Chroniques littéraires dAhcène Belarbi sur Kabyle-FM. Brahim - TopicsExpress



          

Chroniques littéraires dAhcène Belarbi sur Kabyle-FM. Brahim Saci sur les traces de Slimane Azem, de Md Chérif Zirem kabyle-fm/index.php/chroniques-litteraires-dahcene-belarbi/1335-brahim-saci-sur-les-traces-de-slimane-azem-de-md-cherif-zirem Sans fausse note Rédigé sous forme d’entretien, cet opuscule explore, par un questionnement ciblé, l’univers créatif d’un chanteur, Brahim Saci, pour mettre en exergue le genre qui le distingue et dont il se nourrit, à savoir : le genre artistique de Slimane Azem. Son itinéraire est long et abrupt. Ayant quitté son village natal pour Paris, à l’âge de 10 ans, il devait, pour apprivoiser la ville des lumières, apprendre à vivre avec son déchirement sans pour autant sombrer dans les affres de la nostalgie. A cet effet, les paroles de son ancien instituteur, au pays, sonnent à ses oreilles comme une sentence : « … Je sais que ta famille te manque mais ouvre tes yeux, tu es dans le pays des Lumières », lui écrivit-il dans une lettre que Brahim garde comme une relique. L’école primaire lui ouvre les portes de la culture française, lui fait découvrir, puis aimer les grands esprits qui ont donné ses lettres de noblesse à la littérature française. Avec sa sensibilité innée, l’enfant affiche d’emblée sa propension envers les auteurs les plus marquants de la poésie française. Plus tard, l’université parfairera sa formation intellectuelle par des connaissances et un savoir diversifiés, qui l’aideront à comprendre et à saisir la condition humaine dans toute sa dimension existentielle. Ce dont il tirera, d’ailleurs, en tant qu’artiste, l’essentiel de son inspiration. Imbu de cette philosophie ancestrale, incarnée par l’un des pionniers de la chanson kabyle, Slimane Azem, il abondera dans le même sens pour exprimer les préoccupations sociales, les travers de l’homme, les affres de l’immigration… Le tout, dans un verbe subtil où la parabole et l’allégorie tiennent souvent lieu de mode d’expression, à l’image de son idole usant de fables, d’adages ou de formules sentencieuses du terroir. L’analogie ne s’arrête pas d’ailleurs à ce seul aspect de la composition. D’emblée, on est frappé par la voix de Brahim, qui rappelle, dans ses moindres intonations celle du poète légendaire. Dans ce livre Brahim Saci ne manquera pas de brosser un portrait substantiel de celui qui demeure sa référence en termes artistiques. Il notera, avec révolte, que l’exil dramatique de Slimane Azem était une mort anticipée pour l’aède : « puisque séparer un artiste de son peuple, de sa terre, est pire que la mort. » Il conclura avec modestie : « Ma légère ressemblance avec lui (Slimane Azem) est une bénédiction. » Dans d’autres passages de ce livre, notre chanteur s’étalera sur ses expériences professionnelles, au sein de différentes radios communautaires, en France. Ainsi évoquera-t-il, non sans amertume, ses passages dans les radios France-Maghreb, Bélovac fm, où il avait animé, respectivement, des émissions sur l’histoire des berbères, puis sur la littérature. A Beur fm, il participait à l’animation de l’émission Culturum avec Moh Cherbi dont il fut aussi co-animateur à radio Bélovac fm. Avec amertume, car, confie-t-il « ces radios, non seulement elles n’offraient aucune perspective d’évolution, mais encore, on nous oublie sans même un « merci » de la part des responsables. » En artiste parisien, même s’il chante en Kabyle, Brahim Saci s’étalera sur les édifices culturels, les infrastructures artistiques et autres lieux de créations et reproductions que renferme Paris. Ce Paris, cosmopolite, multiculturel où les artistes kabyles, depuis maintenant plusieurs générations, ont eu et ont toujours leur place. Leur plus grand représentant était, et restera, sans doute, pour longtemps encore, Slimane Azem. Brahim s’exprime aussi sur d’autres sujets, tels : la place de la chanson kabyle en France, son évolution, sa médiatisation ou ses perspectives d’avenir… Quant à ses projets ils font toujours partie du présent. Façon de dire que la musique est sa raison d’être, et la poésie sa raison de vivre. La preuve ? Sa conclusion : « … à Paris l’errance te la solitude nous accompagnent. Certes, cette ville froide et chaleureuse, aux mille ombres et lumières, fait partie de moi, et j’égrène des vers dans ses rues, en Kabyle et en Français, que le vent emporte. » Paroles d’artiste ! Ahcène Bélarbi. Brahim Saci sur les traces de Slimane Azem, de Md Chérif Zirem, éditions Lumières Libres, 2010
Posted on: Sat, 19 Oct 2013 13:58:15 +0000

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