Back to Chinatown . J’aime les trucs des - TopicsExpress



          

Back to Chinatown . J’aime les trucs des magiciens , l’ambiance impudique des coulisses, les back stages interdits, l’envers des décors, l’installation du matériel , les machineries. J’aime regarder les cirques et fêtes foraines , s’installer et être ensuite démontées ...J’aime observer les artistes se maquiller et J’aime flâner dans Chinatown en dehors des heures de show. De toutes façons, j ai renoncé à dormir de vraies nuits et dors par tranches suivant besoin. Comme il n’est pas utile d’enfiler vêtements chaussettes et chaussures pour sortir, il est tentant de s’engouffrer dans la moiteur apaisante et permanente après la peau glacée des climatiseurs trop zélés. Les teintes et les odeurs varient avec le temps et ses cycles immuables . Les larges avenues aux mille vendeurs, aux dix mille lumières et aux cent mille humains, sont entrecoupées de rues aux centaines d’hôtels , hostels , agences de voyages , de bureaux d’import-export ,de docteurs ,,de dentistes , de restaurants , bureaux de change et de salons de massage . En tenue Siamoises brodées, les masseuses attendant les passants qu’elles saluent avec un large sourire . Installées autour de petites tables basses devant les vitrines des établissements aux éclairages tamisés, elles discutent beaucoup, mangent tout le temps et bien sur louchent béatement devant les petits écrans bleutés des maudits téléphones portables . A leurs pieds , un amas de chaussures, leurs sandales et celles des clients . De la rue , je peux voir les rangées de matelas , les corps lourdement endormis , gros poupons à la bouche ouverte, pendant que les officiantes , accroupies au dessus d’eux, les triturent et les enduisent tout en bavardant à mots chuchotés à leur collègue la plus proche. Salles silencieuses , encensées, musique céleste Coréenne , pas feutrés et courbettes à chaque instant . La gangue tiédasse, ,vous la préférez à Huile de Coco ou à la Bave d ‘Aloès Véra ? Aux Herbes bios ?Chaudes ? Manucure ou pédicure ? Les deux en même temps , ca fait homme arrivé et puissant. Dos et cou ? Avec ou sans les épaules ? Massage des voutes plantaires dont la carte des zones réactives indiquées en Chinois, égayent le mur rouge brun et les tentures chocolat au lait….. Dans ces rues , débouchent discrètement de sombres venelles , humides .passages étroits sous les édifices . Leurs cotés sont des rangées de pousse-pousse, d’ustensiles de cuisine, de boléros empilés, des vélos sans roue et de roues sans velo . de landaus rouillés, de formes abstraites sous des bâches ficelées. C’est dans un de ces tunnels à l’heure avant l’heure, que j’ai croisé deux scènes parallèles : Un moine , toge ocre et cuvette métallique contre la poitrine se tient pieds nus dans la couche de fange. Il prie pour un fidèle , un passant en chemise de nylon et pantalon de Tergal ,qui, mains jointes, nuque courbée et sans jamais le regarder en face, lui donnera quelques billets avant de repartir vivre sa journée de péchés , par avance excusés . Trois jeunes policiers braquent le flash d’un téléphone portable sur le visage rond d’une petite femme. Ils l’interrogent sans douceur et recueillent ses réponses filmées. Faisceau de lumière sur ce visage découpé sans corps qui se détache du noir mur vouté. Une seule autre trouée perce le lugubre :La sortie du tunnel . Sur la grande avenue, il y a aussi d’immenses bijouteries de bois ajouré et de rouges et d’ors sur noir laqué. Loin, tout au fond adossés contre la paroi , les dizaines d’employés en uniformes assortis aux moulures , attendent les acheteurs derrière des vitrines impeccables et époussetées à chaque instant.. Chaque vendeur est responsable de ses deux mètres de bijoux exposés . En l’absence de visiteurs, ils sont tous plongés dans le monde autiste de leurs téléphones portables . J’ai cherché à quelle activité si intense s’y livraient les gens que l’on voit partout, dans