Dans le Parisien du 28/11/2013 «Si tu ne te convertis pas à - TopicsExpress



          

Dans le Parisien du 28/11/2013 «Si tu ne te convertis pas à lislam, tu es un homme mort» Incarcéré à Fresnes (Val-de-Marne), un prisonnier a subi les pressions et menaces d un codétenu islamiste radical avant dobtenir un changement de cellule. Témoignage. La religion fut son calvaire. Quatre mois après les faits, Antoine* peine toujours à raconter ses soixante-douze jours de détention au cours desquels il a été lobjet de menaces de mort et dintimidations de la part de codétenus qui voulaient le convertir de force à lislam, synonyme, pour eux, de salut. Son histoire débute fin mai lorsque le jeune homme écope dune peine de prison de 5 ans pour un viol quil a toujours nié. A lissue du verdict, Antoine est incarcéré à la maison darrêt de Fresnes (Val-de-Marne) dans le quartier des arrivants. Au bout dune semaine, il est transféré dans une cellule de 9 m2, où deux codétenus lattendent.« Jai entamé le dialogue avec le premier mais le second, qui portait une longue barbe, a fait comme si je nétais pas là », raconte Antoine. Une indifférence de courte durée. Au retour dune promenade, le taiseux apostrophe Antoine. « Il ma demandé la raison de ma présence ici et, surtout, si jétais croyant, relate-t-il. Je lui ai répondu que jétais catholique mais que je nétais pas un fervent pratiquant. Il ma tout de suite rétorqué que cétait une erreur, car la seule religion digne de ce nom était lislam ». Il exhibe plusieurs ouvrages religieux et enjoint son codétenu d oublier tout ce quil a appris à lextérieur des murs, car son seul salut viendra de sa conversion à la religion musulmane ». Afin de pacifier la situation, Antoine sengage à lire lun de ces livres. Trois jours après, il demande à sentretenir avec une psychologue de la prison. « Elle a essayé de temporiser en me disant que les choses allaient rentrer dans lordre et que, si je demandais à être déplacé, je risquais dêtre au contact de personnes encore plus violentes », se rappelle-t-il. Au bout dune semaine, le jeune homme sort pour la première fois en promenade. « Cinq personnes, dont mon codétenu, mont entouré dans un coin de la cour et mont menacé en mexpliquant que javais plutôt intérêt à lire les livres et à me convertir rapidement. » Affolé, Antoine alerte son avocat et les responsables de détention. « Au fil des jours, on hurlait mon nom de famille dans les coursives, en me traitant de balance et en me promettant lenfer. Jai supplié dêtre transféré au mitard, car je savais que cétait le seul endroit où je serai en sécurité, poursuit-il. Mais je suis resté dans la même cellule. Jétais de plus en plus terrorisé. Un soir, mon codétenu ma parlé des Juifs et a proféré des injures antisémites. Je lui ai dit que, personnellement, je navais rien contre cette religion. Là, il est entré dans une colère noire. » Le lendemain, Antoine va payer ses déclarations. « En début de soirée, lun des surveillants a fait entrer dans ma cellule un détenu dà coté avec une lame denviron 20 cm dans la main », décrit-il. Le surveillant, qui fait toujours lobjet dune enquête administrative, est reparti en claquant la porte. Pendant une vingtaine de minutes, le jeune homme fait alors face, seul, à son codétenu et son complice : « Ils mont prévenu : Si tu ne te convertis pas, tu es un homme mort ». Alertée par Antoine de ces nouvelles menaces corroborées par dautres témoignages de détenus , la direction de la prison décide de le déplacer dans une autre cellule, sous un faux nom afin déviter les représailles. Dans le même temps, une fouille de son ancienne cellule est organisée. Au milieu de téléphones portables et de puces téléphoniques, les surveillants découvrent plusieurs livres dont lun : « Comment convertir un non-musulman ». Antoine, pourtant, continue de subir. Quelques jours plus tard, il est battu à coups de pied et de poing par plusieurs détenus dans une coursive. Le lendemain, sept personnes soupçonnées de prosélytisme agressif, dont son codétenu, sont identifiées grâce au concours des agents du renseignement pénitentiaire (lire encadré). Elles ont été déplacées vers dautres prisons. Antoine, lui, est libéré mi-septembre. Dans lattente de son procès en appel, il a repris son emploi dans une entreprise de transports en région parisienne. « Jai connu la prison au sein de la prison, conclut-il. Je crois que le procès meffraie moins que lidée de recroiser lun de mes codétenus ». ADRIEN CADOREL
Posted on: Fri, 29 Nov 2013 20:27:39 +0000

Recently Viewed Topics




© 2015