DIFFERENTES DECLARATIONS A LA REUNION DU CONSEIL DE SECURITE DE - TopicsExpress



          

DIFFERENTES DECLARATIONS A LA REUNION DU CONSEIL DE SECURITE DE L’ONU DU JEUDI 25 JUILLET 2013 1/ JOHN KERRY « Depuis maintenant trop longtemps, un trop grand nombre de vies ont été ravagées par une violence ciblée et grotesque dans la région des Grands Lacs », a déclaré M. JOHN KERRY, Secrétaire d’État des États-Unis, qui présidait aujourd’hui la Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité consacrée à la situation dans la région des Grands Lacs. « La crise dont nous sommes les témoins, aujourd’hui, nous rappelle ce qui se passe quand l’absence de la bonne gouvernance crée un vide, et nous devons faire tout ce qui est possible pour faire cesser les violations des droits de l’homme, les viols et les ravages provoqués sur le terrain par la violence », a-t-il insisté. Pour y parvenir, le Secrétaire d’État américain a notamment mis l’accent sur la nécessité de garantir une paix durable et le développement, car ceux-ci permettront de créer davantage de partenariats et d’opportunités pour les citoyens. « Nous pouvons prouver au monde que si nous unissons nos forces, nous sommes capables de faire la différence », a-t-il dit, en précisant que la première graine, en vue de garantir cette promesse, avait déjà été semée. « Mais notre travail ne devra, toutefois, pas s’arrêter avec la création d’un cadre. Nous devons redoubler d’efforts pour qu’une paix prospère et durable naisse de cette graine », a déclaré M. Kerry… M. Kerry a dit que les États-Unis étaient préoccupés par les récentes annonces selon lesquelles des soutiens extérieurs au Mouvement du 23 mars (M23) auraient repris. Il en est de même des allégations faisant état d’une collaboration entre certaines parties et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Il a insisté pour que toutes les parties mettent fin à tout appui aux groupes armés et pour que tous les gouvernements de la région combattent l’impunité qui semble endémique. M. Kerry s’est félicité du déploiement de la Brigade d’intervention de la MONUSCO, dont il a appuyé le mandat. « L’heure est venue pour toutes les parties présentes dans la région de faire preuve de retenue et de s’engager dans une voie constructive. Cela est possible », a-t-il souligné, en rappelant que c’était l’absence d’une bonne gouvernance et d’une présence internationale qui avait été à l’origine d’un vide qui a permis à certains d’agir en toute impunité. Il a lancé un appel à toutes les parties afin qu’elles saisissent l’opportunité sans précédent que représente l’Accord-cadre. Le Secrétaire d’État a notamment encouragé toutes les parties à finaliser les critères de cet accord, afin que ceux-ci soient présentés en septembre dans le cadre de l’Assemblée générale. M. Kerry a aussi exhorté la République démocratique du Congo (RDC) à continuer à mettre en œuvre les réformes du secteur de la sécurité. « Nous comprenons l’histoire complexe et les souffrances subies par les peuples de la région, mais notre responsabilité est de faire en sorte que ce passé de violence ne donne pas lieu à un avenir de vengeance », a-t-il conclu. 2/M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies a dit : Toutes les parties doivent revenir le plus rapidement possible aux pourparlers de Kampala, a préconisé Ban Ki-moon. Le manque de confiance qui prévaut dans la région a bloqué les tentatives de recherche de solutions politiques, a-t-il regretté, invitant le Gouvernement de la RDC et ceux de ses voisins de l’est à poursuivre un dialogue constructif. Au niveau national, il a estimé que les réformes structurelles menées par la RDC contribueraient à traiter les causes profondes de la violence. Il faut traduire dans la pratique les mesures prises par le Gouvernement congolais dans le cadre de sa réforme de l’armée, de la décentralisation et du dialogue national, a recommandé le Secrétaire général. Au niveau régional, il a invité les dirigeants à aller au-delà des questions qui les divisent et à travailler ensemble pour définir un programme de travail commun visant une paix durable, basée sur la coopération commerciale et économique, ainsi que sur le respect de la souveraineté de chaque pays.L’Accord-cadre est une feuille de route claire, a estimé M. Ban. Il a assuré le Conseil de sécurité et les États des Grands Lacs du soutien de son Envoyée spéciale pour la région et de son Représentant spécial pour la RDC, afin d’aider ses signataires à le mettre en œuvre. Les perspectives pour une paix durable dans l’est de la RDC sont meilleures que jamais, a-t-il assuré.Le Secrétaire général a cependant reconnu que les groupes armés et les milices ne semblaient pas engagés de manière sincère dans le processus de paix. C’est pour faire face à ce problème que nous avons renforcé la MONUSCO, a-t-il expliqué, faisant référence à la Brigade d’intervention. 