Ce ne sera pas facile pour le prochain président de Madagascar de redresser la situation laissée par cinq années de Transition dévastatrice. Le prochain élu devra en effet trouver des solutions miracles à tous les maux du pays. Avec 600.000 enfants déscolarisés, il faut trouver les moyens et les arguments nécessaires pour faire revenir autant d’élèves sur le chemin de l’école. La plupart de ces enfants ne fréquentent plus les écoles actuellement en raison de difficultés financières de leurs parents, puisque le revenu de nombreux ménages a périclité au cours des dernières années. Il va falloir aussi créer des centaines de milliers de nouveaux emplois, étant donné que les circonstances engendrées par la crise politique ont débouché sur autant de perte d’emplois. Les Malgaches auront peut-être leur président dans quelques mois. Mais le gagnant de la prochaine course à la magistrature suprême ne sera pas forcément un heureux gagnant. On se demande même si le prochain élu ne sera pas plutôt une victime qu’un victorieux. Il faut en effet s’attendre dès 2014 à d’autres difficultés socioéconomiques dans la Grande Ile. Le prix à la consommation va sans doute connaître une nouvelle hausse. Des spécialistes redoutent un taux d’inflation à deux chiffres, en raison notamment de la prochaine augmentation du prix des carburants. Le prochain président aura ainsi du pain sur la planche. Il faut noter que le taux de pauvreté n’a jamais été aussi élevé à Madagascar. On estime que plus de 90% des Malgaches vivent désormais sous le seuil de pauvreté. Et on se demande quel miracle va effectuer le prochain président de la République pour réduire ce taux. En tout cas, à moins d’un miracle économique - ce qui est toutefois souvent possible - il lui sera ardu de parvenir à faire baisser ce taux en dessous des 50% durant le temps d’un mandat. Pourtant, sans ce miracle économique, il est fort probable que la popularité du nouveau président connaisse une véritable chute libre en peu de temps. Ce qui va de nouveau contribuer à conduire le pays vers une nouvelle crise. Le prochain président et ses futurs collaborateurs sont déjà avertis. Les conditions socioéconomiques qu’ils vont devoir gérer sont difficiles et compliquées. Mais ils sont condamnés à réussir sous peine de subir la colère populaire puisque les Malgaches n’attendent plus que des résultats concrets, une fois le président sera élu. Sinon ce nouveau président risque de devenir facilement une nouvelle victime du système, quelques temps après sa victoire électorale.
Posted on: Tue, 08 Oct 2013 10:12:12 +0000
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