Billet d’humeur du 20 août 2013. Patorni, avocat et - TopicsExpress



          

Billet d’humeur du 20 août 2013. Patorni, avocat et historien. Le 9 août 1838, François-Marie Patorni épousait à Paris une jeune femme originaire de Luri, dans le Cap Corse : Elmira Estela. Patorni, dont une partie de la famille est actuellement installée à Santa Fé, Nouveau-Mexique, aux Etats-Unis, reste un inconnu célèbre… Né à Bastia voilà deux cent dix ans, il mourut dans sa quarante-neuvième année en 1852, à Paris. En 1830, il était avocat et déjà libéral, lié aux Bonaparte. Il fut l’un des ardents avocats de la famille. Et y acquit ses premiers titres de célébrité. En 1835, il défendit, en bon pénaliste, et devant la Chambre des pairs, Joseph-Marie Fieschi, qui, avec une machine infernale formée par l’assemblage de canons de fusils posés sur un châssis, le 28 juillet, avait tenté d’abattre le roi Louis-Philippe pendant une revue militaire le long du Boulevard du Temple, ce fameux boulevard du crime du Paris romantique, et devenu le décor central de l’un des plus beaux films du monde : Les Enfants du Paradis, réalisé sous l’Occupation par le poétique Marcel Carné. N’ayant pu sauver Fieschi, ce qui était impossible, François-Marie Patorni qui était un illustre avocat auprès de la Cour de Cassation, fut aussi un brillant jurisconsulte, un historien du droit et de la Corse, un homme de presse. Et, au service des Bonaparte après 1848, une figure politique. Il contribua en effet à l’élection de Louis-Napoléon à la Présidence de la République. Figure corse et parisienne, attaché passionnément à son île, Patorni aura eu un destin plein de paradoxes : certes, il est mort jeune. La Corse, en son temps, se voyait, dans les cours de justice, privée de l’institution du jury. Avec quelques avocats et magistrats frondeurs et tenaces, Patorni parvint à le faire rétablir au bout de bien des années de luttes. Ce Corse, patron de presse et historien autant que juriste, fut tenté par la politique et la diplomatie : pressenti pour devenir consul au Guatemala, et augmentant ainsi le nombre des Corses influents de longue date dans cette partie de l’Amérique, il mourut prématurément en janvier 1852, privant la Corse d’un bel appui et d’un beau talent. Ses lettres semblent, pour l’essentiel, être conservées à la bibliothèque de Bastia. Il reste pourtant privé de biographie, et surtout, chose curieuse : mort à Paris, sa tombe est inconnue, introuvable ! Voilà un oubli immérité ! RL.
Posted on: Thu, 22 Aug 2013 17:39:45 +0000

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