ABDOULAYE MAMADOU GUISSE, S.G DU MOUVEMENT CULTUREL POUR LE SALUT - TopicsExpress



          

ABDOULAYE MAMADOU GUISSE, S.G DU MOUVEMENT CULTUREL POUR LE SALUT DU SENEGAL /FULLA ak FAYDA «Macky est devenu le directeur de campagne de Karim pour 2017» Avec la décision de reporter les élections ou de les décaler, Macky Sall est en train de donner aux Sénégalais la plus belle preuve qu’il ne respectera pas la promesse de faire un mandat de cinq ans ? c’est la conviction de Abdoulaye Guissé secrétaire général du Mouvement culturel pour le salut du Sénégal. Opposant radical au régime en place, cet acteur du monde culturel, estime qu’avec Macky Sall, le Sénégal va à la dérive. Parce que dit-il, l’actuel président a pris tous les défauts de Wade sans avoir ses qualités. Wal Fadjri : L’acte III de la décentralisation fait débat au sein de la classe politique avec le report des élections locales. Les arguments du chef de l’Etat vous ont-ils convaincu ? Abdoulaye GUISSE : Sur cette question de l’acte III de la décentralisation, elle devrait émaner de la commission de la réforme des institutions dirigée par Amadou Mokhtar Mbow et non du président Macky Sall. Aujourd’hui, ce que le président Sall doit savoir, c’est que toutes les réformes qui doivent être nécessaires doivent émaner des conclusions des Assises nationales. Vous le soupçonnez donc d’avoir des calculs politiques Ce sont des calculs politiques qui sont derrière ces concertations sur l’acte III de la décentralisation. L’objectif, c’est juste le report des élections. Et nous dénonçons avec véhémence cette transgression du calendrier républicain et du protocole de la Cedeao, interdisant tout report à six mois des élections, à moins quil y ait un consensus au niveau de la classe politique.Le Mcss / Fulla ak Fayda dénonce labsence de consensus sur le report des élections locales et condamne la procédure cavalière des autorités. Cette volonté manifeste de torpiller les règles du jeu politique par des ruses et des manoeuvres ne saurait prospérer. Le chef de l’Etat n’a-t-il pas raison de dire que c’est lui qui est élu et qu’en tant que tel il a le droit de réfléchir d’abord puis proposer ensuite le fruit de ses réflexions ? Macky SALL est nostalgique de Wade. Il est toujours dans la même dynamique que Me Wade. C’est-à-dire repousser des élections, utiliser le «moi». L’usage abusif du «moi» est une crise d’autorité. Macky Sall en réalité, ce n’est pas lui le président des Sénégalais. Ce n’est pas lui qui décide. Ce sont les gens qui sont autour de lui qui décident. Aujourd’hui, la démocratie sénégalaise regresse. Même en dehors de l’acte III, on remarque que Macky Sall a tort sur tous les plans. Tous les hommes politiques sont mis en prison. Vous faites allusion à qui ? Je fais allusion à ces hommes politiques qui se trouvent en prison. Le cas de Hissène Habré mérite même des réflexions. Pourquoi Karim Wade, Bara Gaye et autres sont emprisonnés ? Macky Sall a pris combien de milliards de Wade ? Il l’a avoué. Il doit donc commencer par lui-même. Cette cour spéciale qu’il a créée, c’est pour sous estimer les tribunaux traditionnels. Karim Wade pourrait bel et bien être entendu et jugé par le tribunal de Dakar. Macky Sall, comme je l’ai tantôt dit, est une personne nostalgique de Wade. En mettant en prison Karim Wade, il ne fait que démonter qu’il est le directeur de campagne de Karim Wade en 2017. «Macky a tous les défauts de Wade, malheureusement il n’a pas ses qualités. A chaque fois, il essaie de copier Wade, ce qui n’est pas positif pour le Sénégal.» Pourquoi et comment ? Il est en train de frayer un chemin pour l’accession de Karim Wade à la magistrature suprême. Les gens commencent de jour en jour à s’intéresser davantage à Karim Wade alors que depuis le départ, on ne parlait ni de Me Wade encore moins de Karim. Il est en train de donner une