Cest difficile de vous aimer ! En règle générale, sur Facebook, je suis un bon « ami ». Entendez par là que ça ne me dérange pas « daimer » les pages quon me propose, vos publications, vos photos, de partager vos liens, de soutenir des artistes et leurs projets, même si leur mode dexpression ne correspond pas au mien. La première idée qui me vient à lesprit nest pas un jugement de valeur, mais dabord un sentiment de solidarité envers quelquun qui veut faire ou nous présenter quelque chose. Si je peux en être ne serait-ce quune forme de relai, après tout, pourquoi pas ? Ma sensibilité me pousse naturellement vers les démarches artistiques. On trouve des gens au destin accompli et reconnu, à tel point quon ne peut plus faire « ami » avec eux, car sur Facebook, lamitié à quand même ses limites. Elle cesse de croître au-delà de 5000 supers copains. On en croise beaucoup dautres qui bouffent de la vache enragée. Ce monde virtuel nest pas très différent du réel en ce pitoyable sens. Alors comme on peut admettre quon est tous là pour se faire connaître les uns des autres dans le bon sens du terme, des échanges prennent vie, et que ce soit par le biais de messages privés, de publications par murs interposés, de lieux, de groupes, on cible des personnes potentiellement susceptibles dêtre intéressés. Dabord, on observe autour de soi, dans sa ville, dans sa région, et lon prend le temps de découvrir les activités des acteurs du secteur, des gens qui font en quelque sorte la même chose que vous, puis on prend le temps de leur écrire, de leur transmettre des liens, de leur dire quon est à la fois à leur écoute et tout disposé à les rencontrer, à connaître leur ressenti, même sil ne penche pas en notre faveur, car comme chacun sait, la critique est bien moins pire le mépris. Et que découvre-t-on ? Que pour la plupart, le silence est de mise. Peut-être ignorent-ils ou ont-ils oublié la gêne quon peut éprouver à se mettre en avant, à vanter des mérites que lon espère justifiés, juste pour espérer « travailler ». Le mot nest pas galvaudé, parce que la vie dartiste ne dédouane pas plus quune autre des obligations administratives, de préparations, de démarchages, des contraintes techniques, du transport, de la manutention et de toutes les joies qui vont avec. Jouer, cest comme une éclaircie dans un jour pluvieux, une percée de soleil dans léphémère dun arc-en-ciel. Les frimas reviennent vite après lextinction des feux. Parfois, des gens vous répondent, souvent gentiment, puis deux, trois jours plus tard, vous découvrez que vos liens ont disparu de leur murs, vos échanges nexistent plus, une certaine gomme est passée par là. Vous renvoyez un mot, pas pour leur en faire reproche, simplement pour poursuivre léchange sur dautres pistes... mais non, plus rien narrive. « Cest difficile de vous aimer » se dit-on alors, au bord dune feuille blanche. Et puis on écrit sur la crête de la vague de ce drôle de sentiment dimpuissance à vous atteindre, parce quon na pas dautre choix que de subir le courant glacial de votre indifférence.
Posted on: Thu, 07 Nov 2013 09:42:44 +0000
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