CHRONIQUE SACERDOTALE : LE PRETRE, SERVITEUR DE DIEU Jésus est le seul, l’Unique Prêtre qui soit ! Il a daigné vouloir, pour la permanence, pour le bien et pour la fécondité de son Eglise, des hommes chargés de le représenter au milieu et auprès de leurs sœurs et frères en humanité, des hommes ayant la charge de faire pour toutes les fois que nécessaire, ce que Lui-même a fait une fois pour toutes les fois au profit de toute l’humanité ! Serviteur de Dieu, le prêtre devient un l’homme au service de l’homme ! Barthélémy ADOUKONNOU n’avait de cesse de répéter : « Dieu s’est fait homme, Dieu ne s’est pas fait prêtre ! Il s’agit donc d’être homme, de rester homme. Et il s’agit surtout d’être homme tout en restant prêtre ! » Véritable Car en le prêtre, les femmes et les hommes de ce monde veulent voir non pas un dieu tombé du ciel, ils veulent voir l’homme, l’homme qui prend le temps de les écouter, l’homme qui se penche sur la misère d’une vie humaine, l’homme qui ne ferme pas sa porte au nez de celui qui continue de supplier le ciel d’envoyer le demi-pain quotidien. Ce service de Dieu, ce service de l’homme, le Christ Jésus l’a avant tout remis entre les mains des douze choisis et envoyés par lui-même : « comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » Jean 20,21. Il les investit de son service et fait d’eux ses serviteurs : « le serviteur n’est pas plus grand que son maître, ni un envoyé plus grand que celui qui l’envoie » (Jn 13,16 ; 15,20). Importante mise au point du Maître qui anticipe sur la tentation des apôtres et des prêtres, de prendre la place du Maître, de s’en attribuer les honneurs, de se faire passer pour le Maître, d’outrepasser leurs compétences intrinsèques pour répondre de celles qui reviennent en propre au Maître. Que de prêtres se substituent à Jésus-Christ dans l’exercice d’un ministère sacerdotal taillé à leur mesure, taillé à la mesure de leurs ambitions personnelles, à la mesure de leurs tripes profondes ! La mission consiste à imiter le Maître, à continuer et à prolonger l’action du Maître qui est pourtant encore là, sous un autre mode d’existence, sous un mode d’invisibilité ! Etre serviteur de Jésus, c’est une vocation noble, la meilleure qui soit, la seule qui fût ! Magnifique en son déploiement, incomparable en ses finalités ! Le prêtre se sait donc en mission pour Jésus et rien que pour Jésus. Il est à cause de Jésus, au service d’une humanité appelée à grandir et à discerner la main de son Créateur ! Le service du prêtre n’admet pas de compromission ! Le service du prêtre est pur service de Dieu, le service du prêtre devrait être pur service de Dieu ; service de Dieu et rien que service de Dieu ! Et le modèle de serviteur à incarner pour le prêtre, c’est celui de Jésus, à la fois Serviteur de son Père et Serviteur de l’homme ; toute la vie de Jésus fut service, au saint service de Dieu son Père : « je suis venu, non pas pour être servi, mais pour servir » (Marc 10,45) ! Il n’est pas évident que ce modèle de serviteur vécu par le Christ ait prise sur tous les prêtres d’aujourd’hui, sur tous les prêtres de Jésus-Serviteur de l’Homme. L’homme que Dieu a servi, c’est l’homme qui le lui paya pourtant en monnaie de singe, c’est l’homme qui l’amena à Golgotha pour le pendre au bois de la croix, au bois de l’ignominie ! Le service de Dieu n’en fut point arrêté, le service de l’homme n’en fut point suspendu, supprimé, effacé ! Le service du prêtre emprunte bien souvent le même itinéraire, l’itinéraire de la crucifixion, l’itinéraire de la croix, la croix des calomnies et la croix des médisances, la croix des délations et des mauvaises relations, les croix les moins soupçonnées parce que sortant de la méchanceté de l’homme… Le service du prêtre ne doit pas en être arrêté, le service du prêtre n’en sera pas arrêté, le zèle du prêtre n’en sera pas émoussé ! Le service tire ses ressources d’ailleurs, d’un ailleurs ancré en Dieu, le Dieu de Jésus-Christ ! Abbé Frédéric Serge KOGUE Publié le 30 avril 2010.
Posted on: Mon, 21 Oct 2013 15:23:57 +0000
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