Des jeunes mobilisés devant radio Légende à Lomé (ph Aghu) - Lomé le 25 Juillet 2013 © koaci - Organisées dans une impréparation plus d’une fois dénoncée par des organisations de la société civile, les élections législatives connaissent des ratées et une vive tension relative à une irruption des soldats dans une radio privée. Sur l’’ensemble du territoire, les opérations se déroulent à la mi-journée dans le calme. Dans la matinée cependant, la tension était perceptible avec le retard dans le démarrage du vote dans certains bureaux de vote, de même que les difficultés pour certains électeurs pour retrouver leurs noms sur les listes électorales affichées. Manque de matériels électoraux tardivement déployés ou absence de responsable devant ordonner leur disposition, en sont pour une part la raison. En ce qui concerne les difficultés à retrouver les noms, elles sont consécutives à une opération dite de désengorgement des bureaux de vote. Une stratégie visant à permettre une fin rapide du vote, selon les membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), mais qui aura été décrétée trop tardivement. Certains électeurs sont donc conviés à se faire situer par un message au réseau de téléphonie mobile Togocell, moyennant 100 frs Cfa. « J’ai réussi à me faire situer en envoyant par message le numéro de ma carte d’électeur, mais le même procédé ne m’a pas permis d’avoir la situation du bureau de vote de mon épouse », a indiqué un électeur. Dans plusieurs centres de vote sur l’ensemble du territoire, le manque de matériels électoraux a retardé le démarrage du scrutin fixé initialement à 7h00. Nonobstant, les électeurs se sont déplacés massivement, certains très tôt dans la matinée, pour aller accomplir leur devoir civique. Une mobilisation qui contraste avec la fébrilité qui a prévalu lors de la campagne électorale, mais qui traduit comme l’a souligné un électeur, « la soif de changement des Togolais ». Un désir de changement qui nourrit également une vive tension autour des élections surtout avec les informations relatives au gonflement des bureaux de vote. Le chiffre de 1.500 B.V est avancé par le Collectif « Sauvons le Togo », document à l’appui. Mais aussi, les irrégularités et de réelles ou supposées velléités de fraudes électorales de la part des tenants du pouvoir. Ce qui a amené les électeurs de l’école primaire de Hédzranawoé, à éconduire du centre de vote, le Ministre de l’administration territoriale Gilbert Bawara, venu s’enquérir des opérations. C’est justement pour relever les manquements qui risquent de déboucher sur une falsification de la volonté populaire exprimée à travers les urnes, que des journalistes ont entrepris d’animer une émission spéciale législatives 2013 en directe, pour relever les dysfonctionnements et interpeller les responsables pour leur correction. Mais ils seront surpris en pleine émission par une horde de gendarmes venus débrancher les appareils. « Nous sommes envahis par les soldats, nous ne pouvons plus continuer l’émission », a dit l’animateur avant d’arrêter l’émission. Une annonce suivie très vite par une forte mobilisation des populations autour de la radio, située au centre ville. Le Ministre Bawara reprocherait aux journalistes de diffuser de fausses informations. Des heures après l’irruption malencontreuse des soldats, la situation était toujours tendue autour de la radio, au point que Mgr Nicodème Barrigah a dû faire le déplacement pour calmer la tension. Les jeunes ont délogé les forces de sécurité des locaux de la radio. De nombreux coups de fil entre Le Col Yark, Gilbert Bawara et Me Zeus Ajavon n’ont pas encore permis de régler le problème. Le vote prendra fin à 16 heures. Toutefois, les bureaux resteront ouverts jusqu’au vote du dernier électeur arrivé avant l’heure prévue pour la clôture et dont le président du bureau de vote, a pris soin de ramasser la carte d’électeur. Aghu Législatives | Dysfonctionnements | Tension | Gilbert Bawara | Légende | Fraudes |
Posted on: Thu, 25 Jul 2013 17:45:20 +0000
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