dimension très importante à Karim. Il faut reconnaître qu’il y a une peur bleue qui l’anime et le pousse à condamner d’autres hommes politiques. Je crois même que c’est un deal parce que c’est trop élémentaire la manière dont Macky Sall est en train de fabriquer l’adversaire qui le battra en 2017. Et que faites-vous de l’audit et la reddition des comptes ? Cette reddition des comptes devrait commencer par Macky Sall lui-même parce qu’il a eu à occuper d’importantes fonctions dans le régime sortant. Il a obtenu ces milliards qu’on lui prête sous le régime de Wade. Il l’a avoué. Il n’a qu’à commencer cette reddition des comptes par lui-même. Si je deviens président de la République en 2017, Macky Sall rendra compte. Il sera le seul président qui quittera le palais pour aller en prison. Que lui reprocheriez vous? De rendre compte sur ses 8 milliards. Il faut qu’il dise aux Sénégalais comment il a obtenu sa fortune en si peu de temps. La famille de Macky Sall joue aujourd’hui avec l’argent du Sénégal. Ils veulent même légaliser le marché de grè à grè. Ils disent dans les radios et télés de la place que le grè à grè n’est pas interdit par la loi. Le Sénégal avec Macky Sall va vers la dérive, ce qui constitue un précédent dangereux. Il faut qu’on mette le Sénégal sur les rails du développement. On ne pourra pas développer un pays dans l’instabilité. Le président Sall n’est pas en mesure de stabiliser le pays avec ces problèmes d’argent. Il faut décomplexer le Sénégal. «Macky sera le premier président incapable de remporter une commune aux prochaines élections locales» Ce ne serait pas vous de l’opposition qui avez créé cette instabilité à travers les marches, des dénonciations, des critiques acerbes ? C’est un jeu entre le Pds et l’Apr. Macky est un produit du Pds. Il veut faire en sorte que les audits constituent une demande sociale, alors que la véritable demande sociale est la baisse du coût de la vie, la cherté de l’électricité, le manque criard du liquide précieux... Il faut d’abord qu’il aide les Sénégalais à vivre décemment. La demande sociale, ce n’est pas de mettre les gens à la prison. On n’a jamais vu dans les pays de référence, un nouveau président faire des règlements de comptes. Macky Sall doit y aller avec un esprit de construction et d’apaisement pour réconcilier le Sénégal avec lui-même. Ce n’est pas en remettant en cause le rôle des marabouts et leurs statuts qu’on devient un président moderne. Il faut conserver ce qu’on a de précieux. Les marabouts, on peut les mettre dans le tissu économique pour qu’ils puissent jouer un rôle important dans le développement. N’est-il pas temps que le pouvoir et l’opposition s’entendent autour de l’essentiel ? Macky a tous les défauts de Wade, malheureusement il n’a pas ses qualités. A chaque fois, il essaie de copier Wade, ce qui n’est pas positif pour le Sénégal. Macky continue à utiliser les ruses de Wade mais il le fait mal. Et cela, l’opposition l’a compris. Cet appel au dialogue n’est que du leurre et nous l’avons compris. Il nous faut quelqu’un qui puisse propulser notre pays en avant. Il nous faut un président qui construit. Un président qui gère le pays dans la transparence, qui a le sens de l’éthique. Wade était un bâtisseur, mais malheureusement il manquait de transparence et d’éthique. Vous pensez donc que Macky Sall ne fera pas mieux que Wade ? Il ne peut pas dépasser Wade. Macky Sall est le plus nul de la classe libérale. Il est le plus nul des enfants de Wade. Je le dis haut et fort. Je le dis pas parce que je suis de l’opposition. Macky n’avance pas, il ne peut même pas faire un jalon de plus par rapport à ce que Wade avait laissé ici. Il faut qu’il se libère. Il est dans un encrage qui l’empêche de se développer avec la vieille classe politique comme Niasse, Dansokho. On ne peut pas faire du neuf avec du vieux. Ce sont des