DERRIDA ET LE TOURBILLON DE L’ACTE DE PENSER : éloge d’un - TopicsExpress



          

DERRIDA ET LE TOURBILLON DE L’ACTE DE PENSER : éloge d’un dissidAnt… Par Le Shemsu Maât…Grégoire Biyogo, Derridien, auteur de Adieu à Jacques Derrida, Enjeux et perspective de la déconstruction (2006) 1-Sans écorner le savant, ni le respect que nous lui devons, Obenga a écrit un livre de philosophie sans quil soit philosophe professionnel, bien quon puisse le considérer comme un Maître de pensée, son avis nest donc point celui du spécialiste de lhistoire de la philosophie et des sciences qui va vous être donné, et qui au-delà instruira les philosophes de métier eux-mêmes ainsi que les autres doctes, car il y a un tournant de la pensée qui se dessine avec ce philosophe. Par ailleurs, le derridien en nous est aussi poppérien et Rortyen, tâchez de ne jamais loublier. Pour le reste, que savez-vous de philosophie, puisque vous pratiquez le jugement par procuration là où Descartes a recommandé le vertige du solipsisme de légo cogitans ? Et que savez-vous donc de Jacques Derrida ? Ce qui fait défaut ici, cette fois, en plus de ne savoir ce que lon dit, cest limmodestie. Si vous aviez quelque intelligence en philosophie, vous ne daigneriez pas avancer de tels jugements inintelligibles. Voici ce que le père de La Monadologie a écrit, le penseur des mathématiques différentielles, Leibniz, a dit, en philosophie, chaque penseur apporte sa pierre à lédifice. Tout jugement non instruit est extérieur à la philosophie. Vous ne parlez pas même dans les Marges matinales, mais hors de toute philosophie. Par ailleurs, que dit le père de lontologie fondamentale, que cela qui sappelle philosophie est retourné sur une seule question, la seule qui soit son objet en propre : la question de lEtre. Cette question, si lon venait à ne la point penser, et plus encore avertit-il à la penser de travers en commettant la confusion de lEtre et de lEtant, lon ne saurait philosopher. Or, mon pauvre ami, lisez avant toute prise de parole - cest vrai que ces questions sont compliquées ! -, et soyons modes : Derrida a dabord travaillé sur la Géométrie husserlienne, Husserl étant lui-même le Maître - dénié sur le tard - de Heiddeger. Puis il a déconstruit la phénoménologie, et nous dit quelque chose de grandiose au sujet de lEtre Heideggerien, que cet Etre discrimine, participe du phonocentrisme, du phallogocentrisme. Levinas y avait déjà soupçonné une indifférence à léthique. Derrida entend lémanciper de ce péché essentialiste commencé avec Platon, lequel a pensé un Logos ayant les mêmes effets de différentialisation sectaire, à quoi Derrida va suppléer lindécidabilité, qui un mode de pensée dépassant le dualisme, le manichéisme (héritage nietzschéen de Derrida), puis le mode de résolution des problèmes sous la forme définitive. Là où les contraires traversent le régime du vrai. Non plus le partage du vrai et du faux, mais celui de la spatialité du variable étiré jusquà son rebord. Il y a un vertige dans la pensée derridienne. Ce que la France philosophique, en matière de puissance conceptuelle a eu lhonneur de porter... II-Si vous saviez lobjection faite à «Etre et Temps », mon pauvre sophiste, vous sauriez que les spécialistes trouvent le projet de lontologie fondamentale inachevée, renversant les présocratiques disant lEtant sans dire lEtre mais layant seulement entraperçu, ruinant le platonisme en raison de son Idée qui qui pense la transparence de l’Etre, là où celui-ci est alhétéique, avec sa structure épochale ; récusant le schématisme aristotélicien pour son incapacité à approximer cette structure épochale, désobstruant Nietzsche, Hegel et kant pour les mêmes causes, il en est venu à hypostasier toute la tradition, laquelle, pour n’avoir pas soupçonner l’argument de la différence ontologique, a instrumentalisé la philosophie, par le geste