Agences de communication étrangères en Algérie : vol au-dessus - TopicsExpress



          

Agences de communication étrangères en Algérie : vol au-dessus d’un nid de rapace Camélia Malki, experte en communication 02 juillet 2013 Le licenciement brutal et soudain de Lynda Khalfa nous renseigne sur les mœurs des agences de communication étrangères en Algérie. Mais d’abord un mot sur Mme Khalfa qui n’est connue que par le monde de la publicité et des médias. Ex-responsable du service de communication de Djezzy, elle avait comme interface les très entreprenants frères Karoui dont le dynamisme et l’amabilité lui ont fait croire que le monde des agences ressemble à leurs pubs : tout est luxe, tout est beauté, tout est bonté, tout est volupté. L’agence Karoui et Karoui change d’opérateur ou c’est l’opérateur qui change d’agence, peu importe. L’important est qu’elle emporte dans ses bagages la très jeune Lynda. Et quand cette agence est « répudiée » par Nedjma, Lynda Khalfa est toujours là pour donner aux frères Karoui un coup de main dans Nessma TV, leur propriété. Elle est même une de leurs voix off les plus prisées. Dix ans plus tard et des dizaines de millions d’euros gagnés, les frères Karoui congédient, par lettre recommandée, l’Algérienne qui les a toujours servis et accompagnés. Ingrats, sans cœur et sans élégance les Karoui ? Oui, si on se place du point de vue de la morale. Non, si on regarde les mœurs des agences étrangères en Algérie. On y arrive. Mais revenons aux Karoui qui viennent de nommer une Marocaine comme directrice de leur bureau de KNRG à Alger. Les questions qu’on est en droit de se poser naïvement et sans aucun chauvinisme sont les suivantes : qu’ont-ils apporté comme investissement en Algérie ? Combien d’emplois créés ? Combien de jeunes Algériens ont-ils formés ? A toutes ces questions, une seule réponse. Un chiffre aride, nu, terrible : 0. Oui zéro pointé en tout. Maintenant posons la question : qu’ont-ils gagné ? Réponse : des dizaines de millions de dollars qui leur ont permis de lancer Nessma TV. Faisons les comptes : ici 0, là des millions de dollars. Vous voyez les gagnants, vous voyez les perdants. Les autres agences, même si elles ne sont pas aussi visibles, sont tout aussi voraces. Elles prennent l’argent en ne donnant rien en échange. Leurs créatifs ? Souvent des has been au chômage ailleurs qui viennent pour concocter des pubs décalés avec la réalité algérienne. En gros, ils dupliquent ce qui se fait ailleurs pour d’autres marchés et d’autres cibles. Pour avoir travaillé dans l’une de ces agences, je peux dire que les Algériens sont traités comme au temps de la colonisation : ils appartiennent au deuxième collège avec des salaires de misère alors que les expatriés qui roulent les mécaniques avec arrogance sans aucune expertise roulent carrosse en habitant des villas avec piscines. On revient au bon vieux temps des colonies. Tout cela se fait sous les yeux des autorités algériennes qui ont la même attitude que la vache qui regarde les trains passés : immobile et ébahie. Eux avancent. Elle les regarde avancer. Triste pour tout un pays. Si on est incapable d’inventer des lois qui régissent le monde de la publicité et de la communication, faisons au moins comme nos adorés voisins : Tunisie et Maroc. Eux n’accordent un permis de séjour qu’aux demandeurs qui ont une expertise prouvée qui fait défaut dans le pays d’accueil, où bien que le demandeur est un investisseur qui ramène effectivement de l’argent et non qui compte sur l’argent des banques locales. Après quelques années de travail dans le monde de « la com » ici et ailleurs, je suis arrivée à la conclusion qu’il est plus facile pour un étranger de se faire un pognon fou qu’un fils du pays. Un simple coup d’œil suffit : toutes les agences étrangères ont fait leur beurre. Quant aux algériennes, celles qui ont une réelle compétence et elles se comptent sur le bout des doigts, et bien même celles-là ont du mal à boucler les fins de mois. Complexe du « blanc » de nos chefs d’entreprise ? Oui, et surtout défiance par rapport au « made in Algeria » qui leur revient comme un miroir dans lequel ils se regardent : ils ne s’aiment pas et n’aiment pas leurs compatriotes. En attendant les agences étrangères se frottent les mains et aiguisent leurs canines. Ils ont raison : la chair est tendre en Algérie. Bon appétit les amis. Nous méritons de finir dans vos ventres… source: TSA
Posted on: Tue, 02 Jul 2013 19:34:58 +0000

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