les endroits les plus reculés et primitifs de notre planète. , Toutes classes sociales confondues, coupée de leur vrai monde , plongée dans le virtuel mondialisé ,la majorité joue aux cartes , aux bonbons de couleur qu’il faut regrouper en évitant les chutes sournoises de sucettes explosives . Les réseaux sociaux mais très asociaux aussi et leurs bêtises débitées accrochent des sourires sur les langues mordues dans la concentration. Des couples qui ne se parlent ni se regardent, lors des diners en tète à tète . Des clochards et des pouilleux, des esprits simples et des cyclistes, aux femmes en tchador, corbeau et leurs maris qui les précèdent méprisants ,des enfants en uniforme et des alcooliques sans abri jusqu’aux policiers qui règlent l’indomptable circulation…Tous ont des téléphones portables comme principal compagnon. La moitié de la planète est illettrée mais pas déconnectée. La Technique du clic tactile , est universelle. Une fois la lourde porte de verre des bijouteries poussée, il faut encore traverser toute la longueur ,vide et au sol de dalles marbrées et glissantes sous un haut plafond et ses cameras stalactites. . Ca leur permet éventuellement de voir venir les braqueurs de loin et sur une surface à terrain découvert qui rend les cavalcades et courses, très aléatoires et le tir au pigeon, un jeu d’enfant. Je dénombre des groupes de facies , des types de physique bien distincts. Du Chinois rosé et blanc , du Japonais ou Koréen plus ovale, du Polynésien charpenté aux yeux miel, les Indonésiens et Malaysiens au petits nez fins et mâchoire en avant, les Métis et le rappel discret de sang Africain , les Arabes et les Perses beaucoup plus lourds bruns et poilus qui ne se mélangent qu’entre eux , des Indiens , des petits Népalais et Bengalais , des Sikhs , des Jaïns en masque anti pollution .(Pour eux, c’est une manière d’épargner toute vie, y compris celle des bactéries et des petits insectes que l on risque d’avaler et tuer par mégarde ., . Une équipe internationale de cinéma à réquisitionné un carrefour grouillant de monde et d’activités. Des réflecteurs blancs accentuent les traits des badauds massés derrière les techniciens et les patrons aux profils occupés pour mon objectif photo. Le preneur de son sent que je le photographie à son insu et nous échangeons haussement de sourcils complices. L’ unique acteur, barbe et lunettes de soleil, costume impeccable de lin blanc et chapeau de paille de Panama ,sort de la foule en la bousculant et se précipite élégamment dans un autobus urbain remplis de figurants patients dans leur fournaise . Il doit surement fuir quelque chose que nous ne verrons pas. Au début, quand le Boss crie son ‘Action !’ , Le bus roule déjà au pas , ce qui permet à la star grimée, deux petits sauts de cabri et un agile petit pas de coté , agrippé d’une main a la porte pendant que l’autre ne quitte pas la mallette. Je remonte une large avenue d’imposantes façades noircies mais qui ont du être splendides et scandaleuses par leur gigantisme. Des lamelles dorées enveloppent une d’entre elle, un damier rehausse une autre. Personne ne lève jamais plus le nez vers leur splendeur devenue laideur décadente. Je sens une forte brulure au mollet. Je regarde et aperçois sur la boucle de ma sandale Maya, un petit moustique noiraud à l’air mechant. Les mains sur ses hanches canelées, il me défie et me toise de bas en haut, dans un claquement de langue méprisant . Ses antennes m ‘indiquent l’extérieur de ma jambe ou est fichée son épée . Je veux la retirer entre mes ongles mais la poignée casse et se détache. je n’ai plus de prise . Ca brule toujours. Il ricane et ironise en Mandarin . ( Ou du Cantonais ? Du Mongol ?) Sa voix ne porte pas assez pour discerner les détails et ses intonations. Je refuse sa déclaration de guerre, et lui demande pourquoi avoir violé le vieux contrat de non agression qui me lie aux insectes ? Il me répond durement et se croit obligé d’insulter ma