Avis de Philippe Lamberts à ce propos : Hugues Le Paige met à - TopicsExpress



          

Avis de Philippe Lamberts à ce propos : Hugues Le Paige met à juste titre le doigt sur le caractère idéologiquement orienté du traité budgétaire, en ce qu’il s’obstine à ne regarder que les déficits et les dettes financières des Etats. Comme si les dettes financières privées – celles des ménages, des entreprises et surtout des banques – ne comptaient pas. Pire encore, comme si la dette sociale – 25% des Européens sont en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale – ou la dette environnementale – les ressources de la planète qui s’épuisent, un climat déréglé – n’existaient pas. Cela aurait du sens d’inscrire dans les constitutions des Etats une triple règle d’or, qui dirait que les gouvernements, par leur action ou leur inaction, ne peuvent augmenter le fardeau combiné des dettes sociales, environnementales et financières qui pèse sur les générations futures. Obsédé par la dette financière publique, le traité budgétaire pousse au contraire les gouvernements à des actions qui aggravent dramatiquement les composante sociale et environnementale de la dette ; à ce régime, le fardeau des générations présentes et futures en Grèce, au Portugal, en Irlande et ailleurs est en train d’exploser ! C’est ce genre de dispositif que le traité budgétaire veut pérenniser. On voit bien le double standard : pour les Etats, un régime de cheval, dont les plus précaires paient l’essentiel du prix tandis que les banques et leurs dirigeants ont droit à un régime pour le moins accommodant . En effet, les nouvelles règles qui entreront bientôt en vigueur leur laisse la possibilité de rester surendettées, tout en payant encore, malgré les restrictions adoptées, des rémunérations et des dividendes plantureux. Quant à l’aspect démocratique, le traité limite en effet la marge de manœuvre de gouvernements élus mais je suis plus nuancé qu’Hugues Le Paige. A mes yeux, l’intégration européenne est une condition indispensable pour que les européens retrouvent leur souveraineté. Qu’il s’agisse de fiscalité des entreprises et du patrimoine, de lutte contre la fraude et l’évasion fiscales, de l’indispensable transition énergétique et plus fondamentalement de notre capacité d’assurer la prospérité pour tous à l’intérieur des limites de notre environnement… voilà autant d’objectifs qui dépassent la capacité d’action de chaque Etat-membre séparément, fût-il le plus puissant. L’union économique et monétaire devait et doit préfigurer l’indispensable union fiscale et politique. Et il est normal que dans une telle union, nous adoptions des règles communes, comme par exemple cette triple règle d’or que j’évoquais plus haut. L’important est que ces règles soient adoptées et surtout appliquées avec la légitimité démocratique requise, laquelle est fait cruellement défaut dans la construction actuelle. Ceci étant, il appartient aux Parlements, lieu par excellence du débat démocratique, de s’approprier ces questions, à l’instar de ce qui se passe en Allemagne, où tant le Bundestag que la cour constitutionnelle se saisissent régulièrement du sujet. En Belgique, c’est peu dire que ce ne que trop peu le cas ; il est grand temps de se réveiller. Je suis fier de pouvoir dire que mon ami Ecolo Benoit Hellings a été l’un des rares à poser les questions de fond lors du débat récent au Sénat. il y a 30 minutes · Je n’aime plus · 3
Posted on: Thu, 13 Jun 2013 20:08:41 +0000

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