Editorial La marionnette, les guignols, les vautours et les - TopicsExpress



          

Editorial La marionnette, les guignols, les vautours et les voyous de la République par Georges Rabehevitra mercredi 25 août 2010, L’année dernière vers le mois de septembre, j’avais envoyé une première version de cet article dont le titre était uniquement « la marionnette et les guignols » [1]. C’est avec la même violence scripturale qu’à l’époque que je rajoute les substantifs vautours et voyous. La marionnette Mon opinion n’a pas changé d’un poil. La marionnette de ce mauvais théâtre que subit notre pays est Rajoelina. Tout ce qu’il a fait ou dit depuis, c’est son entourage et les circonstances qui l’ont incité à le faire. Je maintiens et je persiste à dire qu’il n’a ni les compétences ni les expériences requises pour essayer d’emmener notre pays vers des eaux plus calmes. Pour avoir un minimum d’autorité sur quoi que ce soit, il faut, quel que soit le domaine, un minimum de compétence et d’expérience. Or il n’a l’une ni l’autre en matière de conduite des affaires publiques et politiques, qui réclament un minimum de culture transversale permettant un arbitrage serein. Conséquence logique : il n’a aucune autorité sur quoi que ce soit. Malgré les discours que sa cour lui fait ânonner (genre : il faut rendre le pouvoir au peuple), le peuple est toujours en attente et il est toujours au pouvoir. Cela va faire bientôt deux ans qu’il est resté au pouvoir alors qu’aucun malgache n’a voté pour lui à ce poste. Il a été mis en selle par quelques officiers en mal d’aventures (et qui ne se privent même pas de le lui rappeler publiquement) venant d’une caserne où la vie devait être morne. Le fait qu’en deux ans, il n’ait pas réussi à se faire légitimer et à ramener le pays vers la légalité devrait le faire réfléchir et lui faire comprendre que c’est un échec total (voir l’article « échec et mat »). La corruption, les trafics en tous genres, l’insécurité, l’illégalité, la famine dans le sud et toutes les choses qui montrent que le pays est à la dérive totale, n’ont jamais été aussi présents. Rajoelina en est le premier responsable, puisque c’est lui qui a voulu être le Calife. Et être responsable, c’est forcément être comptable et coupable. Les guignols Dans ce cirque de mauvais goût, il faut citer certains guignols et bouffons qui croient encore représenter le peuple alors qu’ils ne sont que des anciens élus ou des anciens tout court. Les guignols et les bouffons sont ceux qui ont déjà été au pouvoir et dont les actes et les actions, de près ou de loin, ont conduit notre pays là où il est, vers le sous-développement. Malgré le respect qu’on leur doit pour leur âge, on peut mettre sans aucun doute parmi ces guignols les deux anciens Présidents que sont Ratsiraka et Zafy, ainsi que Manandafy et Ratsirahonana. Avec leur passé au pouvoir, ils ne peuvent se présenter comme des sauveurs ou des personnes d’avenir, sans être pris pour des bouffons ou des guignols. On peut dire sans aucun doute aussi que l’avènement de Rajoelina n’est que le fruit de l’incurie et de la conduite intolérable de Ravalomanana dans le début de son deuxième mandat. Toutes les analyses confirment cette relation de cause à effet. Ce qui est vraiment plus qu’étonnant, c’est l’aplomb avec lequel ces guignols se croient tous être incontournables pour le redressement de notre pays. Aucun d’entre eux n’a jamais fait le bilan de ses actions quand il était au pouvoir, à quelque niveau que ce soit. En plus des anciens Présidents, vous avez des anciens premiers ministres (même celui de la Transition) ou vice premiers ministres qui essaient de faire croire qu’ils sont incontournables. Un des guignols a participé comme ministre de Ravalomanana, comme ministre de la Transition (sans enquête de l’IGE ou du Bianco ?) et maintenant, pose carrément sa candidature pour être PM d’une Transition qui doit perdurer. Le voilà donc autoproclamé « candidat » pour la suite et la fin de la Transition. Si le pays ne vivait pas cette stratégie, on aurait pu au moins se tordre de rire devant un tel aplomb pour ne pas dire autre chose de plus vulgaire. Les vautours Les vautours sont des charognards qui planent au-dessus d’un mourant ou d’un cadavre. Le mourant ou le cadavre c’est notre pays. La marionnette et les guignols ayant fait durer les choses (pour leurs propres