Au nom d’Allah, le Clément et le Miséricordieux. Paix sur son - TopicsExpress



          

Au nom d’Allah, le Clément et le Miséricordieux. Paix sur son prophète Mouhammad. Note présentative sur la dimension spirituelle du saint-homme et serviteur d’Allah Cheikh Elmoustaïne Bilahi Ould Talhata Elkoumleily et son rôle dans la propagation de l’Islam. Document élaboré par : Cheikh Ahmed Salem Ould Ahmedou Ould Beyi dit Achah, Professeur au Lycée de Rosso-Mauritanie. Louange d’abord et avant tout à Allah qui fit de ses amis hommes saints le tabernacle de ses lumières, les gardiens de sa connaissance et de ses secrets, les dépositaires de ses grâces et de ses sciences, illuminant ainsi les obscurités de l’ignorance. Que les meilleures prières et le salut de Dieu soient sur note Maître Muhammad, le seigneur des prophètes et l’élu des messagers et des rapprochés, ainsi que sur les nobles siens, compagnons, savants, guides et prédicateurs qui représentent pour nous les étoiles scintillantes de la bonne guidance. Notre localité m’a fait l’insigne honneur de me désigner pour faire un exposé sur les différentes facettes de la personnalité spirituelle de notre grand maître, celui qui réunissait une connaissance valeureuse de la Châri’a (jurisprudence islamique) à la pratique exemplaire du soufisme, le pôle de sainteté qui n’avait pas de pair à son époque et aux époques suivantes, le porteur de l’étendard de la jurisprudence (Châri’a) et de la Vérité (Haqîqa) islamiques, pratiquant inlassable des enseignements et des disciplines de la voie soufi (Tariqa), cette lumière unique de son époque et des autres époques, Cheikh EL Moustaïne Bilahi Ould Talhata ELkoumleily, que paix soit sur son âme. Lorsque j’ai reçu cette demande, je me suis rappelé la réponse de Feu notre aïeul Cheikh Abdel Kader Ould Mohamed Lemine Elkoumleily en réaction à une demande que le fils de son maître Ahmed Ould Baba Hamdi plus connu sous le nom d’Ahmed Ould Tolba lui avait faite en vue de faire une introduction sur le Cheikh Lemrabet Ould Hamdi et son rôle dans la propagation du savoir et de la religion. Malgré son statut de scientifique de renommée et son bagage linguistique considérable, il tergiversa et fit connaitre son incompétence pour un exercice pareil. Cette attitude dénote un comportement d’humilité et une politesse singulière qui caractérisent les grands hommes. Malgré la réserve qu’il afficha au début, il produisit une riche œuvre qu’il dénomma : « les dotations divines aux qualités Hamédiennes » (El Mewahib El Indiya Vi El Menaqib El Hamediya) dont je présente ci-dessous quelques passages de l’introduction pour chercher de la bénédiction et suivre l’exemple de nos précédents hommes saints, paix sur leurs âmes. L’auteur dit : « après la louange à Allah et la prière sur son Messager, je vous signale que je me suis retenu premièrement à produire cette œuvre à cause de ma claire conscience de mon incapacité pour cette grande tâche. Comment pourrais-je parler des degrés des pôles de la sainteté ou leurs acquis en connaissances et politesses singulières, alors que je ne suis qu’un serviteur incapable et insignifiant qui n’a jamais pu comprendre la grande énigme de leurs degrés, ni m’abreuver de leur source bénite, ni obtenu aucune part de leurs dons ? (… )». Puis, il continua : « c’est pourquoi j’ai invoqué les pluies des dons divins et frappé aux portes de la grande ouverture divine (…) ». Ces passages dénotent la modestie et la négation de soi qui sont des qualités de grandeur. Quant à moi, comment pourrais à mon tour – je le dis en toute objectivité – faire connaître les hauts degrés des pôles de la sainteté ? Je ne trouve de possibilité à cette tâche que celle de demander leur bénédiction et essayer de suivre leurs traces car, « les bénédictions affluent aux endroits où on parle des hommes saints. » J’essaierai donc de présenter ce modeste exposé avec le plan suivant : 1. Résumé sur la vie du Cheikh ; 2. Aperçu sur son école (Mahdara) avec citation des noms de quelques sortants ; 3. Lecture de quelques témoignages de ses contemporains hommes saints. I – Résumé de la vie du Cheikh C’est l’imam qui réussit à réunir sans dysharmonie la Châri’a (jurisprudence) et la Haqiqa (vérité). Il était, que paix soit sur lui, selon tous les témoignages de ses contemporains, un pratiquant inégalable de la Sounah (enseignements du prophète(Psl)). Il naquit, que paix soit sur lui, au mois de Chewal 1254 de l’hégire correspondant à l’année grégorienne 1840 sur la dune Semsiyatt au Nord-est de la ville de Keur Macen en république islamique de Mauritanie. Il reçut sa première éducation dans le foyer familial de son père Talhata Ould Doum ; foyer qui était réputé fief de sciences et de sainteté. Il fit l’objet d’une attention particulière de son père du fait que ce dernier avait déjà décelé en lui les signes d’élévation et de sainteté. En effet, selon tous ceux qui l’avaient connu enfant, il était déjà unique en son genre de par la profondeur de son savoir, sa rectitude, son endurance, son ascétisme, sa dévotion, son éthique, sa clémence, sa prodigalité, son respect, sa pudeur, sa magnanimité, etc. Il ne répondait jamais au mal par le mal. Au contraire, les mauvais traitements dont il pouvait être victime de la part de ses compagnons augmentaient sa prédisposition au pardon. Il fut à vrai dire une montagne de magnanimité inébranlable par les tempêtes de tort dont il pouvait faire l’objet. Cette attitude de grandeur s’expliquait par le fait qu’il hérita de ses parents et aïeuls les nobles caractères pratiqués par le prophète Muhammad (Psl) durant toute sa vie. Il fut aussi un exemple de bienfaisance prodigieuse sans commune mesure car, il faisait don de toutes propriétés dont il était auteur. Il ne passa jamais une nuit en étant propriétaire d’autres biens matériels que ses livres. Et vers la fin de sa vie, il fit don de tous ses livres à ses deux prestigieux fils. Sa généalogie l’amène directement au prophète Mouhammad (Psl) et fait partie actuellement des rares généalogies chérifiennes incontestables et incontestées en Mauritanie. Il est fils de Talhat fils de Brahim fils de Doume fils de Houmeidi fils d’Elvegha Ahmed fils de Mahand fils d’Elvegha Ahmed fils de Moussa fils de Yahya fils de Mouhamed fils de Yahya fils de Chamseddine fils de Mouhamed fils de Brahim fils de Chemseddine fils de Yahya El Kebir El Ghalghami fils de Sidi Mouhamed fils de Sidi Othmane fils de Moulaye Ebi bekr fils de Sidi Yahya fils de Moulaye Abderrahmane fils d’Arane fils de Moulaye Etlane fils de Moulaye Ejmelane fils de Brahim fils de Moulaye Mesoud fils de Moulaye Issa fils de Moulaye Othmane fils de Moulaye Ismail fils de Moulaye Abdou Elwahab fils de Moulaye Youssouf fils de Moulaye Oumar fils de Moulaye Yahya fils d’Abdellah fils de Moulaye Ahmed fils de Moulaye Idriss fils d’Abdellah El Kamel fils de Hassen El Mouthena fils de Hassen E-Sibt fils de Fatimetou E-Zahra fille de Sayidil awalîna wal akhirîna seyidina Muhamad (Psl). Cette sainte généalogie chérifienne toujours certifiée intègre par tous les spécialistes érudits de toutes les époques – à l’image du grand savant et imam Mohameden Vall Ould Mouttaly Ettandaghy – est restée bien gardée et préservée de toute déformation, supercherie ou pédantisme. Le Cheikh, que paix soit sur lui, apprit les sciences de la Châri’a de son père et de plusieurs autres savants dont le célèbre érudit Ahmedou Baba Ould Abdellahi Ould Hamet El Idegbally Ettandaghy qui lui enseigna les livres suivants : Wassilet Es-saad (le chemin du bonheur) d’El Moctar Ould Bouna en Tawhid ; Îdhaatou d-doujenna (l’éclairage de l’obscur) en Tawhid ; Mouktaçar El Akhdari (Condensé d’El Akhdari) en Fiqh ; Mouktaçar Khalil (Condensé de Khalil) en Fiqh ; Soulam d’EL Akhdari (échelonnement d’El Akhdari) ; Touhfatou Al Moukhtar