Bonjour Petioutes et Petious. Plus je prends de l’âge, plus - TopicsExpress



          

Bonjour Petioutes et Petious. Plus je prends de l’âge, plus mes souvenirs lointains se rapprochent. Cela ne veut pas dire pour autant que ma mémoire vive s’estompe, quoique, j’ai une fâcheuse tendance à égarer mes lunettes, mes clefs, et mon porte monnaie ( c’est dire si l’argent ne me colle pas à la peau), mes pantoufles et j’en passe. Par bonheur, je n’en suis pas encore au stade de perdre mon chemin et surtout mes idées. La Savoie est de plus en plus présente dans mes pensées, étrange non, pour quelqu’un qui est né dans la cité phocéenne de parents marseillais, d’origine italienne. Eh bien, non, pas tant que ça. Mon grand-père et ma grand-mère paternels étaient de purs Piémontais, comme les Savoyards d’ailleurs, les piémonts n’étant pas que d’un seul côté des Alpes. De plus, ils étaient originaires d’un bled qui n’était pas éloigné du val d’Aoste. Quand mes parents sont venus s’installer à Saint-Jean-d’Arvey, ma sœur avait trois ans, et moi deux. Inutile de vous dire que mes tous premiers souvenirs remontent à cette année-là, 1938, images et bruits fugitifs : orage grondant sur le Mont Penet, sifflement de la locomotive à vapeur, cacophonie d’oiseaux au réveil, et noria de voitures jaunes et bleues de la firme Ricard qui venait d’ouvrir dans la localité, un dépôt de pastis, dont ma mère assurait le secrétariat. Que n’ont-ils pu le faire à Courmayeur. Si cela avait été le cas, aujourd’hui, je serais italien, je parlerais parfaitement cette langue, ainsi que le français et le franco-provençal. Je jouirais d’une autonomie à statut spécial, non seulement en ce qui concerne la politique régionale, mais aussi dans dautres domaines sensibles, strictement liés à léconomie de cette contrée alpine. A Aoste, les pouvoirs locaux disposent dune large autonomie en matière d’éducation, de gestion des ressources hydriques, de lénergie hydroélectrique, des ressources naturelles et de lagriculture. Et surtout, surtout 90% des impôts perçus restent à la disposition des autorités locales. Si nous n’avions pas été annexés par la France, nous serions, nous aussi aujourd’hui une région très prospère. Nos frères du Val d’Aoste n’ont pas toujours été riches, tant s’en faut. Ils ont connu l’enclavement, la pénurie, la faim parfois. Se sentent-ils savoyards ou savoisiens ? Au fond d’eux-mêmes oui, même si le vocable valdôtain, incarnant à leurs yeux une liberté plus affirmée, leur convient aujourd’hui nettement mieux. En 1938 Mussolini régnait sur l’Italie et il était pour la firme Ricard plus facile de s’installer à mi-chemin de Grenoble et de Lyon, deux villes à forte potentialité pour le vrai pastis de Marseille qui allait tenter de détrôner des comptoirs le petit coup de blanc matinal. Cela a fait de moi un Savoyard, mais je le dis haut et fort, si j’avais été valdôtain, je serais aujourd’hui trilingue avec le Patois que je n’ai pas oublié, ma région serait riche et je regarderais mes compatriotes savoisiens avec compassion, devant l’oppression que leur fait subir le centralisme républicain. Avanti Savoïa, viva !
Posted on: Thu, 24 Oct 2013 08:28:55 +0000

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