C’est presque du Pagnol. Presque ! Dans ce rugby du début des - TopicsExpress



          

C’est presque du Pagnol. Presque ! Dans ce rugby du début des années 1930, il y a parfois des énigmes. Tenez ! Je trouve deux aires de jeu à Prades où l’on fait état du stade Louis-Broc et du terrain Guy de Lacroix (parfois orthographié Guy de la croix). Est-ce le même terrain ? Dur à dire. Mais ils existent et m’ont donné l’idée de fouiller pour voir où s’ébat ce rugby qui s’éveille. La liste est longue. Longue mais magnifiquement succulente. Pézilla-la-Rivière joue au terrain du Mas Blanes que l’on trouve un peu loin du village mais on signale « un service d’automobiles qui fait le va et vient » et part du Café Blad ; Collioure sur le stade Belmondo aussi dit « pelouse du Ravaner » ; Pia sur la pelouse Jean-Bataille ; Villelongue-de-la-Salanque sur le stade Assiscle-Joué puis sur le terrain Guichou ; Saint Cyprien sur le stade Jean-Bachès ; Latour de France sur le stade Léon-Dales ; Saint Nazaire sur le stade Bonaventure-Durand ; Corneilla del Vercol sur le stade Joseph-Jonquères ; Palau sur le stade François-Jonquères ; Sournia sur le stade Taillefero (nom ou surnom ?) à « Montalba-la-Tour » ; Argelès au stade Molins « à l’agulla d’en Saillères » ; Cabestany sur le terrain Marcel-Carbonell ; Canet sur le stade Sauvy… Certainement tous des généreux mécènes. Il y a aussi le stade Louis-Fondecave à Céret. Déjà ! Puis il est des terrains qui épousent le nom de lieux dits. Dans cette optique, Peyrestortes joue sur la pelouse de la Llabanère ; Saint Feliu d’Avall sur le terrain de la Crouette ; Torreilles au terrain de Las Aygues ; Saint Jean Pla de Corts au terrain de la Close ; Cerbère sur la pelouse du Riberal ; Elne sur le stade de la route d’Alenya ; Vernet-les-Bains (c’est magnifique !) sur le terrain de la Laiterie, route de Sahorre ; Vinça sur le terrain de la Figuerasse. Port-Vendres sur le terrain de la Presqu’île. Déjà ! Déjà !! Nous voilà à présent à Vingrau. L’an 1927 festoie son tout premier jour alors que les têtes tournent encore des verres de muscat, bus pour pleurer le tout dernier jour de l’année 1926. Un jeune du village (le Docteur Pares, futur capitaine) a gardé suffisamment de lucidité pour lancer à la cantonade qu’à Vingrau on n’a pas l’homme préhistorique (ils ne le savent pas encore mais il manquera un quart de cheveu pour) mais on aura du rugby pour mettre de l’animation. Oui d’accord, mais où jouer ? Voilà le problème. C’est à ce moment-là que, perdu dans un recoin du Café des sports, (en Sarda) un « vieux vieux garçon » fait entendre sa voix. Il n’a plus ni la force ni l’envie de cultiver ses terres. Il n’a pas descendant (re)connu. Si les jeunes acceptent de mettre son champ en état pour en faire un terrain de rugby, il le leur laisse, gratis pro Deo. Affaire conclue. Jean Rezuncles est proclamé président. Voilà nos jeunes Vingraunais qui frétillent comme gardons dans les eaux du Verdouble. Oui mais ledit champ est planté d’oliviers. Pas facile à déraciner ces trucs-là. D’autant qu’il y en a une bonne centaine. Mais à Vingrau, on a du courage au travail à revendre. Les jeunes se retroussent les manches et, sur son temps de loisir, chacun arrache le nombre d’arbres noueux et bien plus que centenaires qui lui est imparti. Deux au minimum pour les arrières (ils ne sont pourtant pas si fluets que çà). Trois ou plus pour les avants (ce sont de véritables colosses). Et les dirigeants ne restent pas en arrière… Il a bien fallu laisser le temps au temps, c’est vrai. Mais, à force de sueur, ils y sont arrivés. Aux trois coups du millésime 1930-1931, tout était prêt.... Ma-gni-fique !!!... Plus tard, le 22 février 1931, Vingrau fut champion du Roussillon 6è Série contre Corneilla (6 à 0). Pas facile. Suspension (avec sursis) pour six joueurs (Espinet, Henri Tardiu et Béringuer pour Vingrau), blâme aux deux équipes. Mais le titre était là, qui fut fêté en grande pompe le 1e mars : dépôt de gerbes au monument aux morts, orchestre Pélissier-Sagols au pupitre, civet au vin blanc et rôtis dorés au menu, discours et chansons au dessert. A la gloire du « terrain des Olivettes » ! Mon Dieu, quel joli nom ! Il sent le Pagnol. Jo Socdel’Ac
Posted on: Wed, 31 Jul 2013 06:14:41 +0000

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