3/M. RAYMOND TSHIBANDA N’TUNGAMULONGO, Ministre des affaires étrangères, coopération internationale et francophonie de la République démocratique du Congo, a estimé que l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région des Grands Lacs, et la résolution 2098 du Conseil de sécurité qui est venue le renforcer, représentent des innovations majeures, tant dans l’appréhension de la crise qui sévit dans la région que dans la doctrine traditionnelle des Nations Unies en matière de maintien de la paix. Il a rappelé la triste réalité, souvent méconnue, que les conflits à répétition en RDC ont fait perdre au pays plus de 6 millions d’âmes humaines. « C’est une tragédie dont l’ampleur n’a pas d’égale dans l’histoire de l’humanité et qui ne peut laisser cette dernière indifférente, sauf à perdre son âme », a déclaré M. Tshibanda N’Tungamulongo…« Au moment où nous sommes ici réunis, les populations de Goma et de Rutshuru vivent dans la peur et l’incertitude », du fait des attaques sporadiques que le M23 lance contre les positions défensives des FARDC, a déploré le Ministre. Il a dénoncé les accusations sans fondement qui cherchent à « occulter le caractère réfractaire à la paix de cette force négative » qu’est le M23 et à discréditer les FARDC, la Brigade d’intervention et la MONUSCO, en affirmant sans preuve qu’ils collaboreraient avec les FDLR.Le Ministre a réfuté catégoriquement ces allégations. Il a fait référence à la documentation envoyée au Conseil de sécurité sur la question, et aux évaluations d’experts non congolais pour le démontrer. Aucun pays de la région des Grands Lacs n’a autant que la RDC milité pour la création d’une brigade d’intervention de la MONUSCO ayant pour mission de neutraliser toutes les forces négatives, y compris les FDLR, et pour l’octroi d’un mandat offensif à cette brigade, a-t-il rappelé. Il a expliqué que la RDC ne saurait entretenir une quelconque collaboration avec les FDLR. Il a réaffirmé solennellement que la RDC continuera de respecter scrupuleusement la souveraineté et l’intégrité territoriale des autres États de la région, ainsi que le principe sacro-saint de non-ingérence dans les affaires intérieures de ces derniers. Quant aux allégations récentes ayant trait à des actes supposés de maltraitance de prisonniers, à des traitements inhumains et dégradants, et à des profanations de corps de combattants tués, il a indiqué que des enquêtes venaient d’être lancées pour établir la vérité. « La justice sera tout aussi impitoyable » à l’encontre des auteurs de ces actes supposés, a-t-il assuré, tout en jugeant ces allégations surprenantes. C’est la première fois en 15 années de lutte contre différentes rébellions, que l’armée régulière de la RDC fait l’objet de telles accusations, a-t-il tenu à souligner. M. Raymond Tshibanda N’Tungamulongo a ensuite estimé que le déploiement de la Brigade d’intervention de la MONUSCO constituait une avancée importante et a espéré qu’elle assumerait rapidement ses responsabilités. Nous sommes cependant conscients que la force militaire ne saurait à elle seule régler la complexe équation de la paix dans la région, a-t-il reconnu. Il a estimé que toute solution durable passait par un dialogue sincère entre toutes les parties internes et externes. « C’est pourquoi, nous demeurons activement impliqués dans les pourparlers de Kampala », a-t-il indiqué. Cependant, a-t-il précisé, « forts de notre expérience des accords conclus avec les rebelles en 2003, 2006 et 2009, rebelles dont la plupart se sont recyclés dans le M23, nous ne sommes pas prêts à signer un accord qui, en consacrant l’impunité et en réintégrant dans les forces armées des personnes faisant l’objet de poursuites judiciaires ou de sanctions internationales, jetterait les bases d’une nouvelle rupture de la paix ». Les souffrances du passé ne sauraient nous enfermer indéfiniment dans des solutions sans issue, a-t-il dit en concluant. « La RDC n’abandonnera jamais à personne le moindre centimètre carré de son territoire ni une quelconque part de sa souveraineté sur ses richesses. Mais elle demeure prête à sceller un pacte pour la paix, la stabilité et le développement dans la région », a souligné le Ministre des affaires étrangères. 