mère qui pourtant est hors sujet. La bestiole me menace de revenir me dégouter à jamais des Tropiques .Pourquoi moi ? J’ai toujours prôné les ventilateurs préventifs et inoffensifs et lutté contre l’usage des fumigations et des bombes à Réossol . C’est un jeune loustic moustique insensible à mes arguments. Il esquisse le geste de me repiquer qui me fait spontanément reculer , me fait une patte d’honneur , rajuste sa casquette en fausse doublure de trench coat anglais , enclenche un Cédé de Eminem ,et décolle dans un petit nuage de poussière et un bruit d’ailes provocateur à trente cinq mille battements par minute. Petit con ! Mais j’ai toujours son dard sous la peau. De temps en temps , un couple ou un groupe de jeunes touristes étrangers , traverse le paysage, sans s’ attarder .Ils restent bien groupés , crispés, et regardent bien devant eux . Ils sont méfiants de tout et tous et se sentent obligés de marchander de quoi à peine se payer des épluchures de cacahuètes. . Ils ne font pas le poids devant les marchands malins et bien rodés. Ils dépassent un peu honteux ou amusés des tréteaux couverts de godemichés et autres consolateurs dressés sur leur emballage au mode d’emploi clair et explicite. Des simples et des à doubles glands, toutes tailles couleurs et matieres déclinées , du petit anal rose au monstrueux XXXL noir ébène mais tous avec batteries incorporées De petits cartons affichent les prix des aphrodisiaques pharmaceutiques et naturels. Viagra , extraits d’hippocampe et de queue de daim, la poudre de corne de rhinocéros , se négocie discrètement . Assis dans un coin de la cafeteria matinale, un couple en tenue de gala . Elle est rondelette et engoncée dans un robe du soir en satin nacré. Elle porte de nombreux pendentifs, de lourdes boucles d’oreilles, un diadème de grosses perles encercle son chignon et supporte des chaussures a talon aiguille, haut et pointu . Elle ne regarde que son propre reflet dans les miroirs . Elle se prend en photo, exagérant ses mimiques de vamp retapée. En sortant , elle ne saluera qu ‘elle même une derniere fois, dans le dernier miroir . Lui , enfin elle, est en costume sombre et nœud papillon argenté .Les cheveux coupés en brosse et talqués grisonnant , la regarde avec passion . Il-elle recense les atouts de sa compagne . Peut etre des artistes sortant du travail ? Il est deja onze heures du matin et ma promenade matinale s’est prolongée . Je bois le lait d’une noix de coco fraiche , seul remède absolu et efficace contre les assauts amibiens . La jeune fille qui sert café instantané et jus de fruits est fort agile à la machette a décalotter et dotée d’un tres joli minois mignon . Elle semble l’ignorer .. En permanence, à ces cotés , il y a un étranger bedonnant et passionement amoureux . Les soupirants restent la , se relaient un à un , et des heures durant , un œil sur une revue ennuyeuse et l’autre accroché aux fesses de la petite, il rêvent de gagner ses faveurs .La gamine n’est pas du tout intéressée et continue ses palabres avec ses copines du salon de massage voisin. L’éconduit croit l émouvoir en lui annonçant avec un lourd accent Australien , qu’il part ce soir même pour Melbourne mais que heureusement, il reviendra dans une semaine ..Il a trouvé quelque chose à lui dire . Elle opine mais ne comprend rien et sourit de ses belles dents . Il part, se retourne pour chercher son regard mais ne rencontre que son dos penché sur les bananes à milk shakes . Quelques instants pus tard , revient avec un cornet de glace à la mangue qu’elle accepte avant de retourner a ses bananes . Le transi s’éclipse et la belle a donné sa glace à son petit frère … Deja le petit banc est occupé par un Danois à brioche ventrale ,tout aussi fou d’amour et qui attendait en souffrant de jalousie son tour, a demi caché , à la terrasse du ‘’ Au Bon Pain ‘ (c) michael memmi 2013
Posted on: Tue, 12 Nov 2013 15:58:22 +0000

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