Ould Bouna en Logique ; Khoulaçatou Ibn Maleck (résumé d’Ibn Malick) en Grammaire ; Tabsiratou Ibn Bouna en Rhétorique ; Al Ensab (Généalogie) d’El Badaoui en Sira. Il reçut aussi les enseignements du grand savant Ahmed Ibn Brahim El Foudy Ettendaghy dit « Lefqih » avec qui il passa trois années à apprendre et réviser le Condensé de Khalil ainsi que la Elfiya (mille Vers) de l’Imam Seyouti en source du Fiqh. Cheikh El Moustaïne fut également enseigné par le vénéré El Moukhtar Ould Elouma Edeïmany et par beaucoup d’autres illustres érudits. Après avoir passé tout le temps nécessaire à accumuler les connaissances livresques de la Châri’a, il commença à emprunter la voie soufie en allant chez l’illustre Cheikh Dhia Dine qui l’initia à la tariqa (voie) Qadriya. Un jour, ce dernier lui fit la confidence prémonitoire suivante : « dès ton retour de voyage, je te donnerai la certification pour donner le wird Qadriya ». En effet, Cheikh El Moustaïne avait un projet de voyage spirituel dont il n’eut cependant parlé à personne. Ayant entrepris le voyage, le Cheikh Dhia Dine décéda avant son retour. C’est ainsi qu’il se rendit chez l’illustre Cheikh aux œuvres grandissimes, Cheikh Ahmed Zoueïn Tenwajouite Housseïnite. Dès son arrivée, ce dernier lui fit sans tarder l’attestation lui conférant le pouvoir de donner les wird et d’enseigner les sciences théologiques et de la Haqiqa. Cette attestation fut accompagnée d’une lettre au contenu élogieux pour le Cheikh et sa communauté (koumleïline) qu’il décrivait comme : « un groupe gardé par les versets de la préservation et pour lequel nous demandons à Allah sa réussite et son succès dans la réalisation de sa prospérité et l’élévation de sa renommée (…) ». Dans cette fameuse lettre, Cheikh Ahmed Zoueïn disait, s’adressant à la communauté de Cheikh El Moustaïne : « El Moustaïne Ibn Talhata est venu chez nous et nous attestons qu’à son arrivée, il avait déjà la connaissance suprême. Nous en faisons votre Cheikh qui sauvera votre communauté … ». Ensuite, il attira l’attention de la communauté du Cheikh sur l’immensité, la noblesse, le haut rang de ce dernier qui avait atteint les stations suprême de la voie soufie. L’Attestation que le Cheikh Zoueïn fit au Cheikh Moustaïne était ainsi libellée : « Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux. Paix et Salut sur son prophète Muhammad. Que ceux qui lisent ces lignes sachent que j’ai certifié et autorisé le fils obéissant, l’aspirant pur, l’homme de soins, le savant pondéré, l’homme perspicace, le saint El Moustaïne Ibn Talhata El Koumleilyou. Je lui confère le pouvoir de donner les wirds de la Qadriya et des orientations mohamedites et mokhtarites. Je l’ai certifié dans toutes les disciplines jurisprudentielles islamiques, en apprentissage et enseignement, en appréhension et compréhension. Je l’ai certifié grâce aux compétences que j’ai décelées en lui, lui permettant de prendre en charge les aspirants du fait de ses nobles qualités propices à l’élucidation et l’élévation spirituelle. Du fait de ses grandes qualités intrinsèques tels que le savoir, la bonté, la réussite, le respect extrême des Cheikhs. Je souhaite que tout cela ajoute de nouveaux jalons dans l’édification de la voie. » Cheikh Zouein lui donna son turban, ses chaussures et sa chemise en guise de désignation comme Maître et le raccompagna sur une partie du chemin du retour comme le faisaient les Cheikhs soufi de Mauritanie pour couronner un nouveau Cheikh. Ainsi, son Cheikh venait de lui accorder tous pouvoirs et il rentra dans sa communauté et se mettait à enseigner aux aspirants, à guider les gens vers le droit chemin et à aider les démunis. Sa Mahdara devint alors un centre de rayonnement scientifique, culturel et spirituel dont l’impact avait atteint de lointaines zones de la Mauritanie et de l’Afrique. En effet les ambassadeurs de cette Mahdara au Sud furent des conquérants, des