gens qui feront de la politique jusqu’à la fin de leur vie. Ces gens n’ont rien apporté au Sénégal. Macky Sall est un président légal et légitime, mais il n’incarne pas les aspirations du peuple Sénégalais. Il a pourtant gagné les élections avec un taux de 65 % S’il ne repoussait pas les locales, il n’aurait même pas une commune. Ce la première fois dans l’histoire du Sénégal qu’un président ne gagne même pas sa propre commune. Politiquement, Macky est mort. Il ne lui reste qu’à achever son mandat. Dans ce sens où il reporte les élections locales, nous pensons qu’il va certainement faire un mandat de 7 ans. Ce sont des signes annonciateurs. Il est mauvais apprenti de Wade. Acteur culturel et chef de parti, le Mcss compte-t-il sur les artistes et les hommes de culture pour se massifier ? Les artistes jouent un rôle primordial pour véhiculer les messages. Le parti a actuellement un message fort à véhiculer. En effet, nous sommes convaincus qu’on ne peut développer le Sénégal ou l’Afrique qu’en s’appuyant sur nos fondements culturels. Aujourd’hui, on s’exprime, on pense et agit dans une langue étrangère. Pour faire des miracles dans le cadre des découvertes scientifiques et techniques, pour répondre aux exigences du monde nouveau, il nous faut maîtriser ces sciences à travers nos langues. Mais, tel n’est pas le cas. C’est pour cela que de l’époque du président Senghor jusqu’à nos jours, tous les différents régimes qui se sont succédés ont échoué. Ils n’ont pas eu de politiques adaptées à nos réalités culturelles. Sur le plan de l’agriculture, il faut que nos agriculteurs réfléchissent pensent et créent à travers leurs langues. Il faut qu’ils soient au rendez-vous des nations par le biais de nos langues. C’est pour cela que le Mcss promet de prendre le Wolof pour en faire la langue officielle du Sénégal le jour où on accédera au pouvoir. L’hymne national sera également en wolof. C’est pour vous dire combien nous comptons sur la culture. Nous comptons également intervenir dans la décentralisation. La capitale du Sénégal pourrait bel et bien devenir la Casamance. Si on prend le wolof comme langue officielle. Faire aussi en sorte que les autres langues codifiées soient apprises dès le bas âge jusqu’à l’université. Nous serons aptes à répondre aux exigences de développement. Au moment, où je vous parle, je suis pessimiste sur le développement du Sénégal. On dira toujours que le Sénégal est un pays en voie de développement, mais il ne sera jamais un pays développé. De plus en plus les acteurs culturels se lancent dans le monde de la politique. C’est le cas du chanteur Youssou Ndour avec son mouvement Feccé ma ci boolé. Qu’est ce qui pousse les hommes de la culture à s’investir dans la politique ? Ils s’investissent parce qu’ils savent que c’est la culture qui va changer le monde. Je vais même faire une révélation. Lorsque Senghor disait que la culture et au début et à la fin de tout processus de développement, il faisait allusion à l’époque où nous nous trouvons présentement. C’est-à-dire que demain ce sont les hommes de cultures, les gens porteurs de valeurs et de croissance qui vont changer le Sénégal et qui vont développer le pays. Comme nous remarquons, les politiques n’ont pas d’éthique alors que les hommes de cultures sont imbus d’éthiques et de valeurs. Ce sont des gens qui ne font pas du Wax waxet. Ce ne sont pas des gens qui vont vous dire que le Yonnu Yokute, c’est ceci et demain ils changent la définition. Ce sont des valeurs qui nous manquent. Il nous faut inculquer ces valeurs culturelles même aux enfants qui viennent de naître. Il faut créer la rupture fondamentale. C’est ce qui est à l’origine de l’émergence de cette classe d’hommes culturels et qui vont gérer le Sénégal dans le bon sens.
Posted on: Thu, 31 Oct 2013 23:50:37 +0000

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