"Au ton paternaliste des années postindépendances a succédé, - TopicsExpress



          

"Au ton paternaliste des années postindépendances a succédé, avec la montée du néo-conservatisme en Occident, un soi-disant « parler-vrai » qui récemment s’est présenté comme le discours d’une droite « décomplexée » n’hésitant pas à exprimer publiquement des thèses aux fondements racistes évidents. L’ingérence économique directe s’accompagne d’un discours humanitaro-politique qui dissimule mal des intentions hégémoniques. Mais c’est bien la guerre « éternelle » et généralisée contre le terrorisme qui a justifié l’arrivée sur le terrain de forces militaires extracontinentales chargées en fait de veiller à la sauvegarde des intérêts des multinationales. Les régions les plus affectées par cette dynamique sont celles qui recèlent de potentiels miniers stratégiques peu ou non-exploités. « Cette Europe qui jamais ne cessa de parler de l’homme, jamais de proclamer qu’elle n‘était inquiète que de l’homme, nous savons aujourd’hui de quelles souffrances l’humanité a payé chacune des victoires de son esprit ». (3) - Les Damnés de la terre. C’est au nom de cette donne de départ – acceptée pour vraie - que peu à peu la hiérarchie des races s’est trouvée remplacée par la soi-disant « guerre des civilisations », l’ingérence humanitaire et la propagation de la foi démocratique par les drones. L’histoire devenant le champ de bataille des nouveaux propagandistes de l’exclusion et de l’exploitation. La mémoire sélective, l’oubli et le martèlement incessant des principes du capitalisme dominant visent à conditionner l’opinion en forgeant une représentation de l’autre, le musulman, l’arabe, le noir, en tant qu’ennemi génétiquement imperméable aux valeurs universelles, et donc, en tant que barbare inassimilable, exclu de facto de l’Humanité – en cela le discours de Dakar restera une étape importante . (4) Pour les théoriciens du racisme relooké et modernisé, l’échec des indépendances n’est pas imputable à l’héritage empoisonné du colonialisme, ni aux influences destructrices des anciennes métropoles ni au maintien de dictatures auxquelles les anciens maitres ont confié les clés du pouvoir, mais à l’incapacité de prendre son destin en main par des peuples figés dans leurs archaïsmes. « Peau noire, masques blancs » est un jalon fondamental dans la lutte antiraciste, du décryptage des mécanismes de la ségrégation et de ses enjeux politiques. Analysant les ressorts du colonialisme et ses impacts sur les dominés, Fanon conteste le concept de négritude forgé par Senghor et Césaire, lui, articule la lutte contre le racisme dans un mouvement universel de désaliénation des victimes du racisme et des racistes eux-mêmes." Mireille FANON-MENDES
Posted on: Sun, 22 Sep 2013 14:23:04 +0000

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