enseignants et des prédicateurs-éducateurs. Ils furent tous aidés dans leurs missions par les relations qu’ils avaient tissées dans la Mahdara du Cheikh. Cette proximité a créé des liens de parenté, de bon voisinage géographique, de cohabitation pacifique entre les populations des deux rives du fleuve Sénégal. Ces liens se sont consolidés jusqu’à aujourd’hui avec ses petits-fils sous la direction de son khalife Cheikh Mouhamedine Saloum qui les entretiennent minutieusement. Qu’Allah les récompense pour les services qu’ils rendent à l’Islam et aux musulmans. II – La Mahdara de Cheikh El Moustaïne et quelques uns de ses sortants. Dès qu’il fut de retour de son glorieux périple scientifique et spirituel, le Cheikh se consacra à l’enseignement. Il vit s’affluer vers lui et venant de toutes directions des étudiants assoiffés des sciences apparentes de la Châri’a et des aspirants voulant prendre le wird et suivre la voie soufi et d’autres (majoritaires) voulant même allier les deux. Il satisfit tout le monde qui bénéficia en même temps de ses dons. En effet, il est de notoriété qu’avec la proximité des hommes saints, les péchés sont affranchis, les vices dissimulés, les gênes dégagées, les craintes dissipées et les souhaits exhaussés par la grâce d’Allah, le tout-puissant qui réalise tout par la parole d’accomplissement du vouloir divin « Koune vayakoune ». Aucun mouvement ni immobilisation ne sont accomplis que par son vouloir. Le Cheikh, que paix soit lui, affichait une conformité permanente à la Châri’a et son application dans son suivi apparent et inapparent et se détournait de toute prétention d’états extraordinaires et connaissances du non-manifesté (El Ghaïb). Pourtant, l’effervescence de ses secrets était apparente, ses dons spirituels, sa bénédiction, ses accès aux états d’ouverture (Foutouhat), ses inspirations (Ilhamat) étaient incontestables. Il était constant dans la droiture et infatigable dans ses actes de dévotion. Il n’était point perturbé dans cette attitude par les manigances, les tonnerres des tentations et les éclairs des basses envies. Sincère dans sa servitude à Allah, en son for intérieur et dans les actes apparents, ses contemporains ont tous attesté de l’immensité de sa sainteté et de ses dons prodigieux. La proximité du cheikh fut aussi un gage de sécurité pour les peureux et un refuge pour les égarés parce qu’il était respecté aussi bien par les brigands et que par les autorités. Avec sa compagnie, les faibles côtoyaient les forts sans aucun ressentiment. Les sortants de son école furent parmi les plus grands érudits de leur époque à l’exemple de son prodigieux fils et digne successeur, l’abreuvé des connaissances divines, le représentant accompli, l’éminent maître Cheikh Ahmed Saloum qui fut son meilleur disciple dont le Cheikh avait particulièrement suivi les différentes étapes de son parachèvement. D’autres éminentes sommités des sciences islamiques sortirent également de sa Mahdara comme : Cheikh Mohamed Salem Ould Bedy Ettendaghy; Cheikh Mohamed Ould Mahmoud Ould Eminou Ettendaghy; Cheikh Mohamed Ould Ely Ettendaghy; Cheikh Mohamed Ould Maouiya Ettendaghy; Cheikh Ahmed Youra Ettendaghy; Cheikh Mohamaden Ould Bah Ould Baty Ettendaghy; Cheikh Mohamed Asker Ould Sidiya Ould Maham Alghallaoui; Cheikh Mohamed Ould El Emine Ely Ettachidbity; Son école donna aussi d’autres icônes et dignes gardiens de son patrimoine culturel à l’image de : - El Vally Gueye de Keur Macen ; - Banda Sene de Keur Macen ; - Timack Gueye de Kheune ; - Alioune Sarr de Sakal ; - Taleb Meka de Fouta ; - Mapathé Mbaye de Joal ; - Etc. Son école de hautes études arabo-musulmanes continua ainsi à sortir des groupes d’érudits réunissant les sciences apparentes de la Chari’a aux connaissances spirituelles inapparentes de la Haqiqa tout en jouant particulièrement durant la période coloniale le rôle de fort de résistance impénétrable et en donnant l’immunité