Cela narrive pas quailleurs et pas seulement aux autres... - TopicsExpress



          

Cela narrive pas quailleurs et pas seulement aux autres... Société Harcèlement Scolaire. Quand l’école devient l’enfer Les enfants entre eux peuvent être cruels. On le sait depuis toujours. Mais parfois, les choses vont trop loin, et les moyens de communication modernes n’arrangent rien à l’affaire. En France, selon les chiffres de l’Éducation nationale, 10 % des collégiens sont victimes de harcèlement. Nicolas, en 6e , a vécu l’enfer. Sa famille et lui ont aujourd’hui le courage de témoigner. Nicolas (*) ressemble à beaucoup d’enfants de son âge. Il a des amis, une famille qui l’aime, de bons résultats scolaires. En l’observant lors d’une brève rencontre, on dirait de lui qu’il a l’air sage, un peu timide peut-être, mais l’œil vif, le cœur tendre et l’esprit ouvert. Jusqu’à l’an dernier, dans la vie de Nicolas, tout allait bien. « On a vu notre fils changer » Mais à son entrée au collège, le garçon gai et insouciant s’est vite replié sur lui-même. « On a vu notre fils changer », explique aujourd’hui sa mère, encore émue par l’épreuve qu’a traversée sa famille – quand elle en parle, en effet, elle commence par dire « ça nous est arrivé, à nous ». Et d’épreuve, c’en était bien une. Car il aura fallu du temps, des portes closes et de la persévérance pour reconnaître puis faire reconnaître ce que vivait alors Nicolas : brimé par d’autres collégiens au quotidien, dans la cour, les transports scolaires et par SMS, il s’est retrouvé victime de harcèlement scolaire sévère. C’est dur quand un enfant de 11 ans vous dit « moi j’ai la poisse dans la vie » « Son père et moi, on a noté un changement de comportement aux vacances de la Toussaint », indique sa mère. « C’est un enfant qui avait la joie de vivre » ; désormais, « il était triste, il ne chantait plus ». Puis il y a eu des manifestations de malaise physique inexpliquées : nausées, maux de ventre qui ne passaient pas. Et les médicaments, pris après plusieurs passages chez le médecin, n’y changeaient rien. Au bout de quelques mois, la mère de famille découvre par hasard l’origine de ces humeurs noires. « Un soir, je suis tombée sur des SMS. Ça nous a fait un choc. » C’étaient des insultes à la pelle, une violence verbale à la limite du supportable. Jadis, le harcèlement entre élèves se déroulait dans l’enceinte de l’école ou les transports scolaires ; maintenant, avec les moyens de communication modernes, il se poursuit sans relâche 24 heures sur 24. « C’était tout le temps, pratiquement tous les jours. » Mais Nicolas n’avait rien dit. Peur d’inquiéter ses parents, manque d’estime de soi ? Toujours est-il qu’ensuite, « à la rentrée d’avril, ça a été l’horreur ». Des marques physiques indiquent aux parents que les bornes ont été dépassées. Tensions et angoisse Dès lors, comment réagir ? « Comme on a pu… » La mère de famille reproche à l’établissement scolaire son manque d’attention. « On m’a dit ‘les résultats scolaires sont bons, alors pourquoi s’inquiéter ?’ Ils ont dit que ce n’étaient que des mots d’enfant. » Certes. Mais des mots dont on se souvient toute sa vie. Une situation difficile que Nicolas résume lui-même aujourd’hui, avec ces autres mots d’enfant : « Ça se passait très mal, j’en avais marre. Mais je ne pouvais rien faire, ‘il’ était plus fort que moi. » Heureusement, il y avait tout de même « les copains, ils m’aidaient, ils restaient avec moi ». Pendant ce temps, la situation se dégrade. « On a eu des nuits blanches. Dans la famille, ça a créé des tensions, les enfants sentaient notre angoisse. » Soutenue par « une amie infirmière scolaire », la mère de famille, qui travaille elle-même au sein de l’Éducation nationale, décide de prendre les choses en main. Grâce, tout d’abord, à « une psychologue [qui] nous a fait comprendre que la blessure était profonde ». Au rectorat de Strasbourg, elle trouve une personne-ressource qui l’oriente vers un site internet mis en ligne par l’Éducation nationale (agircontreleharcelementalecole.gouv.fr). Elle réalise alors que ce que vit Nicolas, « c’est ce qu’on appelle du harcèlement moral ». « Ça nous a permis de mettre des mots, de dire : mais c’est ça qu’on a vécu! ». La suite est connue par nombre de familles qui se sont retrouvées dans la même situation : « Vous savez, c’est dur quand un enfant de 11 ans vous dit comme ça : moi j’ai la poisse dans la vie. C’est là qu’on a décidé de changer de collège. » Encore sous le coup de l’émotion, elle ne regrette pas sa décision : « Après, on parle de malaise des jeunes, de suicide. Il fallait qu’il se passe quelque chose. » Désormais, Nicolas, 12 ans, va bien. Il a retrouvé un équilibre, sa joie de vivre, de nouveaux amis. Au sein de son nouvel établissement, « ça se passe bien, les notes sont bonnes. On a retrouvé notre enfant. » Toute cette histoire est derrière lui. « Maintenant, on se dit qu’il faut avancer. » Ils ont pourtant, tous les deux, décidé de témoigner : « Je pense qu’on n’en parle pas assez », s’agissant d’un phénomène qui a toujours existé, mais dont on commence à peine à mesurer l’importance pour la construction de l’enfant. Tant il est vrai, comme le dit la mère de Nicolas, que « le collège, c’est pas des années faciles ». L’exemple de son fils pourra peut-être servir de déclic pour d’autres familles. Sans compter que désormais, le jeune homme a appris une chose dure, mais essentielle : « On lui a dit que la vie n’est pas toujours rose. » (*) Les prénoms ont été modifiés à l’initiative des DNA, pour préserver la tranquillité de la famille. DNA 20/11/2013 à 05:00
Posted on: Sat, 23 Nov 2013 04:39:33 +0000

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