intérêts), les vautours ont commencé à planer en constatant que la Transition allait durer. Ils veulent participer à la curée sur notre malheureux pays. Parmi ces vautours, vous avez carrément des hyènes, habituées à ce genre de curée pour profiter et encore profiter. Certains ont participé à des curées antérieures, ils changent d’époque et de partenaires, de vraies girouettes qui s’adaptent. Dans ma colère, je dirai même que ce sont des vrais c…tournables à défaut d’être incontournables. Nous voilà donc avec des partis politiques dont tous les membres vont pouvoir émarger au nom de l’État et sur le dos du peuple déjà à l’agonie. Les dirigeants de ces partis politiques, dont le nombre d’adhérents se compte seulement en quelques dizaines d’individus, sont à la recherche d’un peu de pitance et non pour exposer des idées politiques qui pourraient faire avancer le pays. La marionnette, les guignols et les vautours n’ont pas pensé un seul instant que nous voilà dans un pays où tous les responsables sont désignés et nullement élus. Il y a même des magistrats de ville (normalement élus et appelés « maires ») qui sont désignés. Et Rajoelina est tout fier de prendre la responsabilité d’avaliser toutes ces désignations, alors qu’il a ânonné à tout va qu’il faut rendre le pouvoir au peuple. Toute cette bande de vautours et de hyènes n’a pas pensé un seul instant que c’est à ce même peuple, agonisant, qu’on demande de payer la note du festin ! Les voyous Profitant de cet indescriptible bazar dans un pays à la dérive, les voyous privés ou étatiques sont en train de négocier pour dépouiller jusqu’à l’os, tout ce qui peut encore être pris. Les voyous publics détournent l’argent de l’État en passant des marchés bidons et se permettre de se pavaner avec des voitures de luxe, juste quelques mois au pouvoir. D’autres voyous essaient carrément de s’occuper du budget de l’État sans contrôle d’aucune institution. Il faut vraiment avoir une mentalité de voyou pour oser imaginer créer une Agence pour le Développement Économique et Social, qui gèrerait l’argent public à partir d’un compte dans une agence de banque primaire, sans contrôle ni à priori ni à posteriori. Les voyous privés essaient de négocier des exportations interdites, des contrats miniers, des contrats pour des cartes à puces, d’autres pour maintenir des privilèges dans les télécoms, ou inventer des organismes privés qui récolteraient l’argent public (projet Gateway, inspection avant embarquement). Parmi ces voyous privés figurent des compatriotes, dont le sens le plus aigu est davantage l’opportunisme que le patriotisme avec une vision d’avenir. Tout cela avec des États voyous, du côté de l’Asie, dont les représentations locales (ambassades ou consulats) profitent de l’état de pourrissement avancé de notre Nation, pour inciter officiellement leurs nationaux à investir en corrompant à tout va. Ces États voyous, pas très regardants, se présentent en plus comme des partenaires alors qu’ils ne font que participer à la mort de notre pays. Conclusions Mes mots et ma pensée sont guidés par une colère que je trouve légitime devant le spectacle affligeant de tout un ensemble de personnes qui trouvent autant de plaisir devant l’agonie d’un peuple et d’une Nation. On n’avait pas besoin de deux ans et encore moins de tout ce cirque pour rendre le pouvoir au peuple et organiser des élections qui lui permettent de s’exprimer. Depuis février 2009, plusieurs propositions venant de tous les côtés ont afflué mais aucune n’a été prise en compte. Rien que sur les pages de Madagascar-Tribune, il y a eu foisonnement d’idées venant de gens de toute sorte, dont le seul but était de participer à faire sortir le plus tôt possible notre pays du trou où la HAT l’avait amené. Marionnette et guignols sont des personnages inanimés, donc sans âmes. Les voyous sont des humains sans scrupules ni conscience. Les vautours et les hyènes sont des animaux. En malgache, on traite de « tsy misy fanahy », tous ceux qui n’ont ni âme, ni scrupule, ni conscience. C’est-à-dire, on les met au même niveau que les animaux, comme les vautours et les hyènes. Notes [1] NDLR : texte non publié à l’époque, en raison d’une actualité particulièrement dense. madagascar-tribune/La-marionnette-les-guignols-les,14598.html
Posted on: Sat, 27 Jul 2013 09:19:06 +0000

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