par hurlements de trompes et de sirènes à proximité des oreilles, claquements de pétards dont certains explosent en projetant des jets d’encre — une jeune femme en a eu son corsage parfaitement constellé — jets de liquides colorés et visqueux, tout pour nous faire perdre notre calme que pourtant personne n’a perdu. Il m’a été rapporté qu’au cours de ce cheminement mouvementé, un paisible aficionado relativement âgé, bousculé et secoué, a perdu ses lunettes de vue. Elles ont été piétinées et brisées. Nombre d’aficionados, pourtant muni de leurs billets, n’ont pu parvenir à accéder aux arènes bien que le paseillo ait été retardé de 20 minutes. Le dernier barrage franchi, pour nous avec difficulté mais franchi, notre première vision fut celle de Maître Emmanuel Durand, avocat de l’Observatoire et qui devait présider la course, recouvert de peinture rouge. Au cours de la traversée maudite, Il avait été pris à parti, lui aussi, non parce qu’il avait été reconnu, mais parce que sa cravate, crime inexpiable, était décorée de thèmes taurins. Il avait été assourdi par des cornes de brume près de se oreilles, puis secoué, puis un pot de liquide rouge et visqueux avait été renversé au-dessus de sa tête. Les gendarmes dispersés ici ou là avaient mis pas mal de temps à le dégager et à l’accompagner à l’abri. Une fois atteint ce havre de paix que constitue l’abord immédiat des arènes, nous nous congratulons d’y être parvenus indemnes et nous nous racontons nos expériences réciproques. C’est alors que nous voyons un jeune home titubant et nauséeux soutenu par deux sauveteurs impromptus qui le conduisent vers l’infirmerie. Nous apprenons qu’un pétard lancé dans sa direction a explosé près de son oreille, lui occasionnant un violent traumatisme sonore. Nous apercevons d’autre part le jeune novillero colombien(venezuelien,ndlr) Santiago Sanchez Mejia suffocant, visage tuméfié, yeux rougis. Un méchant manifestant l’a atteint d’un jet de bombe lacrymogène à bout portant. Ça lui vaudra les honneurs du 20h de France II : Avant d’entrer dans les arènes, je reviens vers la barrière nous séparant des terroristes pour constater qu’ils nous tiennent prisonniers. Impossible de sortir. En effet, je rencontre Mme Brigitte Dubois, Présidente du Centre de Tauromachie de Nîmes, accompagnée de trois jeunes toreritos espagnols et de leur chauffeur. Ils avaient participé au concours du matin et devaient regagner Barcelone tout de suite après. À leur arrivée matinale, le parking des arènes où ils avaient garé leur véhicule se situait à l’intérieur du périmètre de sécurité mais il était maintenant livré aux vandales, devenu un lieu d’affrontement où des véhicules sont endommagés, pneus crevés, vitres cassées. Le porte-parole des forces de l’ordre avait fait savoir à Mme Dubois que si les jeunes sortaient avec leurs instruments de travail, capes, muletas, épées, ils allaient exciter les hordes débiles et que leur sécurité ne pouvait être assurée. Je sais qu’ils ont dû attendre plusieurs heures avant d’être enfin libérés. Ayant pris place sur les gradins, nous sommes surpris de voir le bien connu Jean-Pierre Isaïa offrir aux spectateurs ses paquets de chouchous. Nous apprenons que son camion, lui aussi dans le parking maudit, a été vandalisé, que ses pneus ont été crevés et qu’il a été tagué. Jean-Pierre Isaïa a été lui-même pris à parti et physiquement maltraité au même endroit. Il a fallu que des gendarmes parviennent, non sans mal, à le dégager. Une image, rapportée par Midi Libre, de son sauvetage C’est dans un élan de réaction empathique envers le public que, sinistré, humilié, empêché de travailler, il distribuait gratuitement le peu de marchandise qu’il avait pu sauver. Les anti-taurins sont décidemment devenus les maîtres du jeu. Ils ont interdit l’entrée des arènes aux musiciens. Moment d’émotion, public unanime, tous debout durant le paseillo, nous chanterons Carmen. Ensuite, un fond sonore continu est entretenu par des sifflets, des sirènes, des pétards, des hurlements, des insultes ... Vers la fin du spectacle, nuages de fumigènes, bruits de bagarres, les hors-la-loi sont enfin repoussés. Quand, après nous être désaltérés en continuant à échanger nos impressions, une heure après la fin de la course, nous refranchirons enfin les grilles, nous retrouvons nos adversaires constitués en petites meutes hurlantes qui s’appliquent à nous insulter. Certains s’approchent à quelques centimètres de nous pour nous traiter d’assassins et de dégénérés, ils espèrent nos réactions qui ne viennent pas. Nous assistons à une petite scène qui permet de bien comprendre leur tactique. Un couple d’aficionados cherchant à les fuir s’engage dans une sorte d’impasse déserte poursuivi par deux femmes hurlantes, détachées de leurs compagnons quand l’un d’eux leurs crie : « Non ! Revenez, il n’y a plus de témoins. » Ils avaient éteint leurs appareils, c’était la fin de leur exhibition. Nous sommes sauvés par le gong ! Nous avons le plaisir, juste avant de quitter Rodilhan, de voir ses habitants excédés insulter les manifestants lors de leur départ. J’ai appris que Madame le Procureur de la République de Nîmes était sur les lieux. Il est à espérer que l’intensité des provocations dont les manifestants ont fait preuve tout au long de la journée lui permettra une meilleure appréciation des incidents de Rodilhan 2011. Après Rion des Landes et Rodilhan, Jean-Pierre Garrigues est allé trop loin. Ces manifestations ne peuvent plus être tolérées parce que nous vivons encore dans un état démocratique et que les lois de la République s’imposent à tous. Au cours de ces dernières 24 h, une dissolution du CRAC vient d’être évoquée mais je n’y crois pas trop. Nous aurons encore à subir, surtout ne capitulons jamais.
Posted on: Sat, 16 Nov 2013 19:45:06 +0000

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