Délivré il y a quarante-huit heures à partir de la Tanzanie où - TopicsExpress



          

Délivré il y a quarante-huit heures à partir de la Tanzanie où il séjournait dans le cadre de sa brève tournée africaine, le message du président américain, Barack Obama, à son homologue congolais Joseph Kabila, n’en continue pas moins d’être commenté en sens divers. Pour d’aucuns, il s’agit d’une énième mise en garde au Rwanda et à l’Ouganda, les deux voisins reconnus sponsors des « forces négatives », dont le M23, dans la partie Est de la RDC. Pour d’autres, le numéro un de l’Etat le plus puissant de la planète n’a pas joué franc jeu avec le peuple congolais, en omettant de citer nommément les deux voisins belliqueux coupables d’atteinte à son intégrité et à sa souveraineté. S’il est vrai que Barack Obama est partisan du respect des frontières de l’Etat congolais et de son indépendance, il n’empêche qu’il a rappelé aux gouvernants congolais, à travers le premier d’entre eux, leur obligation de prendre soin du talon d’Achille du colosse congolais, à savoir son armée. En demandant expressément à ceux qui gouvernent le grand Congo de réorganiser au plus tôt l’armée, le président américain voudrait attirer leur attention sur les enjeux sécuritaires des Grands Lacs, qui interdisent à notre pays la longue « récréation » observée dans le processus de réforme de son système de défense et de ses services de sécurité. Plus explicite, le locataire de la Maison Blanche fait savoir aux décideurs politiques congolais qu’il est anormal qu’un Etat aussi grand et stratégique que la RDC ne puisse pas disposer d’une armée capable de faire respecter ses frontières et sa souveraineté. Le vrai message d’Obama s’apparente à un renvoi, à la figure de l’ensemble des Congolais, de la tare fondamentale qui les marque depuis plus de dix ans, à savoir leur incapacité à se doter d’une armée républicaine, professionnelle et dissuasive. Au fond, le premier président noir des USA interpelle implicitement les Congolais sur le risque de fonder tous les espoirs de résolution de la crise politico-militaire de l’Est sur les Casques bleus de la Monusco et de la Brigade Spéciale neutre, l’Accord- Cadre d’Addis-Abeba, les Résolutions du Conseil de Sécurité, de l’Union Africaine ou de la Conférence Internationale de la Région des Grands Lacs (CIRGL). En fait, les Congolais devraient cesser de croire que le retour de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans les zones troublées du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de la Province Orientale et du Katanga va s’opérer grâce à la magie des condamnations internationales ou africaines de l‘activisme de l’Ouganda et du Rwanda dans la « fabrication » et le financement des groupes armés. Il s’agit, dans l’entendement de nombreux observateurs, d’un rappel pressant de Barack Obama à l’endroit des autorités de Kinshasa, qui donnent souvent l’impression de vouloir tout attendre des forces onusiennes dans le processus de traque et de neutralisation des « forces négatives », oubliant du coup l’essentiel, à savoir la reconstruction du système national de défense pendant que les Nations Unies assurent le « service minimum », selon des échéances clairement définies. Et si l’on parlait des ex-FAZ ? En décryptant correctement le message de Barack Obama, la leçon principale à en tirer est que si la RDC parvient à mettre en place une armée digne de ce nom, l’on ne parlerait plus de la nuisance des « forces négatives » (FDLR, M23, Mai-Mai, ADF/Nalu, Armée de Résistance du Seigneur, Bakata-Katanga, Enyele, Raia Mutomboki, Mbororo…) à travers son territoire. Les Congolais cesseraient de pleurnicher au sujet des appuis militaires, logistiques, financiers et autres de leurs voisins aux « forces négatives ». A l’époque où l’ex-Zaïre s’affichait comme le gendarme de l’Afrique Centrale, dans les années ‘70 à ‘80, avec ses ex-FAZ (Forces Armées Zaïroises), il était impensable d’imaginer une incursion militaire ougandaise ou rwandaise dans un village situé de l’autre côté de leurs frontières. Avec leurs troupes d’infanterie, leur marine et leur armée de l’air, ainsi que leurs célèbres avions de chasse de types « Mirage » et « Macchi » ou « Sukisa », les compatriotes de Mobutu pouvaient dormir tranquille. Pendant plusieurs décennies, la partie Est de la République avait connu une ère interminable de paix et de stabilité. Et, comme pour montrer au monde extérieur que l’ex-Zaïre était un et le resterait à jamais, son président n’avait pas hésité à inventer le célèbre slogan « Tata bo ? moko ! Ekolo bo ?… moko? Parti bo ? moko ! Eokonzi bo ? … moko » (Un seul père de la Nation… un seul pays… un seul parti… un seul Chef). Bien que puant la pensée unique, le fanatisme et la dictature, l’expression ne collait pas moins la réalité d’un peuple paisible, vivant dans un Etat pacifique et unifié, et se reconnaissant dans un seul leadership. Kimp Source : Le Phare
Posted on: Wed, 03 Jul 2013 17:22:14 +0000

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