Appelé « siapo » à Wallis, « natu » à Futuna, cette étoffe végétale et traditionnelle est un support naturel, à l’aspect rustique. Les motifs sont inspirés des tatouages comme on en porte dans le Pacifique. Les corps sont tatoués, mais les âmes le sont davantage encore. Les motifs racontent une histoire entre mer et terre entre ciel et homme. La gauche est le passé, la droite est l’avenir. La série des masques propose de nourrir l’individu des motifs qu’il cherche à l’extérieur. Le masque du souvenir propose un côté gauche plein des souvenirs de l’individu tandis que le côté droit reste à construire de l’apport extérieur qui est la vie. Le masque de la plénitude propose un motif plein, les souvenirs sont convoqués en harmonie avec le vécu. L’individu est en accord avec lui-même, se suffit à lui-même, équilibré, l’extérieur est à distance, présent, ordonné, discret, non envahissant. Les figurants s’inspirent du même principe. L’adieu montre une femme en mouvement, son corps est tourné vers l’avenir c’est le choix qu’elle a fait même si son visage se retourne une dernière fois sur son passé. L’attente reprend ce principe mais la femme est statique, dans l’attente, dans l’espérance. Le mouvement préside au Secret, fugacement partagé, aussitôt tu. Elle est passée si vite que déjà elle s’efface, reste un parfum vague, une mèche de cheveux, une petite marque à l’âme comme un discret tatou. L’entente mêle les corps et donc les âmes, les corps se répondent et pourtant nullement ne se confondent. Les totems de Hervé Monier ont pris les couleurs de ces tatouages, comme un dialogue entre le masculin et le féminin, entre la terre et la mer et le ciel, entre le bois noir et la couleur vive, entre le rustique et le plastique, union des contraires, harmonie des contrastes.
Posted on: Tue, 18 Jun 2013 09:52:54 +0000
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