Commentaire de la Rédaction de la RadioIsanganiro le 3 juillet - TopicsExpress



          

Commentaire de la Rédaction de la RadioIsanganiro le 3 juillet 2013: C’est une première au Burundi, la chambre basse et haute du parlement viennent de céder généreusement leur pouvoir à l’exécutif en matière de gestion des finances publiques. Les parlementaires ont en effet voté le 27 juin cette triste loi qui accorde au gouvernement les prérogatives de réaffecter à volonté le budget. La modification de la loi de 2008 accorde les prérogatives au président de la République et à son gouvernement de réviser la loi budgétaire à tout moment comme beau il semble sans toutefois consulter les représentants du peuple. Même la Cour des comptes et la Cour anti corruption n’auront plus droits de regard sur les éventuelles modifications opérées par l’exécutif. Sous d’autres cieux, l’action gouvernementale constitue une démission sacrée pour tout parlement. Hélas, les dignitaires de l’hémicycle de Kigobe ont jugé beau de se désengager de contrôler la loi budgétaire. Le premier contribuable dans le budget de l’Etat est la population. Cette population qui croupisse dans une misère indescriptible a délégué les parlementaires pour qu’ils suivent le budget de l’Etat en grande partie fruit de sa sueur. Tous les secteurs de la vie du pays fonctionnent grâce au budget de l’Etat. Se désengager dans le suivi est synonyme de démission du parlement et au premier chef les députés issus du parti CNDD-FDD, les seuls à avoir voté ce projet de loi. En reléguant à l’écart la transparence dans la loi budgétaire, qu’est ce qui fera objet de débat à l’hémicycle de Kigobe ? C’est un secret de polichinelle, ce projet de loi s’inscrit dans une logique d’autres lois qui empiètent les droits de la population. Rappelons la loi sur les partis politiques et la loi sur la presse. On ne peut pas passer sous silence le projet de loi portant manifestations et réunions publiques, le projet de loi régissant les associations sans but lucratif. Ces lois liberticides et anti constitutionnelles sont initiées par le gouvernement sous l’œil complice des sénateurs et députés et promulguées par le chef de l’Etat. Pour certains, le pouvoir actuel a sonné le bras de la démocratie. Pour d’autres, les chiens aboient et la caravane passe. Finalement, 20 ans après l’avènement de la démocratie, où va le Burundi ?
Posted on: Thu, 04 Jul 2013 11:22:14 +0000

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