culturelle vis-à-vis du colonisateur. C’en fut ainsi jusqu’à la mort du d Cheikh, que paix soit sur son âme, le lundi 05 Ramadan de 1351 correspondant à 1933 de l’ère grégorienne. Son meilleur et plus fidèle talibé, son valeureux fils, l’effervescente lumière, le maître des maîtres, l’enraciné dans le savoir et la sainteté, l’éminent Cheikh Ahmed Saloum, que paix soit sur lui, continua son œuvre avec une rigueur disciplinaire fidèle aux idéaux et perceptibles jusqu’à aujourd’hui. Cheikh Moustaïne Bilahi fut inhumé au cimetière de Khachm Ndekel situéà 15 km à l’Est de la commune de Keur Macen près du village de Dar Essalam à république islmaique de Mauritanie. Quant au siège de la Tariqa de Cheikh Moustaïne Bilahi, il se trouve au village de Nwelki dans la Moughatta (Département) de Keur Macen à 40 Km de la commune de Rosso-Mauritanie sur la route de Nouackchott. Il constitue aujourd’hui l’un des plus grands foyers confrériques de la Mauritanie où convergent chaque année des groupes de pèlerins venant des différentes régions du pays et des pays voisins (Sénégal, Gambie, Guinée,etc). ils y reçoivent l’éducation soufi dans toute sa pureté. C’est ainsi que le foyer de Cheikh Moustaïne continu comme par le passé de consolider les relations de bon voisinage entre les populations riveraines de part et d’autre du fleuve Sénégal. III – Quelques témoignages de quelques érudits contemporains du Cheikh Toute une génération d’érudits contemporain du Cheikh lui témoigna une bonté prodigieuse, un savoir accompli et un haut degré de sainteté. Certains parmi eux furent ses condisciples dans les écoles traditionnelles bien avant qu’il reçut son éducation soufi. Ainsi donc ils avaient passé une bonne partie de leurs vies avec le Cheikh. Quand ils apprirent qu’il était devenu Maître dans la voie soufi, ils témoignèrent tous : « nous l’avions connu enfant et adolescent, il n’a jamais commis un makrouh (acte déconseillé mais non interdit par la Chari’a) et il effectuait tous les mandoub (actes surérogatoires conseillés) ». Cela voudrait dire qu’il réunissait déjà les conditions préalables de conciliation de la Chari’a et de la Qaqiqa. Il fut ainsi un rénovateur (moujadid) et le pôle de sainteté de son époque reconnu comme tel par tous ses contemporains érudits pratiquants et hommes saints accomplis. En effet, ils avaient trouvé en lui toutes les qualités rares pour atteindre cette position de haut degré, de bénédictions accrues, de connaissances effervescentes, d’inspirations providentielles, de secrets splendides et de lumières rares. Parmi ceux qui lui témoignèrent ces hautes qualités, on peut citer le grand océan des secrets divins et Maître titulaire de connaissances splendides soufi, celui qui avait atteint les plus hauts degrés de sainteté (maqqamat), Cheikh Ahmedou Bamb Khadimour rassoul, que paix soit sur lui, qui le surnommait le solliciteur du soutien d’Allah « El Moustaïne Billah » au moment notre lui donnait le surnom de « Yenbe » qui en langue hassaniya signifie « l’ascendant ». On raconte dans le cadre leurs étroites relations fraternelles que Cheik Ahmedou Bamba, que paix soit sur lui, avait l’habitude de dire que Cheikh Moustaïne fut le seul parmi ses amis à lui rendre visite physiquement durant son exil au Gabon. Tout le reste ne lui avait envoyé que des correspondances écrites. Mais l’évènement qui dévoila le plus l’étroitesse de leurs relations fut le fameux arbitrage que Cheikh Ahmedou Bamba fit sur leur demande Cheikh Moustaïne et un autre qui n’était pas d’accord avec lui sur certaines manière de pratiquer quelques actes de dévotion (‘ibadat). D’un commun accord, les deux se rendirent de la Mauritanie à Ndiarème où résidait Cheikh Ahmedou Bamba au Sénégal. Dès leur arrivée, sans même décliner l’objectif de leur visite, il dit au protagoniste de Cheikh Moustaïne : « El Moustaïne, moustaïnoune Billah (El Moustaïne est un vrai solliciteur