ABC DES QUESTIONNAIRES À CHOIX MULTIPLES - QCM Les questionnaires - TopicsExpress



          

ABC DES QUESTIONNAIRES À CHOIX MULTIPLES - QCM Les questionnaires à choix multiples ont mauvaise réputation en milieu universitaire bien qu’ils soient très utilisés dans certains domaines comme la formation médicale. Leur commodité de correction les rend attractifs mais ils ne mesureraient que des connaissances élémentaires. Qu’en est-il vraiment ? Après avoir fait un tour approfondi de la question, nous y avons trouvé suffisamment d’intérêt et de bonnes pratiques pour en faire profiter tout enseignant qui souhaite optimiser ses tests et examen avec de grands effectifs d’étudiants. 1. ARGUMENTS Le principal avantage d’un QCM est de permettre une correction rapide et objective. En prenant quelques précautions, vous pouvez en automatiser la correction avec un lecteur optique (c’est une prestation du CRAFT). La correction dans ce cas ne dépend plus d’un correcteur et n’est plus entachée des biais liés à l’image de l’étudiant. Le grand nombre de questions teste les étudiants sur un large éventail de sujet et améliore la mesure de leur réelle compétence. En gérant les QCM dans un tableur, il est facile de les valider par une analyse des réponses au plan de la difficulté, du pouvoir discriminant et de la pertinence. Il est également plus aisé de préparer une série de questions pour créer un test intermédiaire ou une épreuve d’examen. Bien que cela soit plus difficile, vous pouvez rédiger des questions permettant de mesurer des habiletés intellectuelles de haut niveau des étudiants. 2. CONCEPTION fixer les conditions de passage du test (avec ou sans documentation, calculatrice, laptop...) fixer la durée de l’épreuve (une contrainte de temps met mieux en évidence les différences de performance des étudiants mais favorise les réponses au hasard si elle est trop élevée) prévoir en moyenne 3-5 minutes pour répondre à une question répartir les questions sur les différents sujets du cours formuler les questions de manière à vérifier si les étudiants ont atteint les objectifs de formation visés répartir les questions sur les différents niveaux de compétences attendus : mémorisation, compréhension, application, analyse, synthèse, jugement... favoriser les questions qui font appel à la réflexion produire des séries équivalentes en changeant l’ordre des questions et/ou des réponses pour éviter la triche de proximité ne pas oublier l’identification de l’étudiant et le rappel du règlement pour prévenir la triche éditer le questionnaire dans le logiciel du lecteur optique pour automatiser la saisie 3. FORMULATION rédiger les questions dans un style simple, clair, précis, sans ambiguïté, sans négation (comme pour tout examen...) éviter les termes générateurs d’ambiguïté tels que : certains, quelques, généralement, fréquemment... inclure dans la question toutes les informations nécessaires à y répondre (en vous méfiant des présupposés) aborder un seul problème par question formuler des questions indépendantes (ni cascade, ni tiroir) éviter de prendre en défaut les étudiants sur des détails pièges ou des exceptions privilégier les questions qui relient des notions, interprètent des données, intègrent différents éléments, prévoient des conséquences, confrontent des points du vues, se posent dans la profession pour chaque question, formuler 4 à 7 réponses possibles (un trop petit nombre de réponses possibles favorise les bonnes réponses dues au hasard) éviter les réponses de type vrai-faux car la plupart des énoncés ne sont pas totalement vrais ni totalement faux les bonnes réponses doivent être irréfutables ABC DES QUESTIONNAIRES À CHOIX MULTIPLES - QCM une mauvaise réponse (leurre) est d’autant meilleure qu’elle est plausible mais incontestablement fausse puiser dans des résultats d’examens antérieurs et dans les remarques et questions des étudiants pendant l’enseignement, des exemples de mauvaises réponses (erreurs fréquentes, préconceptions erronées) le nombre de bonnes réponses à une question gagne à être indéterminé et variable (de zéro à plusieurs) vous pouvez aussi demander d’indiquer quelle est la meilleure réponse ou au contraire qu’elles sont les réponses erronées mais il faudra le faire de manière bien explicite pour réduire le risque de confusion vous pouvez aussi soumettre deux colonnes des propositions de notions de natures différentes à apparier rédiger les bonnes et les mauvaises réponses à l’identique en ce qui concerne le style, la longueur, la précision des termes utilisés veiller à éviter tout indice qui permettrait d’identifier une bonne réponse (en particulier la reprise d’un terme, d’un aspect grammatical tel que féminin-masculin ou singulier-pluriel ou autre de la question) disposer dans un ordre aléatoire (ou alphabétique) les bonnes et les mauvaises réponses assurer que les réponses soient indépendantes 4. PRÉPARATION DE LA CORRECTION fixer le code de correction et la pondération éventuelle entre les différentes réponses justes et les différentes questions fixer si les calculs additionnels font partie de l’épreuve, figurent sur le test ou sur une page annexe et si oui, comment seront-ils utilisés 5. VALIDATION Un QCM est rarement bon du premier coup mais on y arrive par amélioration progressive en pratiquant comme ciaprès : analyser la fréquence des scores aux différentes réponses des différentes questions - les mauvais leurres sont ceux qui n’auront jamais été cochés - les analyses de moyenne, médiane, écart-types permettent d’apprécier le degré de maîtrise de la notion par les étudiants calculer un indice de difficulté d’une question en faisant le quotient des réponses justes par le nombre de réponses - vous pouvez améliorer la sélectivité d’un QCM en éliminant/reformulant les questions ayant obtenu un indice de difficulté trop faible ou trop grand - une question ayant un indice de difficulté de 0,5 est considérée comme bien discriminante mais il reste à confirmer si ce sont les meilleurs étudiants qui en ont donné les bonnes réponses une bonne pratique consiste à créer deux groupes de répondants : le 25% ayant obtenu les meilleurs scores à l’ensemble du QCM et le 25% les plus faibles - cela permet de calculer l’indice de discrimination d’une question : ID = (nombre de réponses justes du groupe des meilleurs moins nombre de réponses justes du groupe des faibles) divisé par le nombre correspondant à 25% des étudiants. Ce chiffre est compris entre -1 et +1. - tout indice de discrimination inférieur à 0,5 rend suspect la pertinence de la question ! 6. EXEMPLES ET RÉFÉRENCES SUR LES QCM : tecfa.unige.ch/~roiron/staf2x/qcm.htm sup.ups-tlse.fr/pedagogie/dispositifs/qec.htm web.uct.ac.za/projects/cbe/mcqman/mcqcont.html greco.grenet.fr/webgreco/documents/dossier_greco_qcm.pdf mission-laique.asso.fr/pedagogie/pdf/math58/AM58_p15.pdf novembre 2006 Jean-Louis Ricci
Posted on: Wed, 24 Jul 2013 18:37:00 +0000

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