Bourguiba et l’armée tunisienne : les raisons d’une - TopicsExpress



          

Bourguiba et l’armée tunisienne : les raisons d’une méfiance AUTEUR: Le colonel Boubaker Ben Kraïem Il a été dit que Bourguiba était, depuis son jeune âge, allergique a l’armée a tel point qu’il serait devenu « antimilitariste ». Ceci ne serait pas étonnant de sa part, lui qui, depuis sa tendre jeunesse, entendit souvent parler des exactions, des brimades, des punitions infligées aux populations du sahel, donc a sa famille, par les troupes du général Zarrouk que le Bey envoyait dans ces régions ramasser les impôts et les taxes. Les répressions a l’encontre de ceux qui ne pouvaient rien payer et l’image de son père, sous-officier, portant le sac a dos trop charge donc trop lourd pour lui, avaient marque d’une manière indélébile le jeune enfant qu’il était. Devenu jeune homme, il a vécu en France plusieurs années ou il a pu, dans le pays des Droits de l’homme et du Citoyen, s’informer et s’enrichir, en marge de ses études, de l’expérience de la révolution française, et des idées des précurseurs des grands penseurs socialistes tels qu’Emile Zola, Victor Hugo et Alfred de Vigny entre autres. Il a été aussi impressionne par le parti politique français, le Parti Radical qui était antimilitariste. Il a observé et étudié l‘évolution politique de l’environnement géographique auquel nous appartenons. Etant arrive en Europe quelques années seulement après la fin de la Première Guerre Mondiale, il a remarqué certaines traces et entendu parler des causes et des résultats de cette abominable guerre, des pertes et des dégâts qu’elle a engendres et des malheurs qu’elle a laissés dans la plupart des pays qui l’ont vécue ou subie. Ayant constaté les pertes et les ruines causées par les armées allemandes durant la guerre 1914-18, il aurait pu penser que les armées n’étaient faites que pour laisser des morts, des blessés, des orphelins, le malheur et la désolation. Aussi, a-t-il constate et observe beaucoup plus tard et loin, les différents coups d’Etat fomentes par les militaires certains pays et notamment au moyen orient et leur intrusion la vie politique? En tant qu‘homme légaliste, du fait de sa formation juridique, il pensait probablement que les armes destinées à défendre l’intégrité et l’indépendance d’un pays, ne doivent pas être utilisées pour prendre le pouvoir, celui-ci devant être obtenu, pacifiquement, par le combat politique. Pareils coups d’Etat ne peuvent, d’après lui, et il avait entièrement raison, ni servir à faire évoluer les peuples, ni à améliorer les conditions de vie des citoyens. Légaliste de formation, tout cela ne l’a sûrement pas, encouragé a apprécier ce corps, nécessaire pour tous les pays du monde, et qui ne l’a d’ailleurs pas eu ses faveurs, une fois devenu Chef d’Etat. L’armée est l’une des composantes de la souveraineté d’un pays et le Président Bourguiba ne pouvait sen passer. Mais ayant pris en charge la responsabilité d’un pays qui venait de recouvrer sa liberté et son indépendance perdues depuis trois quarts de siècle, un pays appauvri par une colonisation aveugle et sans scrupule, avec des besoins énormes dans tous les domaines, il était obligé de faire un choix et de classer ses priorités. Celles-ci étaient particulièrement évidentes: le peuple était, dans sa majorité illettré, les tunisiens, une fois malades, n’avaient pas les moyens de se soigner et même s`ils le pouvaient, il n’y avait ni structure d’accueil, ni personnel médical et paramédical nécessaire pour prendre en charge toute la population. L’agriculture, dans ce pays jadis grenier de Rome, censée faire vivre soixante quinze pour cent du peuple tunisien, était encore, pour les terres les plus fertiles, entre les mains des colons français et pour le reste, exploitée par les cultivateurs tunisiens, d’une manière archaïque. L’infrastructure routière était presque inexistante. Tout cela fait que tout responsable digne de ce nom serait affronté à faire des choix, difficiles certes mais non moins indispensables. L’armée est le moyen de défense d’une nation et dans le monde où nous vivons, la force militaire vous aide à être suffisamment respecté par tous, et surtout par votre environnement immédiat. Bourguiba était conscient de cela mais il ne pouvait remplir, avec les faibles moyens du pays, et en même temps, toutes les exigences d’un développement rapide dans les domaines économique et social et celles de la défense nationale. Aussi, comptant