4/Mme LOUISE MUSHIKIWABO, Ministre des affaires étrangères et de la Coopération du Rwanda, a déclaré que l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région représentait une stratégie « visionnaire, globale et sans exclusive », qui cherche à mettre un terme à des décennies de conflit et d’instabilité à l’est de la RDC. Elle a assuré le Conseil de sécurité de la pleine coopération de son pays aux espoirs de paix dans la région. Saluant l’adoption, aujourd’hui, d’une déclaration présidentielle sur la situation dans la région, Mme Mushikiwabo a précisé que « le Rwanda aurait toutefois souhaité que celle-ci mentionne les efforts de paix de la région, en particulier ceux des pourparlers de paix de Kampala lancés sous l’égide de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs ». Par ailleurs, le Rwanda souhaite également que l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Mme Mary Robinson joue un rôle actif dans ces pourparlers de Kampala, afin, a-t-elle dit, de pacifier rapidement les Kivu. « Son engagement serait apprécié et précieux », a souligné la Ministre des affaires étrangères. Elle a ensuite détaillé plusieurs mesures concrètes entreprises par le Gouvernement rwandais en vue de mettre en œuvre l’Accord-cadre. Le Rwanda, a-t-elle dit, « a notamment arrêté et désarmé plus de 600 combattants du M23 qui avaient franchi sa frontière à la suite des affrontements de mai 2013 ». Le Rwanda a demandé à l’ONU d’assumer la responsabilité de ces combattants, car il ne peut assumer seul ce fardeau, a-t-elle ajouté, en invitant la communauté internationale à concevoir une solution à long terme pour ces groupes d’anciens combattants. En outre, a dit la Ministre, « le Gouvernement rwandais a également dénoncé la présence de plusieurs membres de haut niveau du M23 sur son territoire, y compris des individus visés par les sanctions de l’ONU ». Enfin, les autorités ont également facilité le transfert de Bosco Ntaganda, qui s’était rendu à l’ambassade des États-Unis de Kigali. Des interventions entre les ambassades américaine et néerlandaise ont notamment été réalisées en vue de faciliter le transfèrement de l’intéressé vers la Cour pénale internationale, à La Haye. Enfin, le Rwanda a également confisqué 8,4 tonnes métriques de minerais passés en contrebande et est en train de restituer cette saisie à la République démocratique du Congo. Le Rwanda étudie également un projet bilatéral stratégique avec la RDC concernant le lac Kivu, a-t-elle précisé. La Ministre a ensuite indiqué que son gouvernement avait soutenu le déploiement de la Brigade d’intervention de la MONUSCO, car il estime que celle-ci pourrait pacifier la région et permettre à la MONUSCO d’assumer son mandat de protection des civils tout en créant un espace favorable à la mise en œuvre de l’Accord-cadre. S’agissant de l’accusation concernant une collusion entre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), elle a souligné que le Conseil de sécurité avait reçu de la part du Rwanda une lettre à ce sujet (S/2013/402) et qu’elle ne souhaitait pas revenir plus en détail sur cette question. « Toutefois, le Rwanda ne tolèrera aucune menace à l’encontre de son territoire ou de sa population, comme par exemple le bombardement qui a eu lieu contre le district de Rubavu depuis la RDC », a-t-elle dit. « Le Rwanda perçoit, par ailleurs, toute alliance entre les FDLR et FARDC comme une menace à la sécurité régionale et ne permettra pas à ces développements préoccupants de faire dérailler son engagement en faveur de la paix », a-t-elle dit. Enfin, elle a insisté sur le fait que la force internationale de maintien de la paix en RDC entrait en terrain inconnu avec le déploiement de la Brigade d’intervention, ainsi qu’avec l’utilisation de drones, et a insisté que les Casques bleus s’en tiennent aux règles du droit international et adhérent strictement au mandat qui leur a été confié
Posted on: Fri, 26 Jul 2013 05:55:40 +0000

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