Cette écotaxe est donc, on le voit, un très mauvais impôt. Or, - TopicsExpress



          

Cette écotaxe est donc, on le voit, un très mauvais impôt. Or, elle a été adoptée (sous le précédent gouvernement) à une très large majorité, seuls les communistes s’y opposant, essentiellement par refus du partenariat public privé. Personne n’a soulevé les objections évidentes rappelées ci-dessus (pour être juste, un député socialiste a critiqué en séance le fait de limiter le système aux routes nationales). Pour la plupart des parlementaires, apparemment, taxer les poids lourds selon leurs émissions de carbone étant une bonne chose, il est inutile de se perdre dans les détails. Pourtant, sur chaque sujet technique, chaque groupe parlementaire a quelques spécialistes chargés de suivre le dossier, d’intervenir en séance et d’aider leurs collègues à comprendre de quoi il retourne. En fait, sans la contestation politique survenue brusquement en Bretagne, nul ne serait allé voir de plus près et il aurait fallu attendre la multiplication des bugs pour que l’absurdité de tout ceci apparaisse… ou, plus probablement, nous aurions subi pendant des années les effets d’une taxe mal conçue, un économiste publiant de temps à autre dans une revue obscure un papier technique mesurant la perte de bien-être résultant de cette incompétence, sans que personne ne s’en émeuve. Revenons un instant sur le cas de l’Oregon. La méthode suivie a consisté à faire une première expérimentation, puis une deuxième. Pour tester la faisabilité du mécanisme, corriger ses points faibles, mais surtout pour gagner l’adhésion du public. Celle-ci est passée de 21% à 41%, puis 70%. Les associations de protection des libertés individuelles ont été associées au projet, il est toujours possible d’opter pour une taxe forfaitaire. A comparer avec la « méthode » française : on réunit un grand machin médiatique, appelé Grenelle de l’environnement (à la suite de quoi le terme « Grenelle de… » est disqualifié pour vingt ans) ; on claironne des décisions applicables un an plus tard ; puis on annonce le report de l’application car la technique ne suit pas, puis la modification du dispositif en vue de le simplifier ; puis les entreprises concernées protestent et on arrête tout et on se retrouve en chaussettes, en pleine campagne et on n’a qu’un an pour satisfaire aux engagements européens que nous avions souscrits et même initiés. Comme me le souffle mon épouse perfidement, si les parlementaires cumulaient moins de mandats, ils auraient peut-être le temps de faire leur boulot correctement. Et de ne pas laisser les hauts fonctionnaires de Bercy le faire à leur place, en fonction de leurs propres intérêts. Comme on disait dans ma jeunesse, tout est politique.
Posted on: Sat, 02 Nov 2013 11:02:32 +0000

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