de réduction instrumentalisante, laquelle a fait de la philosophie un Arraisonnement sur l’Etant, qui devait objectiver la Technique en tant que puissance désontologisée, à quoi il appelait un dépassement de la Techniques par la Technê grecque, requise au mode pensant. Et là, il a appelé à un autre régime de pensée, qui se pense dans l’intensité vertigineuse de la question, en tant qu’acheminement vers l’Etre. Ayant ruiné la métaphysique occidentale qui a accouché d’une technique violence du fait de son mode de philosopher tout aussi violent, il devait inviter la pensée à se recueillir non plus dans le Logos de l’Ereignis, dans l’inquestinnabité originaire du penser. III-Ainsi donc la réforme radicale qu’il a opérée en territoire philosophique, avec sa vigueur, son invention, ne pouvait laisser la philosophie comme tel. C’est pour cela qu’on parle ici vraiment de la fin de la métaphysique. Celle-ci n’est pas advenue avec Kant, en dépit de son rêve de la dépasser par la physique mathématique newtonienne. Ce n’est pas davantage avec le Cercle de Vienne qu’il faut la chercher, en dépit de son rêve néo-kantien de dépasser la métaphysique par des propositions logiques ( de Carnap à l’auteur du « Tratacus philosophique »…Wittgenstein). Mais avec Heidegger et seulement avec lui. Car, ses devanciers sont frappés par l’argument fyerabendien de l’incommensurabilité des genres., lorsque lui désobstrue la métaphysique de l’intérieur, en prenant le taureau par les cornes… Heidegger explique que le terreau métaphysique de sa réforme a achoppé à la pauvreté conceptuelle de la philosophie de son temps, il a donc fallu réinventer une tout autre pensée, attentive au régime épochal… Réforme qu’il n’a pas pu entreprendre… IV-Celui qui va l’acter, mon pauvre néophyte, c’est Jacques Derrida, dont toute l’œuvre est une Déliaison conceptuelle de la rigidité de la Tradition, laquelle ne sachant penser le différer du Même, la différance, s’est atrophiée dans le mécanisme de réification. Il devait alors ruiner comme Heidegger, toute la Tradition philosophique d’Occident, à commencer par Platon qui essentialise la philosophie, là où il dit la Lumière, il ne sait dire l’obscurité, sor son Pharmakon est à la fois cela qui détruit et cela qui soigne. Oubli du régime indécidable des notions, Lisez de Derrida, le Pharmakon de Platon. Puis chez Hegel dont il salue la bravoire, il ajointe la même absence du régime différentiel du traitement des notions…Chez Husser, c’est la textualité qui fait défaut, malgré toutes les distances prises contre l’anthropothéologie, le fameux argument ontothéologique, l’analytique de la mort de Sein und Zein en reproduit la structure, sans compter l’Etre heideggerien est accusé de phocentrisme…Dans un acte de bravoure à nul autre égal, celui qui fut notre Maître en philosophie, commet le coup de dé, en recommandant que la lettre matinale de l’alphabet « A » s’adjoigne à l’Acte même de philosopher, pour garantir au vieux discours de la Raison, sa jeunesse éternelle, la fraîcheur de la textualité graphique retrouvée : V-Là où la rigidité et l’unisme s’étaient accoutumés, Derrida nous les déshabitue, par le dessaisissement, la pensée de l’abîme ruine la quiétude du concept et y introduit l’incessante inquiétude du philosopher. Néo-scepticisme. La pensée derridienne est contemporaine de notre physique des incertitudes (Heisenberg) et des mathématiques fractales de Mandelbrot… qui prélève le geste du tourbillon au plus intime de l’Acte d’Etre et de penser, en introduisant la différance au sein de toute conceptualité, il déconconceptualise le Schème réducteur…Là est tout le défi de ce penseur de la Marge… Dé-construire, c’est démolir l’unisme, le concordisme, la voix unique, pour semer de multiples textèmes.
Posted on: Fri, 18 Oct 2013 12:21:40 +0000

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