Après la droite la plus bête, la France aura-t-elle les écologistes les plus ridicules au monde ? Question éthique, les Verts allemands viennent méchamment d’en remontrer à leurs homologues français. Angela Merkel a gagné haut la main les récentes élections législatives, mais sans obtenir de majorité absolue. D’où l’obligation qui lui est faite de trouver des partenaires de coalition… C’est ainsi qu’elle a approché Jürgen Trittin, chef du groupe parlementaire vert du Bundestag qui s’était empressé de la féliciter dès le soir du scrutin… Les Verts allemands viennent néanmoins d’annoncer qu’une coalition commune est impossible pour trois raisons principales : la politique à l’égard des réfugiés, la transition énergétique et la fiscalité. Quoi qu’on pense des Verts allemands et de leurs exigences, reconnaissons-leur une incontestable mise en conformité de leur discours avec leur action politique, alors même qu’ils venaient d’être lourdement sanctionnés par les électeurs : « Un des pires revers de leur histoire à la suite d’une campagne désastreuse où ils se sont fait davantage remarquer pour leur intention d’augmenter les impôts que pour leur veine écologique », selon Nathalie Versieux, correspondante à Berlin du quotidien Libération. Certes, en France, l’écologie politique est prisonnière d’une décision prise à l’époque où Dominique Voynet supplanta Antoine Waechter à la tête des Verts : il n’y aurait désormais d’alliance qu’à gauche. Depuis lors et surtout depuis 2012, ministres et députés d’Europe Écologie Les Verts sont obligés d’avaler des couleuvres politiques de leur « allié » socialiste de plus en plus difficiles à digérer pour leur mouvement. Jusqu’où supporteront-ils les humiliations que Hollande-Ayrault leur imposent quasi quotidiennement, que ce soit sur la réforme fiscale promise mais non tenue, mais également sur les retraites, l’allongement du temps de cotisation, la répartition du temps de travail, etc. Sans parler de politique d’immigration, concernant les Roms entre autres… Sans doute jusqu’à leur congrès du 16 novembre prochain : Cécile Duflot y sera-t-elle mise en minorité, comme elle-même avait réussi à mettre Dominique Voynet en 2002 ? L’histoire est un éternel recommencement, mais la deuxième fois, c’est une farce, dit-on généralement. En Allemagne, le système d’élection à la proportionnelle permet de faire des alliances ponctuelles sur des projets précis. C’est sans doute là que les Verts français ont le plus failli : bien qu’ils aient négocié l’introduction de la proportionnelle avant l’élection présidentielle, ils ont accepté de rentrer au gouvernement avant la mise en application de la loi… Depuis, le nombre de leurs députés est soumis au bon vouloir du PS qui exige ainsi une soumission qui n’augure rien de bon pour eux lors des prochaines échéances électorales. Hollande va-t-il tuer les Verts comme Mitterrand avait tué les communistes ? Et pour les mêmes raisons : les compromettre au gouvernement tout en refusant le changement de loi électorale ? C’est la farce, du coup, qui serait alors un éternel recommencement…
Posted on: Fri, 18 Oct 2013 05:46:11 +0000
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