E9 : Augustin Bonrepaux dans l’impasse. Le 28 Juin dernier se déroulait au conseil général de l’Ariège une conférence de presse où l’étude de la SETEC international concernant le projet d’autoroute E9 était présentée dans la plus grande confusion. Le président du conseil général parle d’un processus démocratique auquel seraient associées toutes les parties prenantes. Comment se fait-il alors que notre association SAHA (stop autoroute haute Ariège) ait été une fois de plus écartée délibérément ? Il est facile de prétendre (A. Bonrepaux, DDM du 29 juin 2013) que « Le dialogue est ouvert depuis 5 ans, tant au sein du conseil général que du conseil économique et social » Alors que seuls les partisans de ce projet sont conviés au débat, qui par là même n’est plus un débat mais un monologue. Toute contradiction ou opposition même mineure est systématiquement qualifiée de position dogmatique. Nous pensons que notre point de vue n’est non seulement pas dogmatique mais qu’il correspond le plus largement à l’état d’esprit des ariègeois concernés. Preuve en est l’excellent accueil qui a été réservé par les automobilistes visiteurs comme locaux lors de la distribution d’un tract à Sinsat le 22 juin. Le même tract a reçu le même accueil sur les marchés d’Ax le 27 et Les Cabannes le 28 juin. Bien informés, les ariègeois comprennent parfaitement la nocivité d’un tel projet. Ils ne veulent pas payer pour rentrer chez eux. Quand bien même il y aurait une voie gratuite parallèle, ils ne veulent pas que leur vallée soit défigurée. Nous sommes réalistes ! La position de notre association est claire et inchangée depuis 2009, et a l’approbation de la majorité des Ariègeois. L’état s’est à l’époque engagé pour financer les déviations de Tarascon, Sinsat, Ax les Thermes. Il doit tenir ses engagements ! Où sont donc passés les financements qui avaient été actés ? Le projet actuel du conseil général et de la chambre de commerce consiste à placer la RN 20 en concession (financement privé donc péage) Il prétend sans donner de garantie que la concession ne se fera que sur le parcours entre Tarascon et Ax. Nous ne sommes pas des naïfs, nous savons très bien que la société d’autoroute sera intéressée par le péage de l’ensemble de la nationale 20, de Pamiers à Ax les thermes. Le conseil général le cache, mais il le sait parfaitement aussi et il nous trompe. Déjà, de nombreux maires s’inquiètent de voir comme autrefois circuler à travers leurs villages les véhicules de ceux qui ne voudront pas payer. Ils ont bien raison de s’inquiéter car c’est ce qui arriverait immanquablement. Pour vendre l’invendable, le conseil général de l’Ariège ressort des cartons une vieille disposition qui a pourtant été condamnée par le gouvernement et le conseil d’état en 2001. L’adossement. Ce jouet agité comme un hochet par Augustin Bonrepaux a peu de chance, sinon aucune, d’être remis au goût du jour. Notre députée comme le président du conseil général semblent déjà persuadés qu’ils échoueront, preuve en est les nombreuses précautions qu’ils prennent à dire que rien n’est gagné. Qu’est-ce que l’Adossement ? Un vieux dispositif qui permettait de financer des nouveaux travaux par des sociétés autoroutières déjà présentes sur le terrain. Pour ce qui nous concerne, il s’agit de la société ASF qui gère l’autoroute A66 de Toulouse à Pamiers et le tunnel de Puymorens. Dans ces conditions, Il n’y aurait pas d’appel d’offres. Ce dispositif consistait à financer les nouveaux travaux par des péages supplémentaires et augmentés sur les parties déjà existantes. C’est précisément les raisons pour lesquelles l’adossement a été retoqué par le conseil d’état en 2001 et qu’il n’a pas les faveurs de l’Union Européenne qui prône partout la mise en concurrence obligatoire. Admettons tout de même un instant que cette folie soit à nouveau remise au goût du jour pour céder aux énormes pressions exercées par Augustin Bonrepaux. Que ce passerait-il alors ? Nous sommes convaincus que la société ASF ne se contenterait pas d’un péage entre Tarascon et AX (25 kms). Par soucis d’une meilleure rentabilité financière, elle réclamerait le péage sur la totalité du parcours entre Pamiers et Ax, voire au-delà. En contrepartie bien sûr, une voie publique gratuite existerait obligatoirement. Mais pour faire le parcours entre Pamiers et Ax les Thermes, les usagers majoritairement hostiles au péage circuleraient à nouveau par Pamiers, saint Jean du Falga, Varilhes, St Jean de Verges, Foix centre, Mercus, Tarascon, Ussat-Ornolac, Sinsat, Albiès, La Remise, Luzenac, Perles et Castelet, Savignac et Ax les thermes ! Ces villes et villages connaitraient à nouveau les joies d’une plus grande circulation, des embouteillages, de l’insécurité et de la pollution sonore et atmosphérique. Quelle rentabilité ? Nous savons déjà que l’A66 (10 000/jour au lieu de 11 000 prévus) et le Tunnel de Puymorens (1200 véhicules /jour) ne sont pas rentables du fait de leur peu de fréquentation. Les objectifs estimés (surestimés) à l’époque de leur création sont loin d’être atteints. Pourquoi dans ces conditions imaginer qu’une meilleure rentabilité serait atteinte dans le cas d’une extension de la zone de péage ? Question de bon sens. Il nous semble qu’il conviendrait d’abord de mesurer l’impact qu’aura la déviation d’Ax les Thermes sur la fluidité du trafic qu’elle est supposée améliorer avant de bouleverser durablement la vie de la vallée de l’Ariège avec des projets démesurés et extrêmement coûteux pour les Ariègeois. La route existe et l’Ariège n’est ni une enclave ni une voie sans issue. La solution d’une amélioration de cette circulation est la seule question valable. Cela ne passe pas par un bradage du département au profit du privé par des hommes, les mêmes, qui il y a peu de temps protestaient contre la privatisation des autoroutes. S.A.H.A
Posted on: Wed, 10 Jul 2013 10:02:20 +0000
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