EPISODE 3: LE NOUVEAU TOUBIB (médecins susceptibles et sans second degré, sabstenir ) Auteur: Etienne Liebig Livre: Les nouveaux cons Editions MICHALON. Au moment de choisir sa future profession, le nouveau toubib a pesé le pour et le contre. Combien vais-je me faire ? Combien dheures vais-je bosser ? Est-ce quil y a un bon créneau pas trop chiant ? Et puis il a compris quavec un mis-temps, quelques vieux patients réguliers, en étant bien placé en ville, il pourrait gagner assez pour acheter le 4x4 de ses rêves. Il sest lancé donc dans des études longues et chiantes. Il aurait pu devenir plombier, mais ses parents préféraient médecin. Pendant sa formation, son peu dengagement au service des patients a disparu au profit dautres préoccupations: le rapport entre le nombre de patients potentiels et le nombre de praticiens, les liens avec les labos et les délégués médicaux, le choix de la banque où investir, lintérêt des infirmières à gros nichons pour les médecins hospitaliers. Ces nouveaux cons sont, avant tout, des commerçants de la santé. Ils ont compris que la médecine aujourdhui consiste à reconnaître et à traiter vingt petites pathologies récurrentes très bien décrites et sans risques (grippe, rhumes, rhino, allergies, varicelles, courbatures, obésité, diabète, boutons de fièvre, otites, etc.) et à renvoyer à lhôpital toutes les maladies soumises à un diagnostic douteux ou réellement mortelles. Les vingt pathologies du quotidien représentent 90% des cas de 90% des revenus. A certains moments de lannée, le jeune toubib pourrait préparer en avance une vingtaine dordonnance puisque tous les gamins quil va voir dans la journée auront chopé le même virus à soigner par le même médoc. Ce nouveau con au coeur dun dispositif dit réseau de santé, qui nest en réalité quune myriade de petites entreprises vivant sur le dos de la sécurité sociale et du patient. Le radiologue, le pharmacien, le labo danalyse, le kiné, linfirmière libérale. Tous dépendant de la magnanimité du médecin et tous savent lui en être gré à leur manière. Petits cadeaux, rétrocommission, invitation au resto, cours de flûte gratuits à la petite, etc. Cette âpreté au gain explique pourquoi on ne trouve plus de docteurs à la campagne. Les pédezouilles refusant les dépassements dhonoraires... Vous allez kiffé le jeune toubib, vous allez adorer le nouveau prof. RDV au prochain épisode! x)
Posted on: Sat, 26 Oct 2013 14:44:26 +0000
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