sur le crédit qu’i| a développé auprès de l’occident et principalement auprès des Etats Unis d’Amérique, et surtout depuis qu’il était emprisonné par la France, au Fort St Nicolas à Marseille, durant la deuxième guerre mondiale, il avait fait un choix stratégique de grand visionnaire. En effet, alors que les Forces de l’Axe, remportaient victoire après victoire, Bourguiba adressa de sa prison, aux membres du Bureau Politique de son parti, le Néo-Destour, une lettre qui fera date dans l’Histoire, leur donnant des ordres fermes, en vue d’appuyer les Alliés pour être, à la fin de la guerre, du côté des vainqueurs. Cette lettre le rendit fort célèbre auprès des pays occidentaux et surtout des Etats Unis d’Amérique. C’est pourquoi, il compta toujours sur l’appui des Américains, en cas de coup dur ou de difficultés sérieuses. C’est la raison pour laquelle il a été, longtemps et jusqu’a la bataille de Bizerte en 1961, considéré, par certains gouvernements arabes du moyen orient, comme un inconditionnel du monde occidental. Cela n’était pas totalement faux mais Bourguiba a préféré développer son pays, construire des écoles, des lycées et des facultés, des hôpitaux, des dispensaires, faire des routes, des barrages en vue d’améliorer les conditions de vie des Tunisiens. Et tout cela avait un prix. Bien sûr, le Président Bourguiba a beaucoup compté sur ses alliances, beaucoup plus morales qu’officielles avec l’Occident et essentiellement avec les Etats-Unis et la France sans jamais accorder à l’une ou à l’autre la possibilité d’implantation de base militaire dans notre pays. Avec le recul, son raisonnement n’était pas totalement faux. Quant à nous, les jeunes officiers de la Tunisie indépendante, qui sommes les premiers à avoir choisi le métier de |honneur, celui de défendre notre pays, celui d’accepter de nous sacrifier pour notre chère Tunisie, ambitieux mais sincères, nous n’avons pas apprécié, à ce moment là, son choix. Nous voulions disposer d’assez de moyens pour être prêt le jour « J ››, ce jour qui pouvait arriver à tout instant. Avec l’âge et l’expérience acquise, et au fur et à mesure que nous évoluions dans les postes de responsabilité, et même si nous ne lui avons pas donné entièrement raison, nous l’avons compris. En effet, un avion « F16 ›› coûte le prix de plusieurs lycées, et le prix d’un char « M6O » permet la construction d’un grand dispensaire, etc….sachant pertinemment qu’une armée, pour être crédible et dissuasive, a besoin d’un grand nombre d’avions et de beaucoup de chars. La course aux armements est très couteuse pour un pays aux foyens limités. En effet, si le progrès technologique concerne, à présent, tous les domaines, il est plus rapide et plus fréquent dans l’armement. Les armes sophistiquées, au coût impensable, peuvent être détrônées, après seulement quelques années, par une nouvelle génération plus performante, donc plus chère. C’est pourquoi, la course aux armements, ne peut en aucune manière, convenir à notre pays. L’argent qui peut lui être consacré serait mieux utilisé dans la création d’emplois et de richesses. Certains ont laissé dire que Bourguiba a été influencé par le complot de 1962 pour limiter les moyens de l’armée mais cela ne peut être vrai car sa position était déjà arrêtée depuis fort longtemps. ll faut cependant reconnaitre que sous son mandat, la formation des officiers et leur envoi dans les Ecoles étrangères les plus prestigieuses du monde occidental n’a jamais souffert d’aucune retenue et qu’au contraire nous en avions bien profité. Cependant il n’a jamais accepté d’envoyer ses élèves officiers et ses cadres dans les Académies Militaires du Moyen-Orient, ces Ecoles ne s’étant fait remarquer, d’après lui, que par la formation de comploteurs et de putschistes. Bien sûr le complot de 1962 ne pouvait renforcer l’estime qu’il avait pour l`armée mais il faut préciser qu’il a toujours respecté les officiers et certains qui l’ont accompagné dans ses visites à l’étranger, comme aide de camp, l’ont vécu d’une manière personnelle: il arrivait au Président Bourguiba de se mettre en colère, pour tel ou tel motif, de s’en prendre à sa suite et de traiter de tous les noms ceux qui étaient présents mais dès que son aide de camp, officier supérieur désigné, apparaissait, il se calmait et reprenait ses esprits. Ainsi …….. ..était ………….. aussi ……………….Bourguiba.
Posted on: Sat, 06 Jul 2013 01:01:25 +0000

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