Calendrier et rythmes scolaires ------------------------------------- Alors que la rentrée s’annonce, petit rappel des pratiques en France depuis deux siècles… Pendant des siècles, l’enseignement n’était ni obligatoire ni national. Chaque paroisse, chaque commune, chaque établissement pouvait déterminer ses dates de repos. Dans une société profondément chrétienne et rurale, les congés scolaires s’alignaient sur les jours fériés pour fêtes religieuses et sur les périodes de gros travaux des champs. Sous l’Empire, en dehors des fêtes religieuses, les seules vacances sont celles d’été, du 5 août (époque des moissons) au 20 septembre (époque des vendanges). Avec Jules Ferry, on ne donne plus qu’un mois l’été, à la discrétion de chaque préfet. Chaque département a ainsi ses propres dates. Après la Première Guerre mondiale (1922), on les allonge du 14 juillet au 1er octobre. Quelques jours supplémentaires sont donnés à Noël et à Pâques. A partir de 1939, on octroie aussi le lendemain de la Toussaint et parfois 4 jours autour du Mardi gras. Globalement donc, l’année reste dense. Dans les années 1950, la société devient davantage citadine et salariée. Avec les congés payés, de nombreuses familles partent en vacances dès le 1er juillet et font perdre aux enfants deux semaines d’école puisque les congés scolaires officiels ne commencent que le 14 juillet. A partir de la rentrée 1960, le calendrier scolaire s’aligne un peu sur ces nouveaux rythmes (calendrier établi en collaboration avec le ministère du Tourisme : l’intérêt des parents passerait-il déjà avant celui des enfants ?!?). Les vacances d’été durent désormais de fin juin à mi-septembre (soit 2 mois et demi) ; des autorisations d’absence sont même accordées jusqu’à fin septembre aux enfants d’agriculteurs dans les départements viticoles. Ce rythme à la gloire des congés payés d’été occasionne pourtant une coupure trop longue : les élèves ont oublié à la rentrée une bonne partie de ce qu’ils avaient appris l’année d’avant. A partir de 1985, on donne davantage d’ampleur aux vacances de Toussaint et de février, avec un temps scolaire toujours plus morcelé et des grandes vacances légèrement raccourcies. L’objectif aujourd’hui recherché est d’alterner 7 semaines de cours et 2 semaines de vacances jusqu’à la fin de l’année scolaire : difficile de faire moins sans se mettre à dos les opérateurs de tourisme… L’année scolaire française est ainsi la plus courte d’Europe avec seulement 144 jours de cours pour 221 jours de "vacances" (fêtes, week-end et congés cumulés). En 1882 ; Jules Ferry avait défini en 5 jours de classe (avec congé le jeudi et le dimanche) et un total de trente heures par semaine (3h le matin, 3h l’après-midi). En 1969, on fait disparaître le samedi après-midi. Le jour de congé cesse d’être le jeudi pour passer au mercredi en 1972. A partir de 1989, on tente de mettre en place des semaines de seulement 4 jours. En 2008 finalement, le samedi matin est totalement supprimé. Idéal pour des parents et des enseignants qui veulent partir en week-end, mais pour des enfants qui doivent apprendre ?... Plus on allonge les vacances, plus on raccourcit la semaine, moins on donne de devoirs à la maison… et plus les pédagogues expliquent que nos enfants sont épuisés par leur scolarité. Un discours qui a pris de l’essor dans les années 1960 et qui croît de plus belle aujourd’hui. Qui pourtant, parmi les parents et les grands-parents d’aujourd’hui, se souvient être rentré exténué de l’école ? En résumé, plus on se repose, plus on est fatigué… et moins on en fait, moins on semble capable d’en faire, apparemment… Site: fr.toluna/opinions/628941/Calendrier-rythmes-scolaires.htm
Posted on: Thu, 03 Oct 2013 07:38:50 +0000
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