du soutien d’Allah), il suit strictement la sounah et contredit l’innovation (bid’a). Mais sache, Ô toi qui contredis Cheikh Moustaïne, qu’Abou Zhar El Ghivary (célèbre compagnon du prophète (psl)) est en colère contre toi . » Par ces propos, il était manifeste que la vérité était du côté de Cheikh Moustaïne Billah. Il est à signaler qu’un exposé comme celui-ci ne pourrait pas contenir tous les élogieux témoignages des érudits des hommes saints accomplis sur notre Cheikh. Je me contenterai donc à citer quelques passages des propos du défunt savant pratiquant et homme saint accompli Abdel Qadr Ould Mohamed Lemine Elkoumleily dans sa lettre adressée aux disciples du Cheikh El Moustaïne après sa mort, que paix soit sur lui, lorsque certains d’entre eux commençaient à quitter son école pour prendre d’autres voies. Mais avant de parler du contenu de cette lettre, il est nécessaire tout d’abord d’évoquer la relation particulièrement distinguée qui existait le Cheikh El Moustaïne et les fils d’El Emine car, en plus leurs liens de parenté (cousins), ils étaient aussi parmi ses oncles. Le grand-père de Cheikh El Moustaïne du côté de sa mère Mahand Ould Abetta est fils de Mariya Mint El Moustaph Ould Ndeiry qui aussi la grand-mère de fils d’El Emine. C’est pour cette raison que les fils d’El Emine, que paix soit sur eux, l’aimaient profondément et lui vouaient une grande considération que lui-même leur rendait bien. Cette relation se consolida davantage lorsque le fils aîné de Cheikh Moustaïne, l’homme de Dieu, l’érudit accompli, le prodigieux Cheikh Ahmed Saloum se maria à l’élue et la fleur des femmes de son époque Sayda Aoueicha fille du saint-homme célèbre Imam qui réunit le savoir et l’intelligence, Ahmedine Ould Mohamed El Emine. Elle lui donna ses trois fils providentiels, belles lumières et serviteurs de la bienfaisance Cheikh Mohamedine Saloum (actuel Kalife), Cheikh Dadah (qu’Allah ls préserve tous les deux) et Feu Cheikh Ahmedine (que paix soit sur lui). Dans ce climat familial aimable qui dégageait l’encens et l’amour divins purs, des relations se sont tissées entre ces éminents savants et ce grand-homme de connaissance. Ils étaient parmi ceux qui connaissaient et acceptaient le plus l’immensité de sa valeur et la hauteur de son degré (maqqam). Ils avaient beaucoup parlé de lui dans leur respectable cercle scientifique. Comment pouvait-il en être autrement ? Cheikh Moustaïne fut en effet pour eux et pour beaucoup d’autres homme de connaissance et de vertu, un modèle à suivre. C’est pourquoi, le Cheikh Abdel Qadr Ould Mohamed El Emine, que paix soit sur lui, qui était le représentant du plus célèbre maître de la voie soufi Chadhiliya de son époque en Mauritanie, l’érudit Baba Ahmed Ould Taleb Ejoued, avait lancé sa résonnante mise en garde après la mort du Cheikh El Moustaïne, que paix soit soient su eux tous. Il prévenait des conséquences néfastes de défaire le pacte avec le Cheikh ni même de s’en réfracter. Le souci de Cheikh Abdel Qadr, que paix soit sur lui, de perpétuer la méthode sainte et le droit chemin que Cheikh El Moustaïne avait lui suivi et qu’il avait montré à ses disciples. Sa méthode était la meilleure car basée sur le Saint-Coran et la Sounah (tradition du prophète Muhammad (Psl). Il exhortait ses disciples à se conformer à la sounah en tout et en tout lieu et à s’abstenir de causer du tort aux créatures de Dieu. Pour tout cela donc, Cheikh Abdel Qadr produit une œuvre qu’il intitula « Conseil en matière de discipline » (Wessiya Vi Essoulouk ) pour exhorter les disciples du Cheikh El Moustaïne de rester fidèles à la voie de leur Cheikh. Nous en citons le passage suivant : « Au nom d’Allah Clément et Miséricordieux, que les prières et le salut de Dieu soient sur le sceau des prophètes. Message de son auteur soussigné, qu’Allah traite avec douceur, adressé aux sincères disciples et confrères inspirés, disciples du grand Cheikh le maître accompli et habile, mon Maître et professeur El Moustaïne, qu’Allah soit pour nous et pour lui le meilleur soutien et guide. Paix et miséricordes d’Allah le Très-Haut soient sur vous tous. Ma bonne intention d’une foi sincère m’a poussé à vous, sans arrière-pensée aucune, car j’ai appris qu’un certain disciple a défait le lien et le pacte avec son défunt Cheikh. Qu’Allah nous en préserve ! Et qu’il s’est lié avec un autre contemporain. J’aurais voulu, au titre de mon devoir de vous prêter un conseil religieux, de vous informer que cet acte constitue une bassesse infâme qui enlève au disciple tout avantage de la voie soufi. En effet, cela constitue le plus grand tort et le plus grand préjudice dont un disciple peut s’entacher. Nous déclarons donc, tout en demandant le soutien d’Allah, le seul support et le seul dont nous implorons les grâces, que contredire son Cheikh sur n’importe quelle question, même minime, constitue l’un des motifs de rupture dans la voie. Et il n’y a pas de contrariété plus grande que de tourner le do à sn Cheikh en rompant son lien. Et il n’y a point d’insoumission disciplinaire aussi grave ! » Dans un autre volet de ce livre-lettre, Cheikh Abdel Qadr chante les louanges de la voie soufi du Cheikh El Mousaine, tout en citant beaucoup de détails afférents à sa beauté, sa pureté et ses innombrables bienfaits. Il dit : « sachez que la voie de votre cheikh est célèbre, louée et suivie car beaucoup d’hommes saints et éminents érudits y ont puisé leurs bagages et atteint de hauts degrés et états spirituels. Qui pourrait égaler en effet Cheikh Sidi El Mokhtar, le pôle de sainteté et l’unique de son époque (El Ghaouz) ou son fils Sidi Mohamed, le pôle de sainteté et l’unique de son époque (El Ghaouz) ou encore Sidi Sidiya, le pôle de sainteté et l’unique de son époque (El Ghaouz) ou également le pôle de sainteté et l’unique de son époque (El Ghaouz), l’homme de la grande connaissance providentielle Cheikh Ahmed Ould El Mokhtar (Cheikh Ahmed Ould Zouein Ettinwajiwi) et son frère le grand érudit et célèbre Imam Dhia Dine Mohamed (Dhia Dine El Jekeny) que paix soit sur eux. Ceux-ci sont les Maîtres de votre Cheikh dont on pourrait répéter ce célèbre vers : « ceux-ci sont mes Maître, peux-tu me trouver leurs semblables ! » (vers d’un strophe célèbre de poésie arabe dans lequel le célèbre auteur Elvarazdagh défiait le tout aussi célèbre poète Jérir, dans leur célèbre face-à-face) ». Puis Cheikh Abdel Qadr, que paix soit sur lui, termina son œuvre par des propos des deux hommes de connaissance Abou Bakr El Benany et Cheikh Sidy Mokhtar par lesquels ils incitaient les disciples à ne point quitter la voie de leurs Cheikhs. Enfin, avant de terminer ce modeste exposé, je présente mes excuses à nos éminents hôtes de ce qu’ils pourraient constater comme défaillance dans cet exercice difficile de parler de la vie et des qualités de ce grand pôle de la sainteté. Je prie Allah le très Haut et l’Omnipotent d’accepter ce travail comme un travail béni et sincère, dépourvu de toutes lacunes d’apparts et de mauvaises intentions. Et de nous récompenser tous par sa vaste grâce du Grand bonheur qu’on ne peut point mesurer. Que le Salut et la Miséricorde d’Allah vous englobent ! Assalamou Aleikoum War Rahmatoulah. Les Sources : 1. Entretien dont l’Eminent Cheikh Mohamedine Saloum Ould Cheikh Ahmed Saloum Ould Cheikh Moustaïne m’a honoré. Qu’Allah le garde et le sauvegarde. 2. Document manuscrit comportant des passages sur la vie de Cheikh El Moustaïne, que paix soit sur lui, que j’ai acquis de la part de notre Eminent frère Cheikh Mahand Ould Cheikh Mohamedine Saloum, qu’Allah les garde et les sauvegarde tous les deux. 3. L’œuvre « El Mawahib El Indiya Vi El Manaqib El Hamadiya » de son auteur Cheikh Abdel Qadr Ould Mohamed Lemine Elkoumleily, que paix soit sur lui.
Posted on: Mon, 05 Aug 2013 14:11:53 +0000

Trending Topics




© 2015