Des centaines de morts en Egypte. Un bilan qui va encore s’alourdir. Les journaux égyptiens titrent: «Les Frères musulmans brûlent l’Egypte». Depuis près de cent ans, la Confrérie a rêvé, milité et comploté pour prendre le pouvoir. Une fois le but atteint, elle n’y est pas restée plus de dix-huit mois. Pourtant, elle avait pris la précaution de s’allier les principales forces extérieures: les pétrodollars du Golfe, la Turquie et surtout les Etats-Unis. Les Frères musulmans ont finalement échoué parce qu’ils n’ont pas réussi, ni cherché à conquérir le cœur et l’esprit du reste du peuple égyptien lui-même. Leur conception étriquée de la démocratie leur a donné à penser qu’ils n’en avaient nul besoin. La Confrérie, à l’exemple des communistes de Lénine, se considère comme l’élite éclairée. Le reste de la population doit se soumettre, par la force si nécessaire. Et ce parce que, à ses yeux, «tout le reste de la population est dans l’erreur». Pour elle, les élections peuvent être un moyen d’atteindre le pouvoir, mais la démocratie n’a de sens «qu’entre gens éclairés», c’est-à-dire eux avec eux-mêmes. Leur acharnement à refuser tout dialogue avec les autres forces ne laissait de choix aux autres tendances sociales et politiques que de se soumettre ou de se révolter. Et la révolte fut… Dans la vision politique des Frères musulmans, le monde arabe en entier était et est à conquérir par la même approche. Les Frères égyptiens partageaient en cela la vision du PJD turc, dirigé par Tayyip Erdogan. Sauf que le grand dessein d’Erdogan était et est encore la reconstruction de l’Empire ottoman. La Confrérie avait commis un véritable détournement des Printemps arabes. Les peuples s’étaient révoltés pour plus de démocratie et pour se projeter plus vite dans un futur meilleur et non pas dans un passé faussement idéalisé que veulent leur imposer les Frères musulmans. Par Abdelmounaim Dilami
Posted on: Fri, 16 Aug 2